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Aboubakar SIDIKOU, Secrétaire général de la Chambre des Mines du Burkina : « La baisse du cours de l’or pourrait entrainer des licenciements au Burkina Faso »

Publié le vendredi 23 août 2013 à 23h22min

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Aboubakar SIDIKOU, Secrétaire général de la Chambre des Mines du Burkina : « La baisse du cours de l’or pourrait entrainer des licenciements au Burkina Faso »

Le cours de l’or connait une baisse ces dernières semaines. Pour des pays miniers comme le Burkina Faso, cette baisse n’est pas sans conséquence car, selon Aboubakar SIDIKOU, Secrétaire général de la Chambre des mines du Burkina (CMB), les sociétés minières ressentiront ces secousses financières produites au plan international. L’une des conséquences risque donc d’être le licenciement de plusieurs employés. Afin d’éviter cela, les exploitants miniers ont déjà adressé une correspondance au Ministère de tutelle pour lui faire part de la situation. Lisez plutôt !

Lefaso.net : Les sociétés minières sont très souvent accusées par les populations riveraines de ne pas respecter leurs engagements. Qu’en-est-il réellement ?

Aboubakar SIDIKOU : Vous savez, les sociétés minières qui opèrent au BF sont dans leur quasi-totalité listées sur les bourses internationales, elles s’obligent ainsi au respect de règles de haute probité et de respect strict des questions liées à l’environnement, la santé sécurité au travail et le respect des communautés.

Aucune société ne devrait donc prendre des engagements qu’elle ne tiendrait pas. Chacune d’elle doit aussi pleinement assumer et assurer sa responsabilité sociétale.

Je crois que le problème fondamental c’est que bien souvent, les attentes des populations sont bien au-delà de ce qu’est le devoir de la société minière ou de ce qu’est son pouvoir.

Quels sont les termes des accords qui sont signés entre sociétés minières et l’Etat ?

Les relations Etat sociétés minières sont régies par les textes en vigueur au BF et notamment le code minier et le code des impôts. Ensuite dans le cadre de l’exploitation des mines, une convention est signée entre l’Etat et la société minière. Ces conventions adossées aux différents textes de loi encadrent la relation

Quelle politique de promotion des emplois locaux dans les mines ?

Il est aujourd’hui admis dans chaque société minière au BF que l’emploi local doit être encouragé. Pour tous les emplois sans qualifications, ce sont les gens résidant dans les zones d’impact du projet qui sont majoritairement employés (plus de 90%).

Pour les autres postes, il y a des efforts conjugués des sociétés et de l’Administration pour un plus grand nombre de Burkinabè notamment dans les postes à responsabilité.

Par le passé, du fait de la nouveauté du secteur, il n’y avait pas toujours dans le domaine technique notamment une main d’œuvre qualifiée locale ; ce qui explique le recours à des employés de pays voisins par exemple. Aujourd’hui cette tendance commence à s’inverser car localement nous avons de plus en plus de personnes qualifiées.

Quelles sont les normes internationales en matière de salaires pour les employés ?

Nous ne pensons pas qu’on puisse parler de normes standards. La négociation salariale est avant nous une discussion entre quelqu’un qui met à disposition son savoir-faire et ses compétences et quelqu’un qui en a besoin. Les salaires d’une mine à l’autre ne sont donc pas forcément harmonisés.

Ceci dit la relation demeure encadrée là aussi par les textes en vigueur, par les accords d’entreprises (grille et politique salariale) et par la loi du marché du travail tout simplement.

Pour mémoire, la CMB travaille avec les partenaires sociaux et le ministère de la fonction publique à la mise en place d’une convention collective sectorielle des mines pour encadrer la relation employé-employeur dans le secteur.

Ces discussions ne sont pas faciles car les mines ont leurs spécificités et c’est un secteur relativement nouveau mais nous restons optimistes sur le sujet.

Quel est l’apport du secteur minier dans le développement du Burkina Faso ?

Les chiffres existent, et le rapport de l’ITIE contient ces données, l’Etat reçoit des points réguliers.

Comment se porte aujourd’hui le secteur minier au Burkina ?

Le secteur minier au BF est à l’image du cours des métaux précieux. Il est manifeste que sur les dernières années, la part des mines a pris de l’importance, elle est passée de 7% du PIB en 2010 à plus de 21% en 2012. On voit donc que le secteur s’installe avec un effet d’entrainement important sur d’autres secteurs de l’économie nationale.

Néanmoins la conjoncture actuelle est marquée par une baisse des prix des métaux précieux et cela n’est pas sans conséquence pour le secteur minier au BF.

En plus de cela, par rapport aux pays de la sous-région, le secteur minier au Burkina Faso reste pénalisé par les coûts des facteurs de production, la taille et la faible teneur des gisements notamment. Il est donc plus difficile de développer une mine au Burkina Faso qu’au Ghana par exemple, toute chose égale par ailleurs.

Le cours de l’or à l’international a connu une baisse ces derniers jours. Quelles peuvent être les conséquences pour les sociétés qui sont présentes au Burkina ?

La baisse des cours de l’Or entraine automatiquement une baisse des recettes pour les sociétés minières mais aussi pour l’Etat. Cette baisse des cours est combinée à la crise financière internationale avec pour effet direct la raréfaction des investissements dans la recherche minière. Cette situation se traduit déjà par une baisse de l’activité dans la recherche minière avec pour corolaire des licenciements.
Vous savez aussi que c’est l’activité de recherche d’aujourd’hui qui donnera éventuellement la mine de demain.

La CMB a d’ailleurs adressé une note de conjoncture au Ministère des Mines et au Ministère des Finances sur ces questions. Notre rôle est aussi d’alerter les autorités sur les changements dans notre secteur qui peuvent avoir un impact significatif au niveau du secteur.
La situation des entreprises du secteur est quelque peu critique malgré un semblant de rebond des cours de l’or notamment ces derniers jours.

Un nouveau code minier est en élaboration au Burkina Faso. Quelles sont les attentes des sociétés minières ?

Les sociétés minières espèrent un code attractif qui mette l’accent sur le partenariat gagnant-gagnant entre l’Etat, les collectivités et les sociétés minières.

Nous espérons un code qui mette l’industrie minière dans de bonnes conditions face à la concurrence mondiale, un code qui permette d’attirer les investisseurs et qui favorise ainsi le développement du secteur.

Le « boom » minier que les uns et les autres évoquent est en partie dû à l’attractivité du code minier 2003. Il faut que nous continuions dans ce sens pour installer durablement le BF dans les grands pays miniers. Il y a encore 4 ou 5 mines qui peuvent voir le jour à un horizon relativement court, encore faut-il que les conditions de financement et d’exploitation soient réunies pour que cela se concrétise.

D’aucuns trouvent qu’il sera plus exigent à l’égard des sociétés. Quelle est votre position ?

Si « exigent » veut dire plus rigoureux sur les questions de l’environnement, des relations communautaires et l’information financière et autres alors Oui on est pour un code exigent. Par contre si « exigent » veut dire simplement plus de fiscalité et de tracasserie administrative alors il y a le risque de voir certains projets ne pas dépasser le stade des études de faisabilité. Ils seront mis en stand bye ou carrément abandonnés, ce qui n’est pas bon pour notre économie quand on voit les effets entrainant des mines sur le reste de l’économie.

Quelles peuvent être les perspectives pour les investisseurs dans les mines au Burkina ?

Cela dépendra fortement des cours des métaux et des textes en vigueur. Si nous adoptons des politiques pour attirer les investissements alors il y aura des fonds pour explorer de nouvelles zones et même de nouvelles ressources. Le sous-sol Burkinabé est riche et il n’est pas exclu que d’autres minerais puissent être découverts en quantité et qualité suffisantes pour justifier une exploitation industrielle.
Pour cela il faut continuer à favoriser l’activité d’exploration et réunir les conditions de développement des projets avancés ou en étude de préfaisabilité.

Le Burkina a été déclaré pays conforme aux normes de l’ITIE en février dernier. Qu’est-ce cela peut rapporter concrètement aux sociétés minières ?

Les sociétés minières ont été partie prenante au processus de mise en conformité aux normes ITIE.
Cela améliorera la qualité de l’information et mettra encore plus de transparence dans les flux financiers liés aux industries extractives.
Il est donc heureux que notre pays accède à ce statut et de concert avec tous les partenaires nous continuerons à agir dans le sens de la transparence.

Jacques Théodore Balima
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 23 août 2013 à 17:47, par YZ En réponse à : Frédéric Koala, Secrétaire général de la Chambre des Mines du Burkina : « La baisse du cours de l’or pourrait entrainer des licenciements au Burkina Faso »

    Je demande d’où les gens sortent ces statistiques sur les parts de telle ou telle activité dans le PIB. 21% du PIB provient de l’or ? S’agit il vraiment de la Valeur ajoutée de ce secteur ou juste de son Chiffre d’affaire ? Faudrait bien précisé les choses pour que l’on se trompe pas dans l’analyse de l’économie.
    Il est indiqué des effets d’entrainement de l’or sur l’économie nationale, on aimerait bien voir cette étude là. L’or n’a pas des effets d’entrainement aussi important sur l’économie car c’est un secteur extraverti. Tout viens de l’import (matériels d’investissement, produits chimiques de traitement) et tout le résultat retourne à l’export. Ca doit être juste par le biais des impots et taxes et quelques royaltiesreversés à l’Etat (dont on se demande quelle usage en est fait pour amplifier l’effet de l’or sur l’économie ?) et les salaires dont aussi une grande partie doit être versée au personnel qualifié qui relève de l’extérieur en partie (même si vous dite que la tendance est inversée sans chiffre !).
    On doit creuser davantage sur l’apport de cette activité et les risques sur le pilotage de notre économie (je passe sur les questions environnementales pour lesquelles il n’y a pas d’éléments convainquants sur leur prise en charge au niveau des mines).

    Attention donc à l’éléphant blanc !

  • Le 23 août 2013 à 19:20 En réponse à : Aboubakar SIDIKOU, Secrétaire général de la Chambre des Mines du Burkina : « La baisse du cours de l’or pourrait entrainer des licenciements au Burkina Faso »

    il Y’a eu deja beuacoup de licenciements dans le secteur minier avant cette baisse des cours...

  • Le 23 août 2013 à 21:13, par keletigui En réponse à : Aboubakar SIDIKOU, Secrétaire général de la Chambre des Mines du Burkina : « La baisse du cours de l’or pourrait entrainer des licenciements au Burkina Faso »

    "Je crois que le problème fondamental c’est que bien souvent, les attentes des populations sont bien au-delà de ce qu’est le devoir de la société minière ou de ce qu’est son pouvoir" cela est dû a un manque d’information de votre part et à la politique de communication du pouvoir qui n’explique pas clairement au population analphabète que les compagnie payent leur part de redevance et que c’est au gouvernement d’investir dans les infrastructures et le développement de secteurs connexes au mine pour la création d’emplois pérennes. Car les mines, en plus d’employer peu de personne, demande beaucoup de qualifications. Donc c’est au gouvernement de prendre ces responsabilités.
    "On voit donc que le secteur s’installe avec un effet d’entrainement important sur d’autres secteurs de l’économie nationale."Sans vous manquer de respect ces propos dénotent une ignorance de l’économie burkinabé ou une malhonnêteté intellectuelle car le "boum miniers" au BF n’a créé aucun secteur économique réel en dehors des activités sporadiques liées aux mines et qui mourront avec la fin de ces dernières. Soyons réaliste et évitons la "Maladie Hollandaise" qui est déjà en marche avec la destitution du coton comme premier produit d’exportation au BF. Et cela est alarmant quand nous savions que le BF ne peut se développer que par l’agriculture . Car au moins nous avons un avantage comparatif en agriculture avec la possession d’énormes terres arables.

  • Le 23 août 2013 à 21:18, par keletigui En réponse à : Aboubakar SIDIKOU, Secrétaire général de la Chambre des Mines du Burkina : « La baisse du cours de l’or pourrait entrainer des licenciements au Burkina Faso »

    "Je crois que le problème fondamental c’est que bien souvent, les attentes des populations sont bien au-delà de ce qu’est le devoir de la société minière ou de ce qu’est son pouvoir" cela est dû a un manque d’information de votre part et à la politique de communication du pouvoir qui n’explique pas clairement au population analphabète que les compagnie payent leur part de redevance et que c’est au gouvernement d’investir dans les infrastructures et le développement de secteurs connexes au mine pour la création d’emplois pérennes. Car les mines, en plus d’employer peu de personne, demande beaucoup de qualifications. Donc c’est au gouvernement de prendre ces responsabilités.
    "On voit donc que le secteur s’installe avec un effet d’entrainement important sur d’autres secteurs de l’économie nationale."Sans vous manquer de respect ces propos dénotent une ignorance de l’économie burkinabé ou une malhonnêteté intellectuelle car le "boum miniers" au BF n’a créé aucun secteur économique réel en dehors des activités sporadiques liées aux mines et qui mourront avec la fin de ces dernières. Soyons réaliste et évitons la "Maladie Hollandaise" qui est déjà en marche avec la destitution du coton comme premier produit d’exportation au BF. Et cela est alarmant quand nous savions que le BF ne peut se développer que par l’agriculture . Car au moins nous avons un avantage comparatif en agriculture avec la possession d’énormes terres arables.

  • Le 24 août 2013 à 09:11, par cheicklamenace En réponse à : Aboubakar SIDIKOU, Secrétaire général de la Chambre des Mines du Burkina : « La baisse du cours de l’or pourrait entrainer des licenciements au Burkina Faso »

    la part du secteur minier dans les PIB est passée de 7% à 21% entre 2010 et 2012, dans la même période le PIB du Burkina est resté quasiment bloqué à 10 milliards $ US . donc soit les autres secteurs d’activités se sont endormis , soit l’argent de l’or est passé quelque part......

  • Le 24 août 2013 à 11:30 En réponse à : Aboubakar SIDIKOU, Secrétaire général de la Chambre des Mines du Burkina : « La baisse du cours de l’or pourrait entrainer des licenciements au Burkina Faso »

    Pourquoi ne pas utiliser les fonds que les societes minieres donnent a l’etat pour developper les zones concernes. Moi je sais que la Somitasa la mine de taparko donne chque annee a l’etat en gros 400 millions de fcfa pour developper la zone. Mais rien n’ai fait pourles riverains de la part del’etat depuis 8ans de vie de la mine. C’est dommage pour notre pays avec des gouvernants sans planification de developpement du Burkina sauf leur interets les interessent.!

  • Le 24 août 2013 à 11:53 En réponse à : Aboubakar SIDIKOU, Secrétaire général de la Chambre des Mines du Burkina : « La baisse du cours de l’or pourrait entrainer des licenciements au Burkina Faso »

    Pourquoi ne pas utiliser les fonds que les societes minieres donnent a l’etat pour developper les zones concernes. Moi je sais que la Somitasa la mine de taparko donne chque annee a l’etat en gros 400 millions de fcfa pour developper la zone. Mais rien n’ai fait pourles riverains de la part del’etat depuis 8ans de vie de la mine. C’est dommage pour notre pays avec des gouvernants sans planification de developpement du Burkina sauf leur interets les interessent.!

  • Le 24 août 2013 à 16:07, par Pères fouras En réponse à : Aboubakar SIDIKOU, Secrétaire général de la Chambre des Mines du Burkina : « La baisse du cours de l’or pourrait entrainer des licenciements au Burkina Faso »

    Les ressources naturelles non renouvelables appartiennent aux générations actuelles et à venir (elles sont un don de la nature). Par conséquent l’exploitation et la gestion de ces ressources doivent impérativement tenir compte des intérêts des futures générations. On ne doit pas se lancer dans leur exploitation tant qu’on n’est pas sûr d’en tirer un bénéfice substantiel qui doit être équitablement investi (équité intergénérationnelle). Il ne suffi pas de prélever une fiscalité dérisoire (marginale) sur des revenus miniers colossaux engrangés par des opérateurs étrangers qui laissent derrière eux le désert, de grands trous et des terres inexploitables, des sols souillés de mercure, de cyanure et de que sais-je encore. Les ressources minières dont dispose notre pays constituent un des leviers sur lesquels l’on aurait pu s’appuyer pour émerger, et amorcer notre développement économique et social. Les mines auraient pu constituer un (ou des) bon (s)« pole de développement économique », qui combinerait formation (emploi), production, recherche, etc. Nos universités qu’on accuse de former des chômeurs auraient pu, pour une fois, s’adapter et former des gens destinés au secteur minier. Mais voilà, c’est quand une bonne partie de la manne est déjà partie qu’on s’affaire à vouloir former des gens qui viendront, pour la plupart, après leur heure. La sous fiscalisation actuelle de secteur minier est, ou ressemble, à un vaste boulevard ouvert pour le pillage de nos ressources. La lourdeur des investissements n’est pas une explication qui tienne. Si nous ne sommes pas prêts, ou pas encore capables de négocier des conventions d’exploitation profitables pour notre pays, attendons d’être prêts, car l’or qui est dans le sous sol ne mange pas notre riz, et nos devanciers l’avaient conservé jusque-là. Quid de l’utilisation des ressources fiscales collectées !!!!! Comment organiser la réparation des dégâts environnementaux qui sont, eux, locaux, donc subies par des communautés spécifiques et non par la Nation entière ??????? Qu’est ce qui est fait avec ces ressources, de façon transparente, visible et indiscutable pour nos enfants et petits-enfants ?????

  • Le 25 août 2013 à 18:49, par IB En réponse à : Aboubakar SIDIKOU, Secrétaire général de la Chambre des Mines du Burkina : « La baisse du cours de l’or pourrait entrainer des licenciements au Burkina Faso »

    En fait tout ce que les sociétés minières aussi bien celles qui explorent que celles qui exploitent payent des taxes et des droits à l’Etat et tout cela est consigné soit dans le code minier soit dans la convention d’exploitation. Mais les populations des zones concernées ne voient rien de toutes ces sommes. Au lieu que les gens s’en prennent souvent aux sociétés minières, c’est à l’Etat qu’on doit demander des comptes.
    En réalité toute cette opacité sur les droits et taxes miniers est due à la faiblesse de la société civile. C’est elle qui doit demander des comptes à l’Etat, à partir des collectivités locales jusqu’à l’Etat central. Tant que que ceci n’est pas fait il en sera ainsi pour toujours. Alors Société civile à vos marques !

  • Le 26 août 2013 à 06:28, par YO En réponse à : Aboubakar SIDIKOU, Secrétaire général de la Chambre des Mines du Burkina : « La baisse du cours de l’or pourrait entrainer des licenciements au Burkina Faso »

    Je ne pense pas que le "problème fondamental" soit le fait "que bien souvent, les attentes des populations sont bien au-delà de ce qu’est le devoir de la société minière ou de ce qu’est son pouvoir". Du reste, qu’est ce que cela peut bien signifier pour des populations peu impliquées et peu informées ?

    Les problèmes sont liés à ce qui se passe en amont du lancement des projets, pendant les phases d’études. C’est là que les problèmes sont comme semés, et dès le démarrage effectif des activités d’exploitations, ils germent et se développement.
    Une de ses sources de problème, c’est la faible valeur opérationnelle des évaluations environnementales qui semblent juste « bon » pour avoir l’avis conforme du MEDD Dans le système national actuel, ces évaluations sont pratiquement unilatérales, avec une implication et une information juste symbolique des populations, particulièrement sur les options de gestion environnementale et sociale des projets.

    Cela, pour des problèmes de ressource temps et argent, mal dimensionnées par les TDR dont les auteurs ne semblent pas en maîtriser l’importance. Un projet qui demanderait, par ex. deux ans d’études au Canada, et uniquement pour la partie évaluation (sans le plan de gestion environnementale) sera proposé et acquis au Burkina en 4 ou 5 mois (hors délais d’approbation et autres) d’études environnementales.

    Il se trouve que nous sommes dans un contexte de meilleurs ouverture et accès à des droits pour les populations : transparence, implication, information, etc. Peut-être que notre système d’évaluation, tel que mis en place depuis 2001, n’est plus adapté à ce nouveau contexte qui se renforce d’année en année. Particulièrement pour les mines, leur envergure et leur complexité en rajoutent aux précautions scientifiques et techniques, environnementales et sociales nécessaires.
    On peut toujours ressasser, en toile de fond et à juste titre, la faiblesse (positon institutionnelle et ressources) du MEDD, les problèmes d’indépendance des études, les conflits d’intérêts manifestes, l’insuffisance de la controverse publique (regard des autres parties prenantes ou intéressées), etc.

    Je pense que la chambre des mines devrait plutôt explorer de ce côté et non renvoyer les problèmes aux populations, sinon il y aura des blocages que le secteur supporterait difficilement. Les dégâts environnementaux et sociaux de Poura sont toujours vivaces.

  • Le 26 août 2013 à 08:11, par L’Etalon Enragé En réponse à : Aboubakar SIDIKOU, Secrétaire général de la Chambre des Mines du Burkina : « La baisse du cours de l’or pourrait entrainer des licenciements au Burkina Faso »

    Le cours de l’or commence à baisser. Il fallait le prévoir. Et il va continuer sa descente jusqu’à se stabiliser peut-être à moins de 1000 dollars l’once comme avant sa montée. Le gouvernement et le pouvoir vont descendre et avoir les pieds sur terre. L’argent de l’or leur avait rendu dingo, au point d’être excité à créer un sénat, à commander des voitures très chères. Leur folie de grandeur va se calmer. Tant pis aussi pour ceux qui ont demissionné de leur boulot d’avant pour aller dans les mines ; c’est le chômage qui les attend. Les économies de la plupart des pays comment à se relever, donc le cours de l’or va baisser sans doute. C’est cela la loi de la concurence et du commerce. Esperons que cette baisse du cours de l’or va amener la sereinité et la quiétude au Faso. Je vous disais que Dieu aime le Burkina Faso ; ce sont les premiers signes de cet amour.

  • Le 26 août 2013 à 13:59, par Bila En réponse à : Aboubakar SIDIKOU, Secrétaire général de la Chambre des Mines du Burkina : « La baisse du cours de l’or pourrait entrainer des licenciements au Burkina Faso »

    Bonjour, juste pour avoir des préscisions de la part de Monsieur SIDOUKOU, ce sont les recettes minières qui font 21% du PIB ? Ou bien c’est la contribution (la Valeur ajoutée) des mines au PIB qui fait 21% ? Merci pour la précision.

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