LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Vote des réfugiés maliens au Burkina : Zéro votant au bureau de vote N°8

Publié le dimanche 11 août 2013 à 23h20min

PARTAGER :                          
Vote des réfugiés maliens au Burkina : Zéro votant au bureau de vote N°8

Le vote pour le second tour de l’élection présidentielle du Mali s’est déroulé ce jour 11 août 2013. Les maliens de l’intérieur comme de l’extérieur étaient donc attendus dans les bureaux de vote pour exprimer leur choix sur l’un des deux candidats finalistes. Mais dans le bureau de vote N°8 situé à quelques encablures du camp des réfugiés maliens de Saagniogniogo dans la commune rurale de Pabré, aucun des 22 inscrits n’a pu voter.

Il était 16 heures, lorsque nous arrivions sur les lieux. Avec le président du Bureau de vote, Ahmed Ould Targui, nous apprendrons que l’urne est encore vide : aucun vote émis. Et jusqu’à peu avant 18 heures où nous retournions, la situation n’avait pas évolué. « Au 1er tour également, aucun électeur n’est venu voter  », a confié M. Targui.

Et pour cause, les gens n’ont pas pu réunir les conditions requises. En effet, il fallait, et disposer de la carte d’électeur NINA et être inscrit sur les listes électorales. Il se trouve que les 22 inscrits du Bureau de vote N°8 n’ont pas pu obtenir leur carte d’électeur. A en Croire M. Targui, « le gouvernement a été ferme dans l’exigence des deux conditions ».

De son côté, Mohamed Ag Md Elmouloud’, originaire de Tombouctou et chef du camp de Saagniogniogo, accuse le gouvernement malien d’être responsable de cette situation. En effet, précise-t-il, « les gens n’ont pas pu voter ; pour moi ce n’est pas la faute des populations, c’est la faute du gouvernement ; il devrait tout faire pour que les gens aient leur carte avant le jour de l’élection  ».

Certes plus de 200 personnes dans le camp de Saagniogniogo ont obtenu la carte NINA ; mais ils sont inscrits dans d’autres bureaux de vote. Le véritable problème semble être lié à la répartition des cartes d’électeur. En effet, l’enrôlement pour l’établissement des cartes NINA est intervenu en 2011. « Avec la débandade du fait de la guerre, toutes les cartes n’ont pu être envoyées aux personnes enrôlées », explique le président du bureau de vote N°8.

Pour lui, « on aurait dû au moins, permettre à ceux qui ont la carte de venir voter, même s’ils ne sont pas inscrits sur la liste électorale  », pour amoindrir l’incidence du manque de la carte NINA.

En tout cas, les missions d’observation auront joué leur partition. L’équipe de Malaika LOMBUME – membre de la mission internationale d’observation - rencontrée devant le bureau de vote N°8, venait de faire le tour de bureau de vote à Dassasgho, à Tampouy, à Ouidi, et à l’Ambassade du Mali. « D’après ce que les présidents de bureau de vote ont dit, le taux de participation est le même qu’au 1er tour », a confié Mme Lombume.

Pourvu que la paix revienne !

L’imperfection du scrutin, aura été importante. Qu’à cela ne tienne ! Le retour de la paix au Mali, c’est le souhait le plus ardent des réfugiés maliens. En tout cas, le chef du camp de Saagniogniogo en dit long. « Mon souhait le plus profond aujourd’hui est que la communauté internationale nous aide à trouver la solution au niveau de notre pays  », a-t-il professé. Et de poursuivre, « je souhaite qu’on retrouve la paix pour qu’on rentre chez nous ».

L’heure est celle de l’appel à l’union des fils et filles du Mali. « Il faut qu’on se donne la main pour ramener la paix dans notre pays », a lancé M. Elmouloud’. Dans ce sens, Ahmed Ould Targui annonce : « j’interpelle la conscience de mes frères maliens sur la nécessité qu’il y a à aller à l’entente, à l’unité ». Car pour lui, « s’il y a un élément qui peut permettre au Mali d’aller de l’avant, c’est vraiment l’unité ». Et de souhaiter que «  le nouveau président mette l’accent sur l’unité, qu’il réussisse à résoudre le problème de la division  ». Du côté de M. Elmouloud’, l’espoir est permis, quant au retour de la paix dans son pays.

Fulbert Paré

Lefaso.net

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique