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Diaspora : Gabriel Sandwidi, élu Sénateur Europe

Publié le lundi 5 août 2013 à 21h35min

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Diaspora : Gabriel Sandwidi, élu Sénateur Europe

Les délégués CSBE ont élu le 4 août 2013 les cinq sénateurs qui les représenteront dans le futur sénat. Pour la zone Europe, l’élection s’est déroulée dans la salle des fêtes de l’ambassade du Burkina à Paris. Reportage.

Alors qu’une bonne partie de la population conteste son utilité, le processus de mise en place se poursuit. Après les élections des sénateurs représentants les collectivités territoriales le 28 juillet dernier, c’était au tour des délégués du Conseil supérieur des Burkinabè de l’étranger (CSBE) d’élire les 5 sénateurs qui siègeront au titre de la diaspora dont 2 pour la zone Afrique et un sénateur pour chacune des autres zones.

Pour la zone Europe, c’est dans la salle des fêtes de l’ambassade du Burkina à Paris que les 18 délégués (un délégué d’Ile de France, Philippe Traoré était absent et s’était excusé) venus d’Espagne, de Russie, d’Allemagne, de Belgique, d’Autriche, d’Italie et de France ont accompli cette formalité civique. Cinq candidats, dont les dossiers de candidature avaient été validés, briguaient l’unique siège en jeu : Marguerite Bambara (Italie), Paul-Roger Nikièma (France), Célestin Nabaloum (France), Gabriel Sandwidi (France) et Désiré Tapsoba (France).

Peu avant de passer à l’élection proprement dit, le ministre conseiller, Michel Ouédraogo et le secrétaire permanent du CSBE, Lambert Alexandre Ouédraogo, venu spécialement de Ouagadougou pour la circonstance, ont rappelé les fondements politiques et juridiques de la création et la mise en place du sénat. Ils ont aussi insisté sur les contraintes qui vont s’imposer au futur sénateur. En particulier l’obligation d’être disponible durant les sessions parlementaires ordinaires et extraordinaires qui se tiendront au pays dès l’ouverture des travaux parlementaires. « Qu’on réside au Burkina ou hors du Burkina, tous les parlementaires doivent être présents durant les sessions parlementaires. Il faut donc bien réfléchir avant de maintenir sa candidature », a expliqué le secrétaire permanent du CSBE.

Après avoir répondu à quelques questions d’information, le ministre conseiller et le secrétaire permanent se sont retirés de la salle « pour ne pas influencer le bon dérouler du scrutin ».

Un bureau de séance, composé du doyen des délégués, Pierre Ouédraogo (Belgique) et du cadet, Yabré Abdou (Italie) est alors mis en place. Un délégué propose d’accorder cinq minutes à chaque candidat pour se présenter et expliquer les motivations de sa candidature, parce que argumente t-il, « on ne se connait pas et c’est la première fois que nous sommes réunis ». Après discussion, les candidats n’auront finalement droit qu’à deux minutes chrono. Tous vont s’y plier.

Honneur aux dames ! Marguerite Bambara s’y lance. « Je réside dans le centre de l’Italie depuis huit ans et je travaille dans la restauration et l’hébergement. Je suis très engagée dans le bénévolat et, élue ou pas, je vais continuer à faire ce que j’ai toujours fait : apporter du soutien aux compatriotes en difficultés, qu’ils soient malades ou à la recherche d’hébergement en attendant de trouver un logement. Mes activités ont fait l’objet de documentaires qui ont été diffusés sur des chaines de télévision, et si je suis élue, je promets de défendre les intérêts des Burkinabè d’Europe avec autant de détermination que je le fais actuellement ».

C’est le tour de Sibiri Célestin Nabaloum, délégué de la région Ile de France et employé municipal dans la région parisienne de convaincre ses homologues en deux minutes. Elu pour la deuxième fois, il explique qu’il connait bien les préoccupations des Burkinabè de l’étranger et qu’il est très impliqué à trouver des solutions aux problèmes que rencontrent certains compatriotes, dont les sans-papiers. « Si je suis élu, je m’engage à siéger et à exprimer vos préoccupations dans l’enceinte du parlement », promet-il.
Quant à Paul-Roger Nikièma, détective privé de profession, délégué de la région N°3 de France (Poitou-Charentes, Pays de la Loire, Limousin) pour un deuxième mandat, il « s’appuiera sur les délégués et tous les Burkinabè d’Europe pour prendre toute décision vous concernant. Je ferai tout pour vous et avec vous ».

On passe le micro à Gabriel Sandwidi, délégué de la région N°4 (Aquitaine, Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon), élu pour la première fois. « Je suis de profession libérale, j’ai donc mon temps pour défendre vos intérêts au sénat. Mais le poste est le vôtre et si je suis élu, rien ne se fera sans vous », professe celui qui est par ailleurs membre du conseil de la diversité à Bordeaux.

Dernier à prendre la parole, Désiré Tapsoba, professeur d’Allemand, délégué de la région N°2 (Nord Pas-de-Calais, Haute Normandie, Basse Normandie, Picardie).

Son intervention se résume à un slogan : « Je n’ai pas d’ambition personnelle, si ce n’est vous servir et non me servir ». Fin de l’exercice oratoire.

A 15h 05 mn, le vote peut commencer. On regroupe quelques drapeaux pour former l’isoloir, un carton posé devant l’auditoire servira d’urne et des bouts de papier en guise de bulletins de vote sont distribués aux délégués. Chacun y écrit le nom du candidat de son choix avant de le déposer dans l’urne. Le vote terminé, on compte le nombre de bulletins déposé pour vérifier qu’il correspond bien au nombre de délégués ayant voté. Le compte est bon. Le dépouillement peut commencer. A haute voix, trois personnes lisent le nom de chaque candidat.

A 15h10 mn, le président de séance et son adjoint annoncent les résultats.

Gabriel Sandwidi : 10 voix ; Désiré Tapsoba : 4 voix ; Marguerite Bambara : 1 voix ; Sibiri Célestin Nabaloum : 1 voix ; Paul-Roger Nikièma : 2 voix.

Ayant totalisé 10 voix sur 18, soit la majorité absolue, Gabriel Sandwidi est déclaré élu dès le premier tour. Applaudissements, congratulations.

Reste le poste de suppléant à pourvoir. Faut-il l’attribuer au candidat arrivé en deuxième position ? « Non, ce n’est pas ce que disent les textes. Tous les candidats ont donc le droit de se présenter pour ce poste », tranche le président de séance.

Sibiri Célestin Nabaloum annonce qu’il n’est pas partant, mais au final, quatre candidatures sont enregistré. Marguerite Bambara, Paul-Roger Nikièma, Désiré Tapsoba et Inoussa Bara. Délégué CSBE d’Italie, ce dernier avait déposé sa candidature au poste de suppléant dès le départ. Les textes ne prévoient pas ce cas de figure, mais après discussion, sa candidature est acceptée et le président de séance lui accorde les deux minutes pour convaincre.

Un délégué fait observer que les situations dans les pays européens sont très diverses et que, pour plus d’efficacité dans la recherche de solutions aux préoccupations des Burkinabè, il faudrait peut-être veiller à ce que les deux postes n’échoient pas à deux personnes résidant dans un même pays. L’argument est vite battu en brèche. « Il faut laisser jouer la démocratie et que les gens votent celui ou ceux qu’ils estiment capables de défendre nos intérêts », réplique un autre.

On passe à nouveau au vote et on recommence les mêmes opérations comme au premier tour. Au décompte des voix, aucun des candidats n’a obtenu la majorité absolue. Marguerite Bambara totalise 6 voix ; Paul-Roger Nikièma 1 voix ; Inoussa Bara 7 voix et Désiré Tapsoba 4 voix.

Il faut donc un deuxième tour pour départager les candidats. C’est le statut quo, les résultats sortis de l’urne sont les mêmes qu’au premier tour. Un troisième et dernier tour s’avère nécessaire pour départager les candidats car, selon les textes régissant l’élection, au troisième tour, il suffit d’obtenir la majorité relative pour être élu. En cas d’égalité, le critère de l’âge permettra de départager les candidats, au profit du plus âgé.

C’est donc reparti pour le troisième tour avec les mêmes candidats. Mais juste avant que les opérations de vote ne commencent, coup de théâtre : le candidat Inoussa Bara se saisit du micro et annonce qu’il désiste. Restent donc trois candidats en lice. Au bout d’un long suspense, c’est finalement Marguerite Bambara qui arrive largement en tête avec 11 voix, suivie de Désiré Tapsoba (6 voix) et de Paul-Roger Nikièma (1 voix).

A 16h20mn, fiers d’avoir conduit le déroulement du scrutin à son terme, le président de séance et son adjoint proclament les résultats : Elu sénateur titulaire au premier tour : Gabriel Sanwidi avec 10 voix sur 18 ; suppléant : Marguerite Bambara, élue au troisième tour à la majorité absolue avec 11 voix sur 18.

Pour être définitifs, ces résultats devront être validés par le conseil constitutionnel après examen d’éventuels recours ou contestations.

C’est dans un climat sans passion que les délégués CSBE ont élu le sénateur devant représenter la diaspora burkinabè vivant en Europe. Les résultats proclamés n’ont pour l’instant pas été contestés.

Le seul incident qu’on peut relever et qui aurait pu tout faire capoter a été l’acceptation, séance tenante, de la candidature de Inoussa Bara au poste de suppléant. Le 5 juillet, le ministère des Affaires étrangères a communiqué aux ambassades et consulats une note relative aux conditions d’éligibilité du sénateur. Le candidat doit « être âgé de quarante-cinq ans révolus à la date de désignation ou de la nomination ». En outre, la liste des candidats doit être affichée dans les ambassades et consulats où a lieu l’élection. Or, à la date du 4 août 2013, Inoussa Bara n’avait pas quarante-cinq ans révolus, et pour cette raison, son dossier de candidature n’avait pas été retenu. Son nom ne figurait donc pas sur la liste des candidats affichée à l’entrée de l’ambassade. « Si Inoussa Bara avait été élu au poste de suppléant, nous aurions purement et simplement annulé l’élection et il aurait fallu recommencer », a confié Lambert Alexandre Ouédraogo.

Joachim Vokouma,

Lefaso.net (France)

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Vos commentaires

  • Le 6 août 2013 à 10:25, par xoxo En réponse à : Gabriel Sandwidi, élu Sénateur Europe

    lol ! ca c’est le comble ! le mec qui a été élu senateur s’était présenté tout seul sans adversaire lors des élections du csbe. il avait recueilli 14 voix sans adversaire si je ne me plante pas ! là il se retrouve senateur. quel est donc sa légitimité ! ce senat est chaque jour encore plus inutile.

  • Le 6 août 2013 à 10:25, par ouedraogo En réponse à : Gabriel Sandwidi, élu Sénateur Europe

    bonjour chers internautes je suis resident je profite de l,occasion pour revenir sur les elections des deux senateur de la diaspora française je suis trés etonné de voir ses delegué se rué pour des poste de’ senat dont ils pretends nous defendre ces gens ne connaisses meme pas ou du moins ne se souci meme des problemes des burkinabés nous avons plein de burkinabes dans des centres de retention administratives,d,autre dorment das des trous du metro faute de toit exemple des conpatriotes sans papiers qui se bat depuis plus de 4ans dour obtenir leur regularisations dans le cadre des accords signé en 2009 avec le burkina dans ce sens d,autre sont obligés d,allez vers des associations maliennes et autre pays qui s,occupe mieux de leur compatriotes une question vous les delegués que faites vous pour eux ? j,ai honte rendez vous util ici d,abord au pres de vos compatiotes qui n,arrive meme a joindre les 2 bouts en conclusion vous voulez partir au senat profité de la situation la diaspora ne vous reconnait pas au senat honte a vous sans rencune

  • Le 6 août 2013 à 11:15, par Dazoulé En réponse à : Gabriel Sandwidi, élu Sénateur Europe

    Bravo à M Vokuma pour ce résumé fidèle de cette élection qui s’est déroulée sans passion certes mais surtout dans grand un flou artistique, un manque d’information et d’organisation totale. Etait- ce délibéré ?
    En effet, bien qu’ayant presque tous répondu présent ( 18 sur 19 - un seul Délégué était absent pour des raisons de garde puisqu’il exerce le métier de médecin ), force a été de constater que certains ont in extremis appris à leur grande surprise qu’il y avait 5 candidats. Beaucoup ont donc voté pour des candidats dont ils ignoraient l’existence à deux jours, voir même le jour du scrutin ou qu’ils ont à peine eu le temps de connaitre, peut être à travers l
    Concernant l’intervention de M Traoré, Délégué de Russie, pour dire de tenir compte dans le choix du sénateur suppléant de certains paramètres ( nombre de Burkinabê vivant dans juridiction respective), alors même que la campagne était close, peut-on dire qu’elle a eu un impact sur l’issu du vote ?
    En tout état de cause, si l’importance de la diaspora ( en plus de l’appartenance politique ) doit être les éléments décisifs dans la désignation du sénateur, il ne serait plus nécesssaire à l’avenir de dépenser
    l’argent du pauvre contribuable burkinabê pour élire un sénateur.
    Il serait plus simple et moins onéreux de suivre sa logique
    implacable et de dire " circulez, il n y a rien à voir !"
    On m’accusera d’être un mauvais perdant. Il y a des défaites qui ont un goût amer. Il y en a d’autres dont on peut malgré tout être fier. En toute chose, il faut garder sa dignité. J’ai refusé de renier mes convictions pour solliciter des voix. C’est au pied du mur que l’on voit le vrai maçon.Je souhaite beaucoup de réussite à cette équipe.

    PS : mon premier poste est le compte rendu que j’ai fait parvenir à mes compatriotes de ma juridiction ( Région 2 - France )

    • Le 7 août 2013 à 08:16, par Le citoyen En réponse à : Gabriel Sandwidi, élu Sénateur Europe

      Sacré Désiré, malgré la cuite que tu t’es prise, tu ne changeras pas. Dire que nous allons te supporter encore pendant quelques années. La vie est faite d’expériences que l’on retire des situations d’échec. Hélas, tu ne pourras jamais changer...

  • Le 6 août 2013 à 11:15, par Merdicus En réponse à : Gabriel Sandwidi, élu Sénateur Europe

    Je vous comprends et je vous pardonne !
    Vu vos métiers il est sûrement difficile de joindre les 2 bouts, les fins de mois sont dures et le Sénat est l’occasion de se faire de l’argent ! Mais j’ai une mauvaise nouvelle pour vous ! Il ne fera pas long feu ce Sénat !

  • Le 6 août 2013 à 12:32, par leburkinabé En réponse à : Gabriel Sandwidi, élu Sénateur Europe

    Mon honorable Sénateur (excusez moi si ce n’est pas le titre apporprié), votre look est à revoir !

    Pour madame la Sénatrice, bon !, ca peut allé.

    Mais quand même pour des SENATEURS, j’avoue que ca manque un peu de look. ou comme ils représentent des zones (l’Europe en l’occurence), c’est comme ça nos chers compatriotes se présentent la-bas !

    Bonne chance !

  • Le 6 août 2013 à 15:26, par ouedassi En réponse à : Gabriel Sandwidi, élu Sénateur Europe

    Monsieur le "Chienateur élu" je crois que tu te limiteras à défendre les intérêts de la diaspora mais de grâce, ne mets pas bouche dans affaire de article 37.

  • Le 6 août 2013 à 15:45, par Lol En réponse à : Diaspora : Gabriel Sandwidi, élu Sénateur Europe

    je les comprends sans leur donner raison. C’est une occasion pour joindre les deux bouts et profiter revoir les parents.
    On me dira que l’habit ne fait pas le moine, mais on se connaît ici.

    • Le 7 août 2013 à 08:22, par Le citoyen En réponse à : Diaspora : Gabriel Sandwidi, élu Sénateur Europe

      Si tu crois que les membres de la diaspora attendent ça pour venir rendre visite à leurs familles restées au pays, tu es vraiment resté à l’époque du moyen âge. Les burkinabé ne peuvent jamais sortir quelque chose de bon pour le bonheur de leurs compatriotes. Il suffisait de les féliciter et ça,suffisait.

      • Le 7 août 2013 à 17:42, par leburkinabé En réponse à : Diaspora : Gabriel Sandwidi, élu Sénateur Europe

        Mon citoyen,
        Ce n’est pas nous qui le disons, des compatriotes vivant en Occident sont revoltés contre ecs soi-disants sénateurs qui disent vouloir défendre la cause de compatriotes par le sénat alors depuis lgtps rien n’est fait par des compatriotes "qui dorment ds le métro, clochard, qui dorment dans la rue, etc.) Va me faire comprendre que ces derniers ont de quoi venir voir leurs parents !!!!

  • Le 7 août 2013 à 10:58 En réponse à : Diaspora : Gabriel Sandwidi, élu Sénateur Europe

    Bonjour,
    Je ne comprends pas que la diaspora aille soutenir ce sénat.
    Vraiment j’ai honte pour ces deux sénateurs élus. Une façon de joindre les deux bouts peut être. Et surtout de pouvoir voyager au frais de la princesse.
    Ces gens sont des traites ici, qui collabore avec l’UMP parti qui ne cesse de cracher sur les noirs.
    Des assoiffés du pouvoir, de la reconnaissance. Mais un petit conseil, ce sénat n’ira pas loin.

    • Le 7 août 2013 à 14:58, par La conscience du Faso En réponse à : Diaspora : Gabriel Sandwidi, élu Sénateur Europe

      Mais on verra la suite. Que fait l’UMP ici dans le Sénat burkinabè ? Le burkinabé est jaloux, mesquin, mauvais, médiocre et médisant vis-à-vis de ses compatriotes. Quel dommage pour notre pays ?

  • Le 9 août 2013 à 11:12, par wattaho En réponse à : Diaspora : Gabriel Sandwidi, élu Sénateur Europe

    c’est vraiment pathétique,mais vous vous fatigué pour rien .ça ne sera pas au burkina ici

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