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Sénatoriale zone Afrique : La Côte d’ivoire et le Ghana s’adjugent les deux élus titulaires

Publié le dimanche 4 août 2013 à 21h52min

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Le vote des sénateurs burkinabè pour la zone Afrique a livré son verdict, ce dimanche 04 août autour de 18 heures. Sans surprise, la Côte d’Ivoire et le Ghana se sont imposés en se partageant les deux postes de titulaire à pourvoir.

Il s’agit de Bonkoungou Théodore de Côte d’Ivoire de la juridiction consulaire de Bouaké et de Rouamba Alhassane du Ghana qui se voient ainsi élire pour six ans. Ces derniers ont été élus par un corps électoral de 41 délégués au Conseil Supérieur des Burkinabè de l’Etranger (csbe). Au titre des suppléants, le premier suppléant échoit encore à la Côte d’Ivoire en la personne de Yaméogo Nicolas de la juridiction consulaire d’Abidjan et le 2é suppléant est revenu à Sawadogo Souleymane du Mali.

Un verdict tombé après de longues heures de réglages, de huis clos et d’informations qui ont parfois donné le sentiment d’une campagne sournoise. C’est que prévu pour démarrer à 10 heures, les délégués ne seront appelés à rejoindre la salle de conférence du Consulat Général d’Abidjan où le vote devrait avoir lieu qu’à midi.

Avant cette heure, les délégués seront appelés par pays et à tour de rôle dans les bureaux du Consul Général, où leurs Excellences Justin Koutaba et Patrice Kafando leur ont adressé le traditionnel « Akwaba ». Un ballet incessant qui a pris deux heures d’horloge quand on sait que ces délégués viennent du Togo, du Benin, du Niger, du Gabon, du Mali, du Ghana, de l’Afrique du Sud, du Sénégal, du Congo et de la Mauritanie.

Après ce huis clos, en salle de conférence, l’ambassadeur a expliqué aux délégués ce qu’est le Sénat, les critères pour devenir sénateur, les incompatibilités liées à cette tâche et le mode de vote. « Les sénateurs auront le même rôle législatif que les députés mais la différence est qu’eux, n’émanent pas des partis politiques. Pour les sénateurs de la zone Afrique, il faudrait que vous sachiez que vous aurez à être absent pendant huit mois sur les douze mois de l’année de votre pays d’accueil pour cette fonction. J’en appelle donc à votre vigilance », a expliqué le diplomate. Qui a aussi reconnu, auparavant, que le sénat ne fait pas l’unanimité au Burkina Faso. « L’actualité montre qu’il y a des controverses qui démontrent que tout le monde n’est pas d’accord pour le Sénat pour diverses raisons. Mais comme le rappelait le président du Faso à Yamoussoukro, c’est prévu par la constitution », a-t-il indiqué.

Finalement, c’est autour de 15h 30mn que les choses sérieuses ont débuté avec l’élection proprement dite des sénateurs qui a pris fin à 20 h 30 mn. Le vote s’est déroulé en présence d’une délégation venue spécialement de Ouagadougou, composée de M. François d’Assises Yaméogo du ministère des affaires étrangères et de la coopération et de Mme Jacqueline Ouédraogo, du secrétariat permanent du CSBE. Du Côté de la diaspora, MM. Zallé Moussa et Toé Seydou de l’ONG Assistance-Bénévole Sans Frontière, ont été autorisés à assurer une mission d’observation de cette élection.

Il faut indiquer que ce dimanche a aussi été jour de vote pour les trois Sénateurs de l’Europe, de l’Amérique et de l’Asie. Si les choses se déroulent comme prévues dans ces trois continents comme elles l’ont été à Abidjan ce dimanche, et à Ouagadougou le 28 juillet dernier, il ne reste plus que les 29 sénateurs que le président du Faso doit nommer pour boucler la boucle. Et consacrer la mise en place du Sénat.

Jean François Fall


Les textes ont-ils été respectés ?

L’élection des sénateurs burkinabè pour la zone Afrique a pris fin ce dimanche soir à Abidjan. Mais beaucoup de faiblesses ont été constatées dans l’organisation de cette élection à Abidjan. Donnant le sentiment d’une mauvaise organisation, même si tout s’est déroulé dans le calme.

Premièrement, les délégués venus des quatre coins de l’Afrique pour prendre part à cette élection ignoraient jusqu’au jour du vote les conditions relatives à la désignation des Sénateurs. Sur la dizaine de candidatures déclarées et enregistrées il y a deux semaines, deux candidats ont dû se retirer parce qu’ignorant tout de la condition relative à la personne du Sénateur. Il s’agit de deux candidats du Sénégal qui ont réalisé à la lumière de l’exposé de l’ambassadeur qu’ils ne pouvaient plus prétendre à une candidature en raison de leurs fonctions actuelles. Ils auraient disposé à temps de ces informations qu’ils n’auraient sans doute pas pris la peine de se porter candidats.

Deuxièmement, toujours selon les conditions relatives à la personne du Sénateur, aucun candidat pour la zone Afrique n’a fait l’objet d’une enquête de moralité, indépendamment des pièces exigées qu’ils pu fournir.

Troisièmement et ce point nous semble très important, le désormais Sénateur, Bonkoungou Théodore, était délégué CSBE en violation des textes qui régissent le Conseil. Est-il légitime ? La question reste posée et mérite d’être tranchée le plus rapidement pour situer l’opinion. Car, selon les textes du CSBE, l’on ne peut être délégué que pour deux mandats de trois ans. Or Bounkougou Théodore l’est depuis 1994. Les textes ont-ils donc été respectés ? Pas sûr.

Jean François
www.informateur.info

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