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Yéro Boly : de l’administration territoriale à la Défense nationale

Publié le mardi 11 janvier 2005 à 08h15min

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Ce n’est pas la première fois que Yéro Boly flirte avec les hommes de tenue. En effet, l’actuel ministre de la Défense avait déjà vu son destin croiser celui des forces de l’ordre en 1995 lorsqu’il s’est vu confier le maroquin de l’Administration territoriale et de la Sécurité. C’était son premier poste ministériel.

Depuis lors, Yéro Boly est resté fidèle aux militaires malgré son costume aux plis impeccables d’administrateur civil. Le ministre de la Défense que nous avons rencontré à son cabinet, malgré son allure martiale, ne s’est pas pour autant réfugié dans le classique "secret défense" qui est souvent de mise dans le milieu. Ce qui nous a contraint à concéder des points au commandant Moussa Cissé, le très disponible DCPM (Directeur de la communication et de la presse ministérielle), de la Défense. "Il répondra sans façon à toutes vos questions", avait pronostiqué ce dernier. Rassuré, nous avons entamé un entretien très pacifique avec ..."Yéro la bagarre".

Le Pays : Depuis que vous êtes à la tête du Ministère de la Défense, qu’est ce que vous avez apporté comme innovation fondamentale à ce département ?

Yéro Boly : Ce serait prétentieux de vouloir étaler ici des actions et autres initiatives engagées depuis mon arrivée dans le département. En effet, le décret n°2002-255/PRES/PM du 18 juillet 2002, portant attributions des membres du gouvernement a déterminé les missions du ministère de la Défense à partir desquelles son excellence Monsieur le Premier Ministre a bien voulu m’adresser une lettre de mission.

Il me semble plutôt important de noter qu’en marge des questions classiques de défense, notre département s’est fixé des objectifs et s’attèle à atteindre les résultats escomptés dans certains domaines prioritaires notamment :
- La dynamisation des structures de santé des armées par un équipement adéquat des formations sanitaires et une meilleure organisation des services afin de fournir des prestations de qualité aux militaires, à leurs familles et aux populations.
- La relance de la coopération militaire avec les pays amis notamment la France, la Belgique, l’Allemagne et les Etats-Unis d’Amérique en vue de raffermir nos liens d’amitié et d’ouvrir de nouveaux horizons dans certains domaines. Ainsi les relations militaires entre le Burkina et les USA interrompues depuis deux décennies sont en cours de redynamisation et augurent un avenir prometteur notamment en matière de formation des cadres des Forces armées nationales.
- L’accroissem-ent des effectifs féminins au sein des armées est une préoccupation du court terme en ce qu’il correspond à une interpellation de la société civile et de la communauté internationale. Aussi, une consultation est en cours en vue de définir les modalités pratiques de mise en œuvre de cette volonté d’accroître le nombre de femmes dans les armées.
En tout état de cause, votre question ne peut être mieux appréciée qu’à la fin de mon mandat.

L’Armée burkinabè se porte-t-elle bien aujourd’hui ?

Nous venons de célébrer le 44ème anniversaire des Forces armées nationales. A cet âge, notre armée a capitalisé une grande expérience. Ce capital est un atout qui lui permet de renforcer les acquis et d’ouvrir d’autres chantiers en évitant les erreurs qu’elle a pu commettre au cours de ces quatre décennies. Je puis vous le dire, l’Armée burkinabè se porte bien aujourd’hui.
Nombre de hauts gradés ont souvent laissé croire que le respect de la hiérarchie n’est pas la chose la mieux partagée dans notre armée et que cela provoque bien des frustrations.

Sur toute la chaîne de commandement, il n’existe aucun cas où un subordonné commande et dispose sous ses ordres de militaires plus gradés. En tous les cas, les dispositions du Règlement de discipline générale sont appliquées, respectées et même enseignées dans les écoles et centres de formation des forces armées.

Vous avez pris les rênes de ce ministère dans une atmosphère de tentative de putsch manqué qui a fait l’objet d’un procès fortement médiatisé en avril 2004. Comment avez-vous trouvé le moral des troupes ?

Si un tel événement ne peut laisser insensible la troupe au sens large du terme, son moral que j’ai trouvé bon en arrivant au ministère de la Défense n’a jamais été entamé. Du reste, les programmes d’activités n’ont pas été perturbés et se sont poursuivis dans la sérénité avant, pendant et après le procès.

Ce n’est certes pas la première fois qu’un civil dirige le ministère de la Défense au Burkina, mais comment vivez-vous l’expérience ?

Un nouveau poste est toujours une expérience nouvelle. Comme tout département ministériel, celui de la Défense a ses particularités qui ne résident pas forcément dans la spécificité de ses missions ni même dans ses mécanismes de fonctionnement, mais plutôt dans la qualité des ressources humaines certes insuffisantes, mais disponibles et efficaces.
Cette expérience enrichissante se passe bien et je salue l’esprit de collaboration et d’équipe qui prévaut à tous les niveaux.

Que cache concrètement le terme "Secret Défense" dont sont frappés presque tous les dossiers liés à la Défense ?

Un synonyme de "secret défense" pourrait être "secret d’Etat". Un secret d’Etat est la chose dont la divulgation nuirait aux intérêts de la nation. Par analogie, le secret défense est l’information ou le fait dont la divulgation peut avoir des conséquences dommageables pour la défense du pays.

La Défense est l’un des secteurs qui engloutit le plus d’argent dans le budget de l’Etat, au détriment de la Santé et de l’Education par exemple. cela est-il normal alors que les risques de guerre sont infimes et qu’un pays comme le Burkina Faso a d’autres priorités au développement ?

Les avancées institutionnelles et les progrès économiques enregistrés dans notre pays n’ont été possibles et ne pourront le rester que dans la mesure où toutes nos régions vivront dans un espace sécurisé, propice à la production et au développement. Investir dans la défense est donc synonyme de prévoyance et de responsabilité. C’est la priorité des priorités car sans stabilité et sécurité intérieures, il ne peut y avoir ni projet ni programme de développement dans les secteurs de référence que vous évoquez. Les exemples en la matière foisonnent en Afrique et partout ailleurs.

Parlant de guerre, l’Armée burkinabè est-elle aujourd’hui prête à faire face à un conflit, d’où qu’il vienne ?

La doctrine de l’Armée burkinabè est basée sur la défensive, c’est-à-dire la défense de l’intégrité du territoire national. Aussi, les forces armées nationales se préparent-elles en permanence à faire face à toutes les éventualités. Ces efforts seront poursuivis en vue d’accroître le professionnalisme déjà éprouvé des troupes.

Même si la guerre vient de la Côte d’Ivoire qu’on soupçonne de vouloir attaquer notre pays, Koudou Laurent Gbagbo étant persuadé que le Burkina est ce pays qui veut déstabiliser son pouvoir ?

L’objectif premier de notre politique de défense est d’assurer en tout temps, en toutes circonstances et contre toutes formes d’agression, la sécurité, l’intégrité du territoire et la souveraineté nationale ainsi que la protection des Institutions républicaines, des personnes et de leurs biens. Notre ambition est de défendre notre territoire sans velléité hégémonique ou agressive contre qui que ce soit.

Avec les menaces ivoiriennes, le Burkina s’est-il particulièrement armé ?

Je le répète, nous sommes prêts à faire face à toutes les éventualités et à toutes les menaces. Je ne pense pas qu’il faille pour cela, s’armer ponctuellement. C’est vrai que l’armement est un atout pour faire face à des menaces, mais il n’y a pas que cela qui compte. N’oublions pas l’élément humain entre autres. Les conflits en cours dans le monde nous en donnent la preuve.

A propos d’armes, on ne voit plus tellement les grands défilés militaires accompagnés de parades d’armements lourds et sophistiqués qui fascinent les populations et les rassurent par rapport à leur protection.

Les grandes parades militaires coûtent cher car il faut des semaines d’entraînement, ce qui exige une logistique relativement lourde et des ressources humaines à déployer longtemps hors des casernes. Compte tenu de l’impact psychologique et éducatif de ces parades, la question est à l’étude et nous comptons reprendre ces grands défilés les années à venir.

Pourquoi l’armée n’est-elle pas davantage mise à contribution dans la lutte contre le grand banditisme ?

Dans le cadre de la défense civile, les Forces armées nationales et notamment la gendarmerie nationale participent déjà activement à la lutte contre le grand banditisme. En effet, outre les services classiques de la Gendarmerie nationale, le ministère de la Défense met à la disposition du ministère de la Sécurité en cas de besoin, les Compagnies militaires d’appui à la sécurité (CMAS). Toutefois, les CMAS interviennent comme force de troisième catégorie et leur implication obéit à certaines conditions définies par la loi.

Il fut un temps où l’implication de l’Armée dans les grands chantiers du développement socio-économique était un thème en vogue. Peut-on faire un état des lieux de cette implication ?

Les Forces armées ont toujours été impliquées dans des grands chantiers de développement. En effet, pendant des décennies, le Génie par exemple a construit des routes et effectué de nombreux ouvrages d’art.
De nos jours, le développement prodigieux du secteur privé concurrentiel a amené les structures de l’armée à recentrer leurs interventions dans le domaine économique pour mieux réorienter leurs actions vers l’accomplissement de leurs missions régaliennes. Ponctuellement et en cas de difficultés du secteur privé, les forces armées pourraient apporter leur concours à la réalisation d’activités socio-économiques d’intérêt général.

Toutefois, les formations sanitaires des armées demeurent toujours ouvertes aux populations civiles dans toutes les garnisons où elles se trouvent. Nos médecins militaires continuent d’apporter un précieux appui aux structures sanitaires nationales et à l’Université, tout en participant activement aux différentes campagnes de sensibilisation à la lutte contre le Sida et les infections sexuellement transmissibles ainsi qu’aux campagnes nationales de vaccination.
En outre, l’Armée de l’Air, à travers le programme Saaga et ses interventions récentes dans la lutte anti acridienne, a contribué à réduire la pénurie alimentaire dans notre pays.

Malgré l’avènement du processus démocratique en Afrique, on assiste çà et là à des tentatives de prise de pouvoir par la force. Est-ce à dire que certains dirigeants africains sont réticents à appliquer la bonne gouvernance ou est- ce parce que certaines armées éprouvent des difficultés à se mettre dans la peau d’armées républicaines ?

Dans la plupart des pays africains, l’évolution de la démocratie reste tributaire de nombreux paramètres souvent complexes mais propres à chaque pays. Les composantes de la société sont encore à l’école de la démocratie qui en tant que processus, s’inscrit dans le temps, dans la durée et il appartient à tous, dirigeants politiques (du pouvoir et de l’opposition), société civile, presse et chefs militaires d’animer cette démocratie en vue de minimiser les dérapages et d’en finir avec les Etats d’exception. N’oubliez pas que l’armée est une composante de la société.

Les tentatives de coups d’Etat et autres cas de mal gouvernance sont inhérents à ce processus et peuvent être considérés comme conjoncturels. L’expérience montre malheureusement qu’il est plus facile de revendiquer la démocratie que de l’entretenir et de la consolider. Ainsi, il est arrivé que des opposants célèbres se révèlent une fois au pouvoir, des démocrates douteux et même des fossoyeurs de la démocratie.

Ce n’est pas facile de parler de soi, dit-on. Vous connaissant comme un homme qui aime relever les défis, nous allons tout de même vous demander de nous parler un peu de vous.

Comme tout homme, j’ai des défauts et je l’espère des qualités.
Au plan professionnel, j’aime le travail bien fait et j’ai horreur des instances, des lenteurs et des lourdeurs de toute nature. J’essaie de privilégier toujours le travail en équipe.
Au plan personnel, je fais de mon mieux pour rester fidèle à mes amitiés.

Du ministère de l’Administration territoriale et de la Sécurité à celui de la Défense, en passant par le poste de Directeur de Cabinet à la Présidence du Faso, le parcours a-t-il été des plus faciles ?

Tout poste de responsabilité requiert l’engagement, le loyalisme et l’ardeur au travail. Ce sont les clés avec lesquelles on pourrait occuper toutes les fonctions et les assumer avec beaucoup de chances de succès.
Pour mes fonctions passées, je dois dire que si j’ai réussi, je le dois à tous mes collaborateurs, car nul ne peut réussir de telles missions tout seul.

Y a-t-il un autre ministère que vous auriez préféré diriger ?

Toutes les trois dernières fonctions que j’ai occupées se valent mais ne se ressemblent pas. Je n’ai pas de préférence particulière car, chaque fonction aura été pleine d’enseignements et s’est révélée en définitive complémentaire à l’autre, et l’expérience acquise à un poste sert pour le suivant

Que fait un ministre de la Défense quand il se lève le matin et quelle est la prière qu’il fait avant de se coucher ?

Le matin, il s’assure que tous les pôles territoriaux du pays sont demeurés intacts toute la nuit et que l’intégrité du territoire et toutes les institutions républicaines ne souffrent d’aucune atteinte. Il veille à ce que ses hommes se portent bien et qu’ils aient le moral au top pour défendre la patrie.
Si la journée s’est bien terminée, le soir, il souhaite une réédition de la paix et du climat précédents.

Vous qui avez été Ambassadeur du Burkina en Côte d’Ivoire, comment vivez-vous l’escalade de la violence que connaît actuellement ce pays ?

Je dois dire que cela me fait de la peine de voir des populations civiles africaines et étrangères, pillées et violentées au nom de cette fameuse théorie de l’ivoirité. C’est simplement regrettable et je joins ma voix à tant d’autres pour en appeler au bon sens et à l’esprit de responsabilité des dirigeants de la Côte d’Ivoire pour que ce pays, jadis havre de paix et que nous aimons tous, retrouve la paix et la stabilité.

Dans vos moments de loisirs à quoi vous livrez-vous ?

Je lis beaucoup et je suis l’actualité à travers la radio et la télévision tout en partageant quelques moments avec ma famille.

On vous dit proche de Blaise Compaoré. Est-il celui avec qui l’on travaille facilement ?

J’ai en effet eu le privilège et l’honneur de servir auprès de son Excellence Monsieur Blaise Compaoré. Je n’ai rencontré aucune difficulté à ses côtés et j’en ai tiré de très riches enseignements. Ma mission a été d’autant plus facilitée que le Président du Faso lui-même travaille beaucoup et reste attentif aux suggestions de ses collaborateurs qui ont ainsi la chance d’apporter leur contribution directe au succès des grands chantiers dans lesquels il engage le Burkina Faso.

On demande souvent aux enfants ce qu’ils veulent faire dans l’avenir . Si l’un de vos enfants répond qu’il veut devenir ministre de la Défense, serez- vous content ou vous arracheriez-vous les cheveux ?

Chaque enfant a une légitime aspiration qu’il convient de lui laisser le soin d’assumer. Le plus important est qu’il sache que le travail personnel prime sur l’héritage politique de son père. Au-delà de la fonction de ministre de la Défense, c’est cette volonté de servir son pays à un niveau élevé de responsabilité qu’il convient de saluer et d’encourager.

Propos recueillis par Morin YAMONGBE


Promesses du "Peulh de Blaise"

On le dit très austère et même "bagarreur". Cette face, Yéro Boly ne la montre sans doute que lorsqu’il est dans un milieu hostile. Avec notre équipe de reportage, le ministre de la Défense n’est pas resté sur la ... défensive et à la fin de notre entretien avec lui, nous avons épousé le souhait de Francis Blondet, l’ambassadeur de France au Burkina. Morceaux choisis : "Nous souhaitons monsieur le ministre que vous restiez comme vous êtes.

Permettez-moi une comparaison un peu personnelle qui me vient à l’esprit, et sachant que Belfort (région française, ndlr) est cher à votre coeur : comme les gens du Jura (en France, ndlr), vous êtes d’un abord rude, un peu comme un rosier dont on verrait seulement les épines. Vos roses sont à l’intérieur, à l’abri, avec vos convictions et vos fidélités". C’était le 21 septembre 2004, quand l’ambassadeur remettait à Yéro Boly la distinction française d’Officier de l’Ordre du Mérite. Il faut souligner que la France a reconnu les mérites du "Peulh de Blaise Compaoré", au moment où il ne détenait pas de portefeuille ministériel.

Avec un ministre de cette carrure, les hommes de tenue peuvent voir loin, est-on tenté de dire. Mais, malgré tous les efforts et activités accomplis par nos forces armées nationales, tant sur le plan national que celui international, en collaboration ou non avec les armées des autres pays, des obstacles demeurent.

Et en première ligne, on ne saurait occulter cette question cruciale des "vétérans du Liberia" qui, après leur mission de maintien de la paix dans ce pays, attendent toujours de percevoir ce que l’Etat leur doit. L’affaire est certes devant le Conseil d’Etat, mais peut-être que Yéro Boly en tant que ministre de tutelle des plaignants pourrait faire avancer les choses. Du reste, le bien-être des effectifs militaires et paramilitaires est au coeur de son combat.

C’est dans cette optique qu’il a fait quelques promesses pour cette année 2005 : poursuite des efforts d’équipement ; réflexions sur la mise en place d’un cadre propice à la réintégration du militaire à la vie civile ; accent sur la santé du militaire à la base ; relance de la politique de construction de logements administratifs dans les casernes au profit des personnels ; vision d’augmentation des effectifs féminins dans l’armée, etc. "En outre, pour permettre de donner une meilleure image de notre institution et éviter que l’armée ne soit souvent citée en mauvais exemple, le contrôle de gestion devra être permanent et la discipline appliquée dans toute sa rigueur". Paroles de ministre de la Défense.

M.Y


Un civil en tenue...

Le parcours respectable du ministre Yéro Boly est retracé ici par Francis Blondet, l’ambassadeur de France au Burkina.

"Votre formation au cycle de l’ENA (Ecole nationale d’administration et de la magistrature, ndlr) burkinabè, entamée en 1973, vous consacre administrateur civil en 1977. En 1980, vous êtes déjà sous-préfet de l’Oudalan à Gorom-Gorom, puis à Dori.

Puis vous êtes successivement secrétaire général de la province du Namentenga, Préfet de Boulsa et Haut-commissaire de la province de Gnagna. Je n’oublie pas la parenthèse d’une année qui vous rapproche de la France, puisque vous êtes choisi en 1983 pour faire le stage de l’Institut international d’administration publique de Paris et celui de l’Ecole internationale de Bordeaux. Déjà le diplomate pointait sous l’administrateur civil. Car à peine la période révolutionnaire terminée, votre carrière bifurque.

Vous êtes nommé ambassadeur de votre pays en Côte d’Ivoire. Ce n’est pas un exil honorable auquel l’humeur de la hiérarchie politique vous aurait relégué, c’est de toute évidence une mission de confiance, car il s’agit de la relation avec le pays voisin le plan stratégique, et vous avez alors 34 ans ! Cette mission démontre sans doute votre fiabilité en tant que diplomate , puisque vous sautez d’Abidjan à Tripoli, - autre partenaire stratégique, tout aussi difficile que le premier, bien que très diffèrent.

Votre terrain d’action s’étend, du reste, plus loin vers l’Est, à partir de 1990, vous avez en outre la charge de représenter votre pays auprès de l’Iran, tout en résidant à Tripoli. En 1995, vous accédez à votre première fonction ministérielle, avec le portefeuille de ministre de l’Administration territoriale et de la Sécurité, ces deux fonctions n’étant pas alors dissociées.

Vous gardez le rang de ministre en rejoignant la Présidence du Faso, où vous dirigez le Cabinet du Chef de l’Etat de 2000 à début 2004. En accédant au poste de ministre de la Défense, vous avez pour bagage toute l’expérience qui convient pour faire profiter votre pays des distances parcourues sur vos deux jambes, à savoir votre connaissance du pays profond et la compréhension des enjeux extérieurs. A quoi s’ajoute un atout qui n’est pas moindre, et qui est la proximité du sommet de l’Etat."

Le Pays

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