Jules Tapsoba, directeur des services fiscaux : « Nul n’a le droit de se faire des revenus sans prévoir la part de l’Etat »
Au Burkina Faso, les services des impôts et des douanes ont mobilisé au total en 2012, au titre des recettes courantes, 1012 milliards de francs CFA contre793, 62 milliards de francs en 2011. En 2013, l’on s’attend à un accroissement de 12, 50% de la manne des impôts.
Pour autant, le civisme fiscal n’est pas l’affaire de tous au Faso. Cette question a d’ailleurs polarisé ce 28 juin 2013, les échanges qui ont suivi la communication du directeur des services fiscaux de la Direction générale des Impôts (DGI) sur le thème : « Système fiscal et Croissance économique ».
En effet, comme l’expliquera un intervenant, ils sont nombreux les opérateurs économiques burkinabè qui ne sont pas prêts à honorer leurs impôts et passent le plus clair de leur temps à imaginer des stratégies pour échapper au fisc.
Mieux, ils sont plus d’un entrepreneur à se vanter de leurs prouesses en matière de fraude fiscale.
Deux poids, deux mesures
Tous ces comportements s’expliquent, avance un autre intervenant, par le fait que beaucoup de citoyens ne savent pas ou doutent de l’usage qui sera fait de leur argent.
Il y a aussi, ajoute-t-il, le fait que bon nombre de contribuables ont le sentiment que des gens ‘’haut placés’’ ne paient pas leur impôts. Un système de deux poids deux mesures qui serait observé au niveau du fisc.
Qu’à cela ne tienne, le directeur des services fiscaux, Jules Tapsoba pense que les comportements anti-fisc ne devraient pas prospérer car tout le monde est assujetti aux impôts.
« Nul n’a le droit de se faire des revenus sans prévoir la part de l’Etat », indique-t-il. Et que contrairement à ce que certains pensent, les impôts ne sont pas faits contre les entrepreneurs.
Avantages du civisme fiscal
Le civisme fiscal, à l’écouter, a des avantages pour les pratiquants ; ce qui n’est pas le cas, selon lui, de la délinquance fiscale qui peut coûter très cher aux auteurs.
« Toute entreprise mérite d’être accompagnée tout au long de son cycle de développement, mais encore faut-il qu’elle se déclare », affirme-t-il.
Et Jean Marie Sourwema, animateur aussi de la communication, de renchérir : « L’impôt ne doit pas être considéré comme une contrainte. Il faut l’intégrer dans la gestion quotidienne car l’on ne peut pas échapper aux impôts ».
Sur la question des supposés avantages accordés aux grandes sociétés par rapport aux petits opérateurs économiques, Jules Tapsoba est formel : La contribution des grandes entreprises à la mobilisation des ressources fiscales est estimée entre 85-90%.
Grégoire B. BAZIE
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 5 juillet 2013 à 20:07, par Pacotille En réponse à : Jules Tapsoba, directeur des services fiscaux : « Nul n’a le droit de se faire des revenus sans prévoir la part de l’Etat »
Bien dit mais vous aurez du ajouter que nul n’a le droit d’user de la part de l’état à des fins personnelles comme si c’était des revenus de son papa
2. Le 5 juillet 2013 à 20:56, par Gino En réponse à : Jules Tapsoba, directeur des services fiscaux : « Nul n’a le droit de se faire des revenus sans prévoir la part de l’Etat »
la part de l’état pour financer le senat.
3. Le 6 juillet 2013 à 22:01, par serge Zongo En réponse à : Jules Tapsoba, directeur des services fiscaux : « Nul n’a le droit de se faire des revenus sans prévoir la part de l’Etat »
Je pense que sur cette question, il faut beaucoup plus de la sensibilisation, il y a véritablement un manque de communication. Lorsque les agents des impôts sortent, pour moi leur mission première est de sensibiliser les entreprises et non leur faire comprendre qu’ils ne sont pas en règle. Non, Tant que la sensibilisation n’est pas passée, on aura tjrs ce problème. La plupart des entreprises ne savent pas ou peut être ignorent les avantagent qu’ils ont à payer les impôts. voila le vrai problème.
Le 7 juillet 2013 à 18:50, par voltaire En réponse à : Jules Tapsoba, directeur des services fiscaux : « Nul n’a le droit de se faire des revenus sans prévoir la part de l’Etat »
mr serge zongo n’aller pas confondre la mauvaise foi, a l’ignorance ! du reste un ignorant sachant faire du bénéfice cesse de l’être.seulement c’est comme la dit l’autre faudrait pas que leurs civisme fiscal finissent dans des cantines ou à tout autre chose !
4. Le 7 juillet 2013 à 08:28 En réponse à : Jules Tapsoba, directeur des services fiscaux : « Nul n’a le droit de se faire des revenus sans prévoir la part de l’Etat »
Commencez à contrôler toutes les sociétés gérées par les prêtes noms de ce pays ? Il y a beaucoup de milliards de rappel à faire ? Il faudra m’expliquer qui supporte le plus cette hausse de 12,5 % en moyenne en 2013 alors que le PIB a cru seulement de 9% en 2012 et si on enlève 3,1% de croissance de la population on arrive autour de +6% par habitant. Alors qui supporte grosso modo ces +6% ? Est-ce au détriment des petites PME, des artisans, du secteur informel ? ou bien les plus riches paient plus ? Est-ce que les opérateurs économiques qui ont des marchés publics paient les impôts inhérents à ces derniers ? et, puis, pourquoi cette hausse si c’est pour le gaspiller dans un sénat budgétivore alors que le peuple a besoin d’éducation, de santé par exemple ?
5. Le 7 juillet 2013 à 12:37, par Le Burkinabè En réponse à : Jules Tapsoba, directeur des services fiscaux : « Nul n’a le droit de se faire des revenus sans prévoir la part de l’Etat »
Albert Einstein disait :"La chose la plus difficile à comprendre au monde c’est l’impôt sur le revenu"
6. Le 8 juillet 2013 à 11:21, par changeons En réponse à : Jules Tapsoba, directeur des services fiscaux : « Nul n’a le droit de se faire des revenus sans prévoir la part de l’Etat »
Si les revenus de l’Etat sont bien gérés, le contribuable paiera ses impôts. Mais si c’est pour remplir les poches des gestionnaires des biens communs et financer des instruments insensés comme le SENAT, les gens seront toujours réticents à payer. les uns payent, les autres se remplissent les poches, ainsi nait l’incivisme fiscal.
7. Le 8 juillet 2013 à 15:07, par le fasolais En réponse à : Jules Tapsoba, directeur des services fiscaux : « Nul n’a le droit de se faire des revenus sans prévoir la part de l’Etat »
nul n’a le droit, pourtant des gens ont des multitudes de maisons qu’ils mettent en location sans payer un franc de taxe. Mr le directeur ne voit il pas ou pense t il que les gens ne voient pas ! en tout cas beaucoup de gens se font des revenus sans pourvoir la part de l’état et y a rien et ça fait très longtemps que ça dure ! ceci n’est qu’un exemple !