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Politiques publiques en Afrique : Le Burkina classé 3e dans le rapport 2012 de la Banque mondiale

Publié le jeudi 27 juin 2013 à 14h46min

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Politiques publiques en Afrique : Le Burkina classé 3e dans le rapport 2012 de la Banque mondiale

Le rapport d’évaluation pour l’année 2012 des politiques publiques et des institutions en Afrique sub-saharienne par la Banque mondiale est connu. Les résultats dudit rapport ont fait l’objet ce mercredi 26 juin 2013 d’échanges via une vidéo conférence animée depuis le Bureau de la Banque mondiale de Nairobi et à laquelle les acteurs des différents pays étaient conviés.

L’évaluation CPIA (Country Policy and Institutional Assessment) porte sur 16 critères regroupés en 4 domaines : gestion économique (politique monétaire et de change, politique fiscale, gestion de la dette) ; réformes structurelles (commerce, secteur financier, environnement des affaires) ; politiques d’intégration sociale et d’équité, et gestion du secteur public et des institutions.

Les différents pays sont notés sur 6 dans chacun des 4 domaines cités. Pour l’année 2012, le Burkina a obtenu les notes suivantes : 4,2 en gestion économique ; 3,5 dans les politiques structurelles ; 3,7 en politiques d’intégration sociale et d’équité ; et 3,7 dans la gestion du secteur public et des institutions. Ce qui donne une note globale de 3,8 sur 6 pour le Faso en 2012.

Une position stagnante mais pas si mauvaise

Par rapport à l’évaluation de 2011, l’on constate que le Burkina n’a pas bougé. Les notes sont restées les mêmes dans les différents domaines évalués. Pour autant, le pays n’est pas mal classé, comparé à d’autres pays africains. La note moyenne des Etats est de 3,2. Avec son 3,8, le Burkina se classe 3e en Afrique sub-saharienne, juste derrière le Cap Vert et le Kenya, 1er ex-aequo avec chacun une note de 3,9.

Cette position stagnante du Burkina peut s’expliquer, selon Mariam Diop, économiste principal à la Représentation Résidente de la Banque mondiale à Ouagadougou, par le fait que le pays a commencé avec une forte note, ce qui fait que la progression est souvent difficile à opérer.

Pour le Professeur en économie à l’Université de Ouaga II, Taladidia Thiombiano, la situation du Burkina dans le rapport n’est pas si mauvaise et laisse espérer une progression dans les années à venir. « Il y a espoir », a laissé entendre le directeur du Centre d’Etudes, de Documentation, de Recherches économiques et sociales (CEDRES).

Progrès pour 11 pays et régression pour 12 autres

Les notes de 11 pays ont augmenté de 0,1 point ou davantage et les indices de 12 autres pays ont baissé d’au moins 0,1.

Le Sud-Soudan et l’Erythrée ont les notes les plus basses, soit 2,1 chacun.

Les Etats sortant d’un conflit comme la Côte d’Ivoire ou les Comores ont un peu progressé. La Côte d’Ivoire est passée de 2, 9 en 2011 à 3,1 en 2012. Les Comores ont une note de 2, 8 en 2012 contre 2,7 en 2011.

En revanche, les conflits et l’instabilité affectent souvent les notes des Etats.

« Par exemple, la crise politique à Madagascar fait chuter ses notes depuis deux ans, et la même chose se produit au Mali du fait du conflit et de l’instabilité politique », fait remarquer Punam Chuhan-Pole, économiste en chef par intérim pour la région Afrique de la Banque mondiale et principal auteur du présent rapport.

Enjeux de l’évaluation CPIA

L’évaluation annuelle des politiques publiques des pays par la Banque mondiale comporte un certain nombre d’enjeux. Elle permet aux Etats concernés d’améliorer leurs performances économiques et sociales avec l’accompagnement de la Banque.

En outre, avoir une bonne note permet aux Etats concernés de bénéficier de plus de ressources financières auprès de l’Association internationale de développement (IDA) de la Banque mondiale.

Fondée en 1960, L’IDA vient en effet en aide aux pays les plus pauvres au monde en leur accordant des prêts sans intérêt et des dons pour financer des projets et des programmes visant à stimuler la croissance économique, à réduire la pauvreté et à améliorer les conditions de vie des populations démunies.

Les engagement financiers de l’IDA ont régulièrement augmenté et s’élevaient annuellement à environ 15 milliards de dollars en moyenne ces trois dernières années. La moitié de ces fonds a été destinée à l’Afrique.

L’évaluation CPIA : Un processus de plus en plus inclusif

Dans le souci d’impliquer plus d’acteurs dans le processus d’évaluation des politiques publiques des Etats, la Banque mondiale initie dans chaque pays des rencontres dont l’objectif est de faire d’abord une évaluation interne. La note obtenue dans chaque pays est transmise à des experts indépendants qui, en dernier ressort, déterminent la note du pays.

Dans cette optique, les acteurs du Burkina (membres de l’administration publique, de la société civile, etc.), sous l’égide du ministère de l’Economie et des Finances et de la Représentation Résidente de la Banque mondiale, se sont retrouvés en atelier ce 25 juin 2013 à Ouagadougou.

Outre la détermination de la note interne, la rencontre a permis aux participants de faire des propositions relatives à l’actualisation de l’appréciation des critères et de recommander des actions susceptibles de faire progresser la note du CPIA du Burkina Faso. L’ouverture de l’atelier a été présidée par la directrice générale adjointe de Trésor, Hortense Boni, représentant le ministre de l’Economie et des Finances.

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net

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