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Salut les artistes ! : solidarité, engagement...pour 2005

Publié le samedi 8 janvier 2005 à 11h30min

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A tous les amoureux du beau, de la finesse, de l’esthétique, heureuse année 2005. Ici au Faso, les artistes brillent souvent par leur modestie. Là où on les attend, ils apparaissent rarement,ou avec beaucoup de retard.

Même s’il y a lieu de tirer le chapeau à tous ces artistes, à tous ces hommes et femmes qui ont pour vocation de faire rêver, d’amuser, d’égayer.

Noble et périlleuse quand même cette mission. Ici au Faso, l’appréciation reste toujours mitigée. Entre ceux qu’on peut appeler sans méchanceté la vieille garde et les jeunes. Et entre les jeunes eux-mêmes, il y a ceux pour qui le soleil brille. Le succès est là. Et il y a les autres. En général le plus nombreux.

Adeptes forcés du système D, ils galèrent, triment mais tiennent. Un courage à saluer. Nos artistes sont là. De plus en plus omniprésents. Ballottés entre la mondialisation musicale, plutôt la sous-régionalisation rythmique et la valorisation des sonorités locales, le "Rap", mais aussi des rythmes plus proches de chez nous, nos artistes musiciens ont vraiment du pain sur la planche.

Avec eux les mélomanes qui n’hésitent pas à dire "on n’aime pas ce qui n’est pas bon. Et ce qui n’est pas bon" reste malheureusement ce qui vient de chez nous. Ce qui est issue de "ce qui nous reste quand on a tout perdu". C’est-à-dire notre culture. Pauvre de nous. Pascal Kaboré en sait quelque chose, lui qui annonçait mezza voce que dans une "boîte de la capitale on l’aurait éconduit en affirmant sans sourciller que son nouveau tube n’y avait pas de place. Ah quelle époque !

Pourtant l’alienation culturelle reste le plus grand mal que l’on puisse infliger à un pays. Surtout si sa jeunesse est la principale passoire. Et ici au Faso, les jeunes sont plutôt branché au "complexe’’ comme le disait le directeur général du CENASA Jacob Daboué, lors d’une interview accordée à Sidwaya Plus. Ou simplement choix délibéré pour pousser les artistes à faire mieux.

On se trouverait dans une quadrature du cercle qui relève d’une théorie économique. Moins on achète, plus on tue la productivité. Pour que Madson soit plus performant, il faut au moins lui faire l’honneur d’acheter ses productions. Ici au Faso, c’est souvent l’étranger qui tel un effet boomerang nous renvoie la notoriété de nos artistes. Et Dieu seul sait que si certains artistes avait seulement changé de noms, ils auraient vu leurs œuvres s’arracher comme de petits pains.

C’est vrai, pour l’heure vendre 10 000 cassettes au Faso pendant deux années vous met sur la plus haute marche du hit parade. Là où en une journée certains artistes de renom liquident 20 000 cassettes. A qui la faute ? Les artistes, les promoteurs, les managers, le public ! Tout le monde, mais à des degré divers.

Peut être faut-il donner raison à Laabli Moustapha Thiombiano PDG de la chaîne des radios Horizon F.M. qui soulignait avec force à Sidwaya Plus qu’il vaut "mieux laisser les musiciens jouer le rythme de leur choix, dans la langue de leur choix", car selon lui, "on retient d’abord l’artiste, son pays avant de voir s’il fait du Zouglou, Couper-décaler du Hip hop, de la Salsa. Et Yeelen le démontre. Madson à Sun city donne raison. Comparaison n’est pas raison.

Il y a dix ans, il fallait aux animateurs Radio faire du prodige pour pouvoir tenir 30 minutes non stop d’animation avec des musiciens burkinabè. Aujourd’hui en une journée vous pouvez le faire en continu. Quelle prouesse. Même si le chemin est encore long pour tous.

Ici au Faso ou se cache peut-être parce que on se sait. Que 2005 soit pour tous ces musiciens une année pleine à tout preuve. Que ces artistes se serrent les coudes. Il y a peu, on les voyait se bousculé pour la "prime" annuelle que le maire versait à certaines couches "défavorisées". Dieu merci cela semble avoir pris fin. Mais ici au Faso ou souhaite que les artistes se mettent souvent à l’air du temps.

Jean Philippes Tougouma
Sidwaya

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