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Sociétés minières au Burkina : La société civile s’intéresse aux emplois des nationaux

Publié le lundi 10 juin 2013 à 22h19min

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Sociétés minières au Burkina : La société civile s’intéresse aux emplois des nationaux

Le secteur minier connait une évolution progressive au Burkina, faisant de l’or le premier produit d’exportation devant le coton. En plus de rapporter des devises au trésor public, il contribue à la création d’emplois pour la population. Afin d’avoir une idée de nombre de nationaux employés dans les sociétés minières, le Réseau africain de journaliste pour l’intégrité et la transparence (RAJIT), la coalition Min’Alerte et l’ONG ORCADE ont réalisé une étude sur l’emploi des personnels burkinabè dans les projets miniers au Burkina. La restitution de l’étude a fait l’objet d’un atelier tenu les 04 et 05 juin 2013 à Ouagadougou.

Le Burkina compte actuellement 8 sociétés minières en production industrielle. L’étude a porté sur un échantillon de 2 sociétés en phase de production : Kalsaka mining et Essakane SA. Si la première société est régie par la convention minière de 1997, la seconde est régie par la convention de 2003. En plus, ces deux sociétés minières ont une grande expérience en matière d’emplois des nationaux. Voilà qui explique le choix de ces deux sociétés.

La question de l’emploi constitue un des problèmes conflictuels sur les sites miniers entre les compagnies minières et les communautés riveraines. La procédure de recrutement est jugée « non transparente » et le nombre de personnes recrutées considéré « insuffisant » par les communautés riveraines.

Appréhender la problématique

Cette étude se donnait donc pour objectif de mieux appréhender la problématique. Il s’agissait de connaître le nombre de personnels cadres, techniciens et autres types d’emplois occupés par les burkinabè dans ces deux sociétés et de vérifier si elles respectent les clauses contractuelles en matière de l’emploi des nationaux.

C’est pourquoi, l’étude s’est intéressée en premier lieu aux contrats qui lient l’Etat burkinabè à ces deux sociétés minières en leurs volets emplois des nationaux. Les compagnies minières sont « les seules productrices des données qui se présentent comme des données officielles car les structures de l’Etat ne disposent pas encore de mécanisme de vérification des données communiquées par les sociétés minières », note l’étude. En plus, les contrats des nationaux ne sont pas visés. Du coup, il est difficile de savoir si, effectivement, les sociétés minières respectent les clauses contractuelles en matière de l’emploi des nationaux.

Difficile accès aux données

Si les structures de l’Etat sollicitées à fournir les informations nécessaires ont fait preuve de diligence. Ce ne fut pas le cas au niveau des deux sociétés minières.

Plusieurs démarches, plusieurs tentatives de rencontres d’échanges avec les représentants des deux sociétés et l’équipe chargée de l’étude. Que ce fut difficile. Il a fallu l’intervention du partenaire financier, notamment la Banque mondiale, pour pouvoir rencontrer les sociétés minières. Des rencontres qui ont finalement abouti à l’obtention des données avec Essakane SA. Pour ce qui concerne Kalsaka mining, les démarches furent vaines. Il a donc fallu se contenter de la recherche documentaire.

Toute chose qui ne permettait pas d’avoir des données désagrégées à même d’effectuer une analyse rigoureuse.

Quelques chiffres

Qu’à cela ne tienne, l’équipe chargée de l’étude révèle, selon les données obtenues par ci par là, estime que ces deux sociétés respectent du mieux qu’elles peuvent les clauses de la convention minière, en son volet emploi des nationaux.

Selon un rapport d’étude intitulée « secteur minier et impacts socio-économiques » révèle qu’en fin décembre 2011, le secteur minier employait 5184 permanents dont 3888 nationaux, soit 75% des employés permanents. En 2012, le nombre serait passé à 5715 employés dans les mines.

Selon le site web d’Essakane SA, au 31 décembre 2012, Essakane SA avait un effectif de 2125 employés dont 1950 nationaux, soit 91,76%.

A Kalsaka mining, le nombre d’employés nationaux atteindraient 93% de l’effectif total, selon les données obtenues à travers des rapports du ministère en charge des mines.

Des efforts dans le respect de la convention minière

Si les données recueillis par la voie de revue documentaire ne permettent pas d’établir le taux des burkinabè employés ainsi que les postes qu’ils y occupent, les données fournies par Essakane SA donnent plus d’éclairage et permettent de dire que cette société minière s’efforce de respecter les clauses contenues dans la convention minière qui la lie à l’Etat burkinabè.

En considérant l’attention particulière que les citoyens portent sur le secteur minier, il apparait « nécessaire et opportun de cultiver plus de transparence et de communication en direction du grand public ». Le secteur minier est devenu un secteur de développement sensible et les attentes des populations sont multiples et variées. C’est pourquoi, il convient pour les sociétés minières et l’Etat de développer plus de communication, de concertation et de dialogue afin d’apporter aux populations les informations nécessaires et lever certaines inquiétudes. Or, le constat est tout autre.

Un plan de communication

A l’issue de cette étude, les trois structures ayant conduit le travail ont proposé un plan de communication afin d’aplanir certaines difficultés rencontrées et permettre à tous d’être sur la même longueur d’onde. C’est donc dire que la présente étude « sera accompagnée par des messages forts d’information, de communication et de plaidoyer afin d’appeler au respect des clauses contractuelles en matière d’emploi dans les projets miniers, d’une part, et de plaider pour une amélioration de l’emploi dans les projets miniers au profit des nationaux, d’autre part ».

D’ailleurs, les participants à l’atelier de 48h pour la restitution de l’étude ont débattu du projet de stratégie de communication et de plaidoyer sur les emplois des burkinabè dans les projets miniers au Burkina.

Le secteur minier continue son accroissement, si l’on s’en tient au nombre de titres miniers et autorisations de recherches et d’exploitation. Les autorisations et titres miniers sont passés de 855 en 2011 à 941 en 2012, soit 86 titres de plus en une année. C’est dire que l’intérêt pour l’or burkinabè n’est pas prêt de s’arrêter.

Moussa Diallo

Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 11 juin 2013 à 06:44, par l’économiste En réponse à : Sociétés minières au Burkina : La société civile s’intéresse aux emplois des nationaux

    Et voila qui est bien dit ici : L’Etat burkinabè ne sait que signer les contrats, le suivi n’est pas son problème, sinon pourquoi tout un ministère des mines qui existe et qui ne sait pas combien d’employés nationaux compte chaque mine ? permanant ? Temporaire ? contrats visés oui ou non ? les expatriés sont-ils venus parce qu’il n’y a pas de qualifiés expérimentés au Burkina ? C’est pas digne !!!!!!

    Autre chose : il est à noter que c’est de la même façon que les mines effectuent leurs achats. Ils décident volontairement d’acheter au Burkina ou à l’étranger, même s’il existe des fournisseurs Burkinabé

    En conclusion, le secteur minier du Burkina est pur et simplement corrompu

  • Le 11 juin 2013 à 06:46, par DODO En réponse à : Sociétés minières au Burkina : La société civile s’intéresse aux emplois des nationaux

    Oui il faut s’interesser aussi au bien être de ces employés des mines.Il y a pas mal de parvenu qui sont sorti du neant et qui se retrouve avec des bon salaire. Du coup les cornes poussent et mene une vie incontrolée. Bon nombre sont dans cette situation. Certains sont des anciens fonctionnaires en disponibilité , et cette categorie d’employé avait un minimum (Maison, voiture, argent)etc avant de venir. Pour ceux -la la diffrence est nette dans le comportement.Parmi eux certe il y en a qui ont tout eu des mines , mais savent mener leur vie.Il faudra que l’etat pense aux miniers en les aidant a prendre conscience des maintenant qu’une mine est ce qu’on sait.Mais a vrai dire il ya trop de parvenu et c’est pas bon pour l’avenir.Il faut encadrer un bon nombre si non c’est la perdition.Imaginer un jeune minier d’a peine 30 ans qui loue une maison pour sa maitresse ailleurs , et paie ses etudes , pendant que lui même est en loaction avec femme et enfants ?C’est triste.Il faut encadrer les jeunes miniers.

    • Le 12 juin 2013 à 14:54, par elprofessor En réponse à : Sociétés minières au Burkina : La société civile s’intéresse aux emplois des nationaux

      TOI TU NAS RIEN COMPRIS. IL S’AGIT PAS DE DIMUNIER LE SALAIRE DES NATIONNAUX ! BIEN O CONTRAIRE ! LES EXPAT SONT MIEUX TRAITES QUE NOS COMPATRIOTES ! ILS PILLENT NOS RICHESSES ET TRAITENT MAL NOS FRERES INTELLECTUELS QUI Y TRAVAILLENT ; IL FAUT QUE CA CESSE ! L’OR DU BURKINA DOIT PROFITER AUX BURKINABE ET NON A D’AUTRES ;

  • Le 11 juin 2013 à 08:17, par un minier En réponse à : Sociétés minières au Burkina : La société civile s’intéresse aux emplois des nationaux

    Si le compte rendu du journaliste est complet, je trouve que le rapport n’est pas allé au fond du problème ! Pourtant avant de faire une étude on peut meme avoir une idée de là où ça cloche vraiment si on discute juste avec n’importe quel travailleur local du secteur ! Quels sont les postes occupés par les nationaux ? que répresente le traitement salarial de ces 75 à 90% des employés dans la masse salariale des entreprises minières ? Ouvrons l’oeil et évitons de produire des rapports qui avalisent notre exploitation !!!

  • Le 11 juin 2013 à 10:38, par md En réponse à : Sociétés minières au Burkina : La société civile s’intéresse aux emplois des nationaux

    Il fallait prendre en compte la proportion du salaire des nationaux par rapport aux salaires du personnel ou le ratio du salaire des nationaux par rapport au travailleurs expatriés. Vous aller vous rendre compte de la discrimination qu’il existe les différents groupes de travail.

  • Le 7 novembre 2014 à 10:41, par ouedraogo boukari En réponse à : DEMANDE D’EMPLOIS

    j’ai l’honneur de bien m’adresser à vous.
    je solicite de votre haute bienveillance pour une demande d’emplois au sein de votre societée. en calitée de qualiter d’informatique ou autre avec un niveau d’etude 3eme.
    Mr le resposable je vous pris de bien vouloire agrée mes sentiments les plus necessaire.

    ouedraogo boukari depius cote d’ivoire (soubre).

  • Le 15 avril 2015 à 08:06, par Guiré Mohamed En réponse à : Sociétés minières au Burkina : La société civile s’intéresse aux emplois des nationaux

    j’ai l’honneur de solicité de votre haute bienveillance un emploie au seins de votre entreprise pour n’importe qu’elle poste aquerie a ma porté ;j’ai le niveau 3ème je m’adapte mieux dans le magasin et à la caisse.
    Mr le responsable,le souhait est pour moi de trouvé un post pour pouvoir secourir a mes besoins familiale,veillé agrée mes sentiments les plus respective.

  • Le 21 juin 2018 à 17:36, par SANOU SOLIO En réponse à : Sociétés minières au Burkina : La société civile s’intéresse aux emplois des nationaux

    un jeune ambitieux

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