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Pratique de la Recherche opérationnelle en Afrique (ORPA)

Publié le vendredi 7 janvier 2005 à 07h12min

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Ouagadougou, capitale du Burkina Faso abritera les 7 et 8 avril 2005, une rencontre scientifique de haut niveau dénommée "Pratique de la Recherche opérationnelle en Afrique (ORPA)".

Cette première édition, placée sous le thème : "La Recherche opérationnelle au service du développement de l’Afrique" verra la participation d’éminentes personnalités du monde politique, industriel et universitaire de plusieurs continents. Le président du comité de pilotage, Eric Soubeiga situe le sens de cette manifestation et sa portée pour les décideurs et les entrepreneurs du continent africain.

Sidwaya (S) : La pratique de la Rechrche opérationnelle en Afrique (ORPA) organisera les 7 et 8 avril 2005, une rencontre à Ouagadougou. Présentez-nous cette structure ?

Eric Soubeiga (ES) : La pratique de la Rechrche opérationnelle en Afrique (ORPA) est une initiative de la communauté scientifique internationale qu a été établie pour promouvoir un cadre scientifique de prise de décision des gouvernements et des industries dans les pays d’Afrique.

Le comité de pilotage dont je suis le président regroupe un ensemble de sommités dans plusieurs domaines de développement en Europe et en Amérique du Nord. Notre préoccupation repose sur l’utilisation des formules mathématiques pour l’améliorer du bien être des populations et assurer le développement durable. Nous comptons aussi en notre sein, des personnalités qui ne sont pas du monde scientifique.

Sont de ceux-là, le conseiller des finances gouvernement namibien. Il sera présent à la rencontre d’avril. ORPA dispose également d’un comité scientifique. La première édition de la rencontre scientifique qui aura lieu les 7 et 8 avril 2005 à Ouagadougou verra une série de conférences à l’image de celles qui se tiennent au cours du SIAO ou du FESPACO. Celles-ci seront certes orientées vers les formules mathématiques mais notre souci repose sur l’application de ces résultats pour accomplir le développement. Notre but, c’est donc d’encourager l’utilisation des sciences de la décision pour analyser et recommander des solutions efficaces à des problèmes réels dans le gouvernement, les ONG et le secteur industriel en Afrique. Les interventions de ORPA sont très vastes. Celles-ci portent sur la prise de décision tant au niveau des gouvernements et des administrations publiques qu’au niveau des industries et des organisations non-gouvernementales. Tous nos objectifs peuvent être consultés sur notre site web : http//www.euro-online.org/african OR/orpa2005.

S. : Qu’est-ce que ORPA vient proposer de nouveau par rapport à toutes les recherches qui ont été entreprises depuis lors en Afrique dans divers domaines de développement ?

ES : ORPA ne vient pas créer la polémique dans la conduite des recherches scientifiques en Afrique ni remettre en cause les résultats obtenus. Elle veut seulement favoriser une culture scientifique dans la prise de décision. Les questions auxquelles ORPA entend répondre sont nombreuses et pertinentes. Les exemples sont légions.

L’on peut se demander, combien d’écoles (primaires, secondaires, etc) ou de dispensaires devrait-on construire ? Quels sont les meilleurs sites possibles ? Dans quelles régions du pays devrait-on construire ou élargir le réseau routier ? Quels départements ministériels devraient-ils avoir la priorité des dépenses publics ? Quelles conséquences tirées des moyens et méthodes de lutte contre la corruption ? Ce sont au tant de questions dont ORPA veut aider les gouvernements africains et leurs secteurs industriels à repondre. La prise de décision dans le gouvernement et l’administration publique devrait être soutenue par une approche scientifique pertinente basée sur un raisonnement analytique permettant une évaluation objective et indépendante des impacts éventuels. Aussi, les sciences de la décision peuvent similairement aider à améliorer la productivité, l’efficacité et les recettes des entreprises africaines et contribuer à la croissance économique du continent. La rencontre de Ouagadogou sera un cadre d’éveil scientifique dans la prise de décision en Afrique. Ce ne sera pas une tribune ouverte uniquement aux spécialistes et aux experts. Elle s’adresse aussi aux décideurs, aux conseillers techniques, aux consultants industriels. Bref aux scientifiques comme aux profanes. Des personnes averties interviendront lors des conférences pour expliquer simplement notre démarche sans utiliser des formules mathématiques ou entrer dans des détails scientifiques. L’édition de Ouagadougou aura pour thème : La recherche opérationnelle au service du développement de l’Afrique". Un sujet qui interpelle tout le monde.

S. : Quel est le regard des autorités et universitaires burkinabè sur la tenue de la première édition de ORPA à Ouagadougou ?

ER : Le fait que le Burkina Faso accueille la première édition de ORPA est un honneur pour nous qui sommes de ce pays. Les rencontres sont annuelles et rotatives. Déjà, l’Algérie et le Sénégal se bousculent pour 2006. L’Afrique du Sud s’est déjà positionnée pour 2005. La tenue de ORPA à Ouagadougou au lendemain du sommet de l’Union africaine sur l’emploi et la lutte contre la pauvreté est significative. Car le Burkina Faso dispose d’un cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP) que le gouvernement tente de mettre en œuvre. Et ORPA pourra œuvrer à l’accomplissement des axes principaux. Toutes les autorités ministérielles que nous avons pu rencontrer nous ont promis leur appui. Celles-ci sont conscientes du rôle primordial que la recherche opérationnelle peut jouer dans la prise d’une décision. Aussi, lors de la rencontre des 7 et 8 avril, des entreprises des décideurs de pays développés que le nôtre viendront partager leurs expériences avec nos opérateurs économiques et les gouvernants locaux.

Au plan national, il y a le professeur Blaise Somé qui s’attèle avec d’autres universitaires locaux pour présenter à cette tribune, les préoccupations et les résultats du monde scientifique du Burkina Faso. ORPA n’est pas le lieu où des individus viennent de l’extérieur pour imposer leur point de vue. C’est un cadre de discussion, d’échanges et de recherche de solutions scientifiques aux problèmes de développement du continent. Et le Burkina Faso aura son mot à dire sur sa vision de la recherche opérationelle.

Rabankhi Abou Bâkr ZIDA
Jolivet Emmaüs Sidibé PAG BELEGUEM
Sidwaya

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