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Patrimoine culturel : L’histoire du vélo au Burkina

Accueil > Actualités > Culture • • jeudi 6 janvier 2005 à 07h21min

Jusqu’à la veille de l’indépendance, c’était le sport individuel le plus amusant, le plus périlleux mais aussi le plus utile : la bicyclette. Le “deux roues” est l’une des données les plus élémentaires du patrimoine de tout burkinabé, si bien que savoir l’enfourcher semble tout aussi inné et gratuit que boire et manger ou tout simplement respirer.

La bicyclette communément appelée au Burkina Faso le vélo, est un véhicule à deux roues d’égal diamètre, dont la roue arrière est actionnée par un système de pédales agissant sur une chaîne. La bicyclette est composée d’un cadre rigide, en tubes d’acier ou en tubes d’alliages légers, qui supporte tous les organes de la machine. Le cadre comporte à l’avant une fourche solidaire du tube de direction, actionné par le guidon, qui soutient l’axe de la roue avant ; à l’arrière, une fourche horizontale, dont les extrémités enserrent l’axe de la roue arrière ; à la partie inférieure, le pédalier et, à l’angle opposé, une potence, sur laquelle est montée la selle, tel est le caractéristique d’un vélo (abréviation de vélocipède).

Le vélo est dans la culture des Burkinabé depuis la nuit des temps...
Introduit en Haute Volta par les missionnaires dans les années 1912, le vélo a été également introduit dans l’Ouest du pays à Bobo-Dioulasso dans les années 1920, par Pierre VICENS de nationalité française, qui était Commerçant - Transporteur.

Le vélo de Monsieur Vicens s’appelait “la sauterelle” qui était une ford. Pour l’anecdote, mes cousins bobo de la contrée qui n’avait jamais vu un vélo, ce sont réuni pour aller rendre hommage au cheval de fer “nèguèso” (vélo en langue dioula) de Vicenci. Vicenci tel qu’ils l’appelaient, les chefs de la région sont allés avec du mil, de l’herbe, tout ce qui peut plaire à un cheval naturel. Il a fallu le tac de Monsieur Vicens pour faire comprendre aux parents que ce cheval de fer ne buvait pas de l’eau, ni ne broutait de l’herbe. Séance tenante, il fallait une démonstration. Chacun des chefs a essayé soit en poussant, soit en restant le contempler, tous ou presque ont touché au fameux “nèguèso” (cheval de fer) de Vicenci. (Sources mémoires d’un continent).

Première course cycliste le 18 septembre 1955

Jusque dans les années 60 où le cyclomoteur commença à se populariser, le vélo (Kut Wefo) en langue moosé, était par excellence un symbole de réussite pour lequel le Pawego (travailleur émigrant) préférait mourir en Côte d’Ivoire ou en Gold Coast (Ghana) plutôt que de revenir dans son moogo natal (terre dont les moosé à l’étranger désignent leur patrie).

Qui n’a pas acheté un vélo avec son premier salaire ? Les sentiers des champs, le transport de la volaille, le vélo est et demeure le moyen de transport prisé par les Burkinabé. Malgré le développement relatif des moyens de transport, le vélo continu à être utilisé pour le transport de diverses marchandises. L’utilité du vélo dans le développement de notre économie est remarquable. Les deux roues, parmi celles-ci on a les motos sans vitesse (BBCT, Camico, L2, P50, MBK, etc.), les motos à vitesse de marques étrangères (Honda, Yamaha, Suziki).

La première course cycliste officielle a eu lieu le 18 septembre 1955 à Ouagadougou. La discipline a connu aujourd’hui une ascension particulière grâce à la prolifération des clubs, des talents et du Tour de Faso.
Le vainqueur de l’épreuve historique du 18 septembre a été Vincent Azaud de Côte d’Ivoire.
Seule la ville de Bobo-Dioulasso disposait dans les années 40 à 50, d’un vélo-club dirigé par des Français. Ce n’est qu’en 1954 que des expatriés français crée le vélo-club de Ouagadougou, grâce à l’installation des Ets Aubaret, et d’un employé des sociétés Dragages.

Il n’y avait que des courses foraines organisées à l’occasion des manifestations des fêtes françaises des 14 juillet et 11 décembre. La distance à parcourir était de 15 à 20 km, avec les mêmes affluences et ambiance que de nos jours.

Vélo Peugeot bleu, le vélo des Burkinabé

Apparu dans les années 60 au Burkina Faso par l’intermédiaire d’un groupe d’importateurs “CFAO”, avec la première et unique marque Peugeot, le groupe a installé en 1964 à Bobo Dioulasso une unité de production de ce produit, Ivolcy, vu l’engouement qu’il a suscité auprès des burkinabé. Aujourd’hui, la SIFA (Société industrielle du Faso) assure cette unité de production et connaît une renommée très poussée au Burkina Faso et dans les pays voisins.

Ainsi, pour sa qualité constante, le consommateur burkinabé a gardé une confiance au vélo Peugeot made in SIFA jusqu’à nos jours et lançait le 10 mars 1998 à Bobo-Dioulasso son millionième vélo, qui est surtout un symbole "que nous avons voulu honorer" a affirmé le Directeur général d’alors, Olé Kam.

Gabriel NOAGA
APROCAT
Tél : 70.22.62.30
Patrimoines@hotmail.com

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