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ASSEMBLÉE NATIONALE : L’or en débat à l’hémicycle

Publié le mercredi 29 mai 2013 à 21h35min

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ASSEMBLÉE NATIONALE : L’or en débat à l’hémicycle

L’Assemblée nationale a abordé le vendredi 24 mai à l’hémicycle, l’avant-dernière série de questions au gouvernement pour la première session ordinaire de l’année 2013. Les parlementaires ont posé des questions aux ministres des Mines et des carrières, de l’Environnement et du Développement durable et des Affaires étrangères et de la coopération régionale.

Le ministre des Mines et des carrières, Lamoussa Salif Kaboré, a été sollicité par cinq fois le vendredi 24 mai 2013, pour répondre aux questions orales des députés. Deux questions ont été posées par les députés Pascaline Tamini/Bihoun et Ablassé Ouédraogo sur la problématique de la réglementation de l’orpaillage artisanal au Burkina Faso, d’une part, et d’autre part, sur l’opportunité de procéder à la révision du code minier, à un moment où notre pays présente plus de handicaps que d’atouts à offrir aux investisseurs dans le secteur minier. Ces questions ont concerné également l’utilisation faite des revenus directs perçus des sociétés minières depuis 2009 et tout particulièrement, de la somme de 189,5 milliards de francs CFA perçue en 2012.

Selon le ministre en charge des Mines, l’orpaillage est une activité informelle et de survie, menée spontanément par les populations en quête de revenu monétaire. Cette pratique présente des inconvénients au plan environnemental, socioculturel, sécuritaire et même économique. A titre d’illustration, on note la dégradation du couvert végétal, la pollution du sol, de l’air et des eaux, les atteintes aux bonnes mœurs avec la prostitution et la consommation des drogues, le banditisme, l’évasion fiscale, les éboulements avec leurs corollaires de pertes de vies humaines, etc. Les chiffres donnés par le département en charge de Mines montrent que l’orpaillage implique plus d’un million de personnes et concerne au moins 600 sites aurifères connus, répartis à travers tout le pays.

La réglementation nationale actuelle prévoit un encadrement des sites d’orpaillage par les opérateurs nationaux auxquels il est délivré une autorisation d’exploitation artisanale. Toutefois, précise le ministre Lamoussa Salif Kaboré, la réglementation des activités d’orpaillage ne vise pas à priver les orpailleurs de leur gagne-pain, mais à les encourager à s’organiser pour exercer leur activité, selon les règles de l’art et en toute légalité.

Assurer une relecture concertée du code minier

Au sujet du projet de relecture du code minier, Lamoussa Salif Kaboré a affirmé que la loi N°031/2003/AN du 8 mai 2003 portant code minier au Burkina Faso et les textes réglementaires sont en application depuis une décennie. Depuis lors, les paramètres ont évolué et il semble tout à fait normal que la loi puisse être relue pour prendre en compte certaines insuffisances constatées au niveau de sa mise en œuvre. La relecture du code minier n’a pas pour seul but l’augmentation des taxes pour accroître les revenus de l’Etat. C’est un processus qui met en jeu d’une part, les intérêts des investisseurs miniers qui cherchent à optimiser les revenus pour une meilleure rentabilité, et d’autre part, les communautés locales qui veulent maximiser les bénéfices qu’ils peuvent tirer de l’activité minière. C’est pourquoi, le processus de relecture du code minier en cours se déroule, d’une manière concertée.
L’énergie, une préoccupation mondiale

La deuxième tranche des questions adressées au ministre Lamoussa Salif Kaboré a porté sur l’énergie. De l’état actuel du réseau électrique national, en termes de fiabilité et de réceptivité des énergies renouvelables, aux raisons de la non effectivité de la détaxation solaire en passant par l’échéancier de la construction des premières centrales d’énergie solaire, les députés Malakilo Mohamed Diasso et Alexis Kaboré en ont fait leurs préoccupations.

Les réponses du ministre en charge de l’Energie font ressortir que le Burkina Faso a opté pour s’appuyer sur les ressources énergétiques endogènes et particulièrement, l’énergie solaire pour assurer la satisfaction durable et sécurisée des besoins énergétiques du pays. Pour ce qui est du réseau électrique national, le ministre a affirmé que notre pays a encore un réseau électrique stable et peut accueillir l’énergie solaire. Une centrale solaire photovoltaïque est en construction à Zagtouli.

Cependant, il est recommandé que la puissance solaire photovoltaïque injectée dans le réseau, ne dépasse pas 20% à 25 % de la puissance totale du réseau, cela pour garantir la stabilité du réseau en cas de perte brutale de cette puissance, a dit le ministre de l’Energie. En outre, la détaxation des matériels solaires est effective dans notre pays et est contenue dans la loi de finances pour l’exécution du budget de l’Etat, gestion 2013. Elle est la traduction concrète de la volonté du gouvernement de promouvoir cette forme d’énergie qui est la plus abondante ressource énergétique endogène de notre pays, foi du ministre en charge de l’Energie.

Pour ce qui est de la clarification des rôles des acteurs dans le secteur de l’électrification, on peut retenir que la mise en œuvre du programme d’électrification rurale, tous financements confondus, est confiée à la Société nationale burkinabè d’électrification (SONABEL) et au Fonds de développement de l’électrification (FDE) sous la coordination de la Direction générale de l’énergie.

Dans ses va-et-vient entre son siège et le parloir, Lamoussa salif Kaboré a eu le temps de laisser ses collègues ministres de l’Environnement et du développement durable et des Affaires étrangères et de la coopération régionale, répondre à deux questions orales, sans débat des députés. « Au regard des conséquences sur l’environnement de l’utilisation du bois de chauffe par certains ménages, quelles sont les mesures prises pour son abandon au profit d’autres sources d’énergie et quel est le bilan des campagnes de reforestation ? ». C’est la question du député Franceline Naré/Oubda, adressée au ministre de l’Environnement et du développement durable, Salifou Ouédraogo.

En réponse, dira le ministre en charge de l’Environnement, « l’une des caractéristiques énergétiques majeures du Burkina Faso est la prédominance de l’utilisation des énergies traditionnelles, notamment des combustibles ligneux et les résidus agricoles ». Au titre des stratégies et actions développées par le gouvernement, il y a la réduction de la pression des forêts par la création des chantiers d’aménagement forestier, la mise en œuvre des mesures d’économie d’énergies, tels que les foyers améliorés, les cuiseurs solaires, et l’encouragement des énergies alternatives comme l’énergie solaire, le biogaz, les briquettes comestibles à partir des tiges de coton et de céréales. Il y a également la mise en œuvre du projet d’appui au secteur forestier par une meilleure organisation de la filière bois-énergie.

Le bilan des campagnes de reforestation reste mitigé, en dépit des efforts consentis par les différents acteurs. On enregistre un faible niveau de protection et d’entretien des plants après la mise en terre, l’apparition de litiges au niveau de certains sites, l’implication insuffisante des collectivités territoriales dans l’exécution des campagnes de reboisement, l’insuffisance de la capitalisation des données sur les plantations réalisées, etc. Ce qui fait qu’une nouvelle approche a été développée pour s’assurer que les actions de reboisement connaissent de meilleurs taux de succès. Il s’agit du concept « plantons responsable ». Cela passe par le respect des normes techniques appropriées, la protection et l’entretien des plants, après la phase de mise en terre.

Améliorer la cartographie diplomatique du Burkina Faso

Dans le secteur de la diplomatie, le député Ouédraogo Catherine a interpellé le ministre des Affaires étrangères et de la coopération régionale sur les dispositions prises par le gouvernement pour améliorer la performance des missions diplomatiques et consulaires, et les perspectives d’ouverture de nouvelles représentations diplomatiques.

A l’hémicycle, le chef de la diplomatie burkinabè, Djibrill Yipénè Bassolé, a soutenu que notre diplomatie est « très active et productive », ces vingt dernières années, notamment avec les actions menées par le président du Faso en matière de médiation et de règlement de conflits dans la sous-région et au-delà. En outre, des textes réglementaires ont été pris afin d’améliorer la performance des missions diplomatiques et consulaires. Il s’agit, entre autres, de la fixation contractuelle des salaires de base des ambassadeurs et des consuls généraux, la relecture des textes sur les avantages et rémunérations du personnel diplomatique à l’étranger, la fixation de la durée de séjour du personnel, en-dessous du rang d’ambassadeur, à cinq ans, etc.

Au titre des investissements, on note l’acquisition et/ou la construction d’immeubles pour servir de chancelleries et de résidences, l’acquisition des logements pour le personnel, le projet de modernisation du système de communication entre les missions et l’administration centrale, l’organisation régulière de la Conférence des ambassadeurs et consuls généraux, etc. D’un point de vue holistique, le Burkina Faso envisage des perspectives d’extension d’ambassades à Moscou en Russie, à Ankara en Turquie, à N’Djamena au Tchad et un consulat général à Milan en Italie. L’option en cours d’opérationnalisation est d’aboutir à une architecture de la représentation diplomatique et consulaire qui tienne compte des opportunités qu’offrent les nouveaux Etats émergents, des besoins de notre pays, de la reconfiguration mondiale actuelle des pouvoirs et du jeu d’alliances, a conclu le ministre d’Etat, Djibrill Yipénè Bassolé.

Oumarou MOGMENGA

Direction générale des médias
de l’Assemblée nationale

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Vos commentaires

  • Le 29 mai 2013 à 22:55 En réponse à : ASSEMBLÉE NATIONALE : L’or en débat à l’hémicycle

    En matiere de consul , je crois que le ministre a oublié les Etats Unis d’amerique . Une promesse avait été faite dans ce sens .

  • Le 29 mai 2013 à 23:12, par touda siida En réponse à : ASSEMBLÉE NATIONALE : L’or en débat à l’hémicycle

    Oui le débat sur l’or ne finira jamais tant que le clan comporé n’arrêtera pas de pillé ça.On ne voit aucune retombé de l’or sur la population.Les recettes auraient pu servir à subventionner l’essence,le gaz et les produits de premières consommation.Mais hélas rien que des voleurs.Les syndicats ont raison de réclamer leur part du gâteaux.Comment l’or devenu le premier produit d’exportation au BF et nous croupissons toujours dans la misère et aucune lueurs d’espoir à l’horizon.Ils ne font que se partager les permis d’exploitation et se taillés les hectares du pays.

  • Le 30 mai 2013 à 08:11, par CI En réponse à : ASSEMBLÉE NATIONALE : L’or en débat à l’hémicycle

    Il faut que les deputés burkinabè expriment franchement le point de vue des burkinabè sur cette épineuse question.Il ne faut pas caresser le gouvernement dans le sens des poils.Ils fallait demander aux ministres de nous faire le point mine par mine, années par année depuis leurs entrée en exploitations de :
    1/ Combien ils ont réalisé de bénéfice par an pour chaque mine ;
    2/Combien chaque mine a reversé comme impôts, revenus etc au budget de l’Etat ;
    3/Qu’est ce que chaque mine fait pour les populations riveraine des mines (ecoles, routes, centre de santé, financement d’activités generatrice de revenus, recrutement des autocchtones, etc) ;
    4/ la dégradation de l’environnement par chaque site minier et les actions réalisé pour la protection de l’environnement.
    nous voulons savoir combiens nous rapporte l’exploitation de notre or et ou va cette argent c’est essentile

  • Le 30 mai 2013 à 08:31 En réponse à : ASSEMBLÉE NATIONALE : L’or en débat à l’hémicycle

    L’orpaillage artisanal tel que pratiquée devrait être interdite car génère beaucoup plus d’inconvénients que d’avantages. On tue en réalité à petit feu ces jeunes qui la pratiquent car ils seront malades au bout de 5-10 ans maximum et, on oublie le nombre effarant de morts dans ces trous. C’est de l’esclavage des temps modernes (combien de milliers d’enfants ?) qui ne dit pas son nom car, au final, il n’y a que ceux qui sont en bout de chaine pour l’achat et la revente de l’or qui se font des fortunes. Avec tous ces sites, on est en train de contaminer des centaines de milliers d’hectares ainsi que la nappe phréatique. Comment le Burkina pourra se nourrir demain si la moitié des terres sont polluées ?

  • Le 30 mai 2013 à 11:36, par Sidpawalimdé En réponse à : ASSEMBLÉE NATIONALE : L’or en débat à l’hémicycle

    Juste une contribution de la part de Sidpawalimdé. Le ministre des mines et des carrières et de l’énergie à du omettre une question importante et intéressante pour le peuple. Je revins la lui rappeler. Quelle à été l’utilisation faite des revenus directs perçus des sociétés minières depuis 2009 et tout particulièrement, de la somme de 189,5 milliards de francs CFA perçue en 2012 ? Et je lui aurai posé une autre si j’étais à l’assemblé : A quoi à servi le groupe de Komsilga et à quand sont démarrage. Je pense que le peuple Burkinabè ne mérite pas ça !

  • Le 30 mai 2013 à 12:26, par Monvieux En réponse à : ASSEMBLÉE NATIONALE : L’or en débat à l’hémicycle

    Pour être franc, je pense qu’il faut qu’on nous montre le changement que les revenus aurifère a apporté dans la vie du citoyen Burkinabé. Je me dis que si le gouvernement veux faire preuve de transparence, ils n’ont qu’à injecté nos revenus aurifère dans les domaines sensibles comme la santé, l’éducation, création d’emploi.
    En outre si au lieu d’augmenter le salaire des fonctionnaires, il est nécessaire que le prix des denrées, du kwh, du carburant, soient revu à la baisse, les logements accessibles par les Burkinabé !
    Là on saura que l’or est notre premier produit d’exportation et que nous sommes tous des Burkinabé.

  • Le 30 mai 2013 à 15:11, par Kalogo En réponse à : ASSEMBLÉE NATIONALE : L’or en débat à l’hémicycle

    Le Ministre de l’Energie évoque l’éventualité d’une panne ou blocage quelconque pour justifier la limitation de la proportion de l’énergie solaire à 20%. Nous voulons dire qu’au delà de cette prudence observée, il faudrait surtout dans le moyen terme multiplier les sites solaires de sorte à inverser la proportion actuelle, c’est à dire porter la part du solaire à 80% ou plus pourquoi pas. Ainsi, la dépendance ne sera plus portée sur le seul site de Zagtouli. Enfin, le Ministère pourrait à travers la communication, la publicité en partenariat avec la RTB par exemple, et comme le gouvernement sait le faire, encourager de façon franche et volontaire les ménages et/ou surtout les moyennes entreprises à s’inscrire au volet de l’énergie solaire. Puisque c’est l’une de nos principales ressources providentielles, pourquoi s’en priver comme si nous nous plaisons à faire du tord à notre économie. En avant pour le solaire.

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