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Sénégal : société civile, politiques et médias "veulent croire" à l’accord de paix

Publié le lundi 3 janvier 2005 à 09h44min

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Au lendemain d’un accord de paix qui doit mettre fin à 22 ans de conflit en Casamance (sud du Sénégal), la société civile, la classe politique comme les médias sénégalais veulent cette fois "y croire" alors que le passé a été marqué par plusieurs tentatives de paix avortées.

L’accord a été paraphé jeudi en grande pompe à Ziguinchor, en présence d’une foule nombreuse, estimée entre 10.000 et 20.000 personnes venues de toute cette région luxuriante à fort potentiel touristique, selon un responsable de la police locale interrogé par l’AFP.

De nombreux officiels sénégalais, dirigeants politiques ou syndicaux, et étrangers, ambassadeurs ou responsables venus de la Guinée-Bissau ou de la Gambie voisines de cette région enclavée du sud du Sénégal, étaient également présents.

Vendredi, le secrétaire général de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (RADDHO), ONG panafricaine basée à Dakar, Alioune Tine, a estimé que l’accord de paix avait été "bien préparé et le travail bien fait pour la réinsertion des maquisards" et qu’il offrait une "lueur d’espoir qu’il faut transformer en flamme de la paix".

Pour ce qui est de la société civile, Mamadou Mbodji, de l’ONG locale Forum Civil, a estimé qu’il s’agissait d’un "évènement important qui marque une évolution dans le processus de recherche de la paix dans cette région du Sénégal".

Mamadou Guiro, de la Confédération nationale des travailleurs sénégalais (CNTS) a considéré qu’il s’agissait d’un "acte extrêmement important pour le peuple sénégalais. Il mérite d’être salué parce qu’il y a un espoir de voir ce conflit qui a longtemps duré, meurtri tout un peuple puisse enfin trouver une solution heureuse".

Dans la classe politique locale l’accord a été également salué positivement.

"C’est un acte de solidarité, un acte positif dans la mesure où, depuis 22 ans, la région est le théâtre d’un conflit irrédentiste, d’une rébellion. Nous sommes pour une paix durable qui permettra la reconstruction de la Casamance et son renouveau", a dit Mme Aminata Mbengue Ndiaye du Parti Socialisteopposition).

Moustapha Niasse, de l’Alliance des forces de progrès (AFP, opposition) a pour sa part estimé qu’il s’agissait d’un "évènement heureux pour toute la région de Casamance et le Sénégal tout entier".

Les quotidiens privés dakarois sont à l’unisson de cet optimisme.

"Des raisons d’y croire", titre le quotidien "Le Populaire", très lu dans les rues de la capitale sénégalaise tandis que "Le Taxi" barre sa "une" de la manchette "Croisons les doigts !" et que "L’Info7" affirme "L’espoir est permis".

"Le Matin" estime que "La Nation prend date" et "Le Journal" estime que "Le Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance (MFDC, indépendantiste) se soumet à l’autorité de l’Etat".

"Sud", qui titre "L’acte officiel signé", reprend les propos lors de la cérémonie du maire de Ziguinchor, Robert Sagna, qui a déclaré en s’adressant à la foule : "vous êtes venus participer à la signature d’un accord de paix, une de plus. Nous osons croire que tous les efforts déployés seront cette fois couronnés de succès".

La crise casamançaise a en effet été marquée dans le passé par plusieurs cessez-le-feu ou accords aussitôt rompus.

Une relative accalmie règne toutefois en Casamance depuis près d’un an en dépit d’attaques sporadiques d’éléments armés dont il est difficile de dire s’il s’agit de vulgaires bandits ou de membres du "maquis", la branche armée du mouvement indépendantiste.

AFP

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