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Lettre ouverte au Président du Faso et au Premier ministre : La situation de la nation selon la "Jeunesse Unie pour le Faso d’Abord"

Publié le lundi 29 avril 2013 à 21h55min

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Lettre ouverte au Président du Faso et au Premier ministre : La situation de la nation selon la

Dans cette lettre ouverte aux deux premiers responsables de l’Etat, la Jeunesse Unie pour le Faso d’Abord jette un regard critique sur la situation nationale, en passant l’action gouvernementale en revue ministère par ministère. Avec des propositions qui valent ce qu’elles valent.

Objet : Regard critique et analyse de la situation nationale

Excellence Monsieur le Président du Faso, et Excellence Monsieur le Premier Ministre du Burkina Faso ;

En s’adressant à Vous premières autorités de notre très cher pays le Burkina Faso, il nous revient donc de dire les choses avec plus de discernement, de lisibilité et de vision.

Le Burkina Faso qui a opté pour l’imposition de la démocratie édictée par la France depuis le discours de la Baule dans les années 90 nous paraît aujourd’hui comme un impitoyable moyen de destruction de nos valeurs : intégrité, humilité, solidarité, partage et plus grave la perte de notre identité : appartenir à une société jadis reconnue par sa vivacité et sa ténacité au travail.

Excellence Monsieur le Président du Faso, dame rumeur nous informe de votre santé qui n’est guerre reluisante, nous nous réjouissons que vous soyez de retour pour continuer a administré la nation.

Que Dieu vous accorde une santé de fer pleine de grâce, car nous avons encore besoin de votre présence pour convaincre les Partenaires Techniques et Financiers (PTF) de la nécessité de sortir le Faso de son marasme économique malgré cette croissance exponentielle qui malheureusement ne se fait pas sentir dans le quotidien des burkinabé.

Excellence Monsieur le Premier Ministre, n’oublier surtout pas et ne perdez pas de vue le contexte dans lequel vous avez été choisi par Son Excellence le président Blaise Compaoré pour poursuivre la mission que Son Excellence Tertius ZONGO votre prédécesseur venait de commencer et n’a pas achevée pour diverses raisons que vous n’ignorez surtout pas.

Nous voudrions dire que durant 27 ans, Excellence Monsieur le Président du Faso, vous avez conduit la destinée du Faso, certes, il y’a eu des acquis mais aussi beaucoup d’insuffisances.

De ce fait, nous retenons qu’il y’a eu trop d’exactions sur le peuple, trop de crimes économiques et de sang qui a fait naître depuis un certain temps : une crise de confiance envers l’autorité, de l’ensemble de la classe politique, qui à fortiori engendré la perte ou la désaffection de l’autorité de la base au sommet et plus grave toucher le socle de notre identité.

Le Faso est devenu invivable pour diverses et multiples raisons que nous tous avons contribué à engendrer depuis 27 ans qui se résument à :

- Machiavélisme politico – économique né après le coup d’Etat du 15 Octobre 1987,
- Destruction systématique des symboles de la Révolution Démocratique et Populaire,
- Aliénation politico – économique à l’occident,
- Politisation tous azimuts de toutes les sphères de développement du Burkina,
- Pillage organisé de nos ressources naturelles,
- Altération des politiques publiques de développement de : éducation, santé, sociale et culturelles, agriculture etc…
- Inadéquation des politiques publiques de développement aux réalités du Burkina,
- Emblavement des consciences et comportements des populations incongrues à la participation citoyenne au développement,
- Instrumentalisation de la chefferie coutumière et religieuse,
- Mascarades électorales et tripatouillage de la constitution etc…

Face donc aux maux qui minent aujourd’hui la vie des burkinabè, nous nous gardions de parler d’usure du pouvoir, mais sachions reconnaitre que cela aussi a contribué à altérer nos valeurs et créer la rhétorique et l’éphorie dans le comportement de la population et plus particulièrement la frange jeune qui constitue 72% de la population.

Cette jeunesse qui n’a connu la révolution que sur papier et livres malgré tout ce qu’on a orchestré pour tronquer cette conscience appâtée au développement du Faso.

Excellence Monsieur le Premier Ministre, pour reprendre une partie de la musique de l’artiste ivoirien Alpha Blondy qui dit ceci : tout le monde est fâché.
- les militaires et para militaires sont fâchés parce qu’ils sont mal traités,
- les étudiants sont fâchés parce qu’ils ne comprennent pas le système LMD, les conditions de travail et de vie ne sont pas réunies,
- les populations sont fâchées parce la vie coûte chère au Faso,
- la jeunesse est fâchée parce que le nouveau ministre de la jeunesse est venu remettre en cause les acquis de Michel Koutaba et de Achile Tapsoba pourtant péblicités,
- les chômeurs sont fâchés parce que le nouveau ministre de la jeunesse a suspendu le Programme Spécial de Création d’Emplois (PSCE),
- les cotoculteurs sont fâchés parce que le prix des intrants est trop élevé,
- le Collège des sages est fâché parce leurs recommandations n’ont pas été mis en œuvre,
- Tout le monde est fâché parce que le ministre chargé des reformes politiques et institutionnelles tient impérativement à un référendum pour modifier l’article 37,
- les Burkinabè sont fâchés parce que tout est priorité ici au Faso, etc…
-

Excellence Monsieur le Président du Faso et Excellence Monsieur le Premier Ministre, nous vous interpellons sur ce qui se passe actuellement et ou ce qui pourrait être fait par vos Ministres en l’occurrence :

- Ministère de l’économie et des Finances : les caisses de l’Etat sont vides malgré le taux de croissance de l’ordre de 8% la pauvreté est plus que jamais devenue la première maladie des burkinabé, et ce malgré la croissance démographique de 3% annuelle.

- Ministère des Reformes Politiques et Institutionnelles : arrêtons de divertir le peuple, car la révision de l’article 37 ne fait pas l’unanimité des burkinabé et nous admirons le courage de ceux qui pensent bien le faire que le temps est révolu.
La tenue d’un référendum sera sans doute un évènement suicidaire pour notre très cher pays.

- Ministère des mines et carrières : arrêtons de brader nos ressources naturelles contre vents et marrées, car leur exploitation ne contribue qu’à enrichir une minorité au Faso.

Le Burkina Faso connaît depuis un certains temps de multiples coupures intempestives d’électricité, malgré l’achat ou la location de groupes qui a coûté des sommes faramineuses au budget national.

- Ministère du Commerce et de l’Industrie : la vie est chère au Faso, donc il faut produire et consommer plus burkinabé, pour un soutien plus accru des producteurs plutôt que de les spoliés.
- La privatisation des sociétés d’état résulte donc de leur mauvaise gestion. Certes, la nécessité pour l’autorité d’impliquer des partenaires étrangers à l’organisation et la gestion doit tenir compte des questions sociales des travailleurs.

- En cela, il faut donc bannir toutes les formes abusives de licenciement des travailleurs et faire en sorte que leurs droits soient pleinement exécutés dans le respect de la convention collective de travail et autres lois en vigueur au Burkina Faso.

-  Ministère de la Promotion des Droits Humains : organiser un forum national sur le civisme sera de trop, car loin d’être pessimiste, il faut donc mettre en œuvre les recommandations : du collège des sages, de l’éthique, du MAEP, du CCRP et bien sûr les référenciels sur les droits humains et bonne gouvernance élaborés par vos prédécesseurs : Madame Salamata SAWADOGO et Albert OUEDRAOGO.

-  Ministère de la jeunesse, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle : Il est temps de confier ce portefeuille à un ancien leader de jeunesse qui connait bien et mieux les préoccupations de cette frange de la population.

La déception est que la plus grande nullité nous conduit toujours à remettre en cause le travail de son prédécesseur : Dès qu’un Ministre est nommé (cela concerne tous les ministères), on se permet de tout changer jusqu’au gardien du ministère.
Une suspension technique, financière et logistique ne devrait pas se produire, d’autant plus que l’administration est une chaine continuelle et un processus participatif et inclusif.

-  Ministère de la Justice : il y a trop et trop de dossiers fermés qui méritent donc d’être ouverts, en cela pour que le Faso prospère dans la paix tant voulue et chanter par toutes et tous ; il faut impérativement : la vérité – la justice – et la réconciliation

Madame et Monsieur les Ministres de la Justice et la Promotion des Droits Humains : les justiciables attendent beaucoup de vous et les deux (2) ministères constituent le socle de la démocratie participative des populations surtout dans le processus de décentralisation à la base.

-  Ministères de la Santé humaine et animale : les programmes et projets en matière de santé n’ont aucun effet sur les citoyens au Faso. La lutte du SYNTSHA est légitime et mérite donc une flexibilité de votre part pour éviter des hécatombes au Faso, car les populations en souffrent énormément des revendications sans suites depuis longtemps.
-  Monsieur le Ministre de la santé, il y a de cela quelques semaines, votre département a reçu une importance somme des Etats-Unis qui est destinée à la lutte contre le SIDA en milieu « travailleurs de sexe et homosexuel », Monsieur le Ministre existe-t-il réellement au Faso des textes reconnaissant ces groupes spécifiques ? si non pourquoi recevoir de l’aide qui viendra semer le doute et la consternation des mœurs des Burkinabé ?

-  Ministères en charge de la décentralisation, de la sécurité et des collectivités : les populations vivent dans une insécurité totale depuis l’avènement des multiples crises sous régionales. Pour ce faire, nos forces de sécurités au lieu d’être envoyés partout pour le maintient de la paix, peuvent être donc commise à la tâche pour assurer la protection des citoyens burkinabé.

-  Messieurs les deux (2) Ministres ; la perte ou la désaffection de l’autorité a conduit donc les populations a s’auto – censurer : tels est le cas de la place mise en place des Conseils Municipaux à travers tout le pays.

-  Ministères de la Promotion de la Femme, de l’Action Sociale et de la Solidarité Nationale : Il est plus que impérieux de mettre en place des programmes adaptés à nos réalités et arrêtons de faire du saupoudrage : la loi sur le genre et quota qui n’a jamais connu une réelle mise en œuvre par ceux la même qui l’a votée, faisons réellement de la promotion des droits et devoirs des enfants de façon globale, car l’éducation citoyenne des enfants et jeunes permettra une bonne relève de demain.
Qu’en est-il des programmes d’éducation de la jeune fille, future femme et mère de nos enfants,

Qu’en est-il de la dépravation des mœurs, le taux trop faible des mariages, la prolifération des chambres de passe et le développement galopant de la prostitution etc…

-  Ministère de l’Agriculture et de l’Eau : la question de la terre et de l’eau est de plus en plus criard, à telle enseigne que le programme business n’a pas permis de relever les défis de l’auto suffisance alimentaire, mais favoriser l’expropriation de nos terres cultivables, de nombreuses familles sont victimes d’exactions de la part des riches, les dépossédant ainsi de leurs terres qu’en bien même nos parents n’ont pas les moyens techniques et technologiques actuels de culture.
-  Les conflits récurrents entre agriculteurs – éleveurs : La mauvaise coordination de l’ouverture des pistes à bétail constitue chaque année, l’épine d’orsale de la naissance des crises endeuillant plusieurs familles laissant derrière elles des personnes vulnérables et sans la moindre ressources pour survivre.

-  Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération Régionale : Aucune nation ne s’est développée sans la migration et l’immigration. Les burkinabè connaissent d’énormes difficultés à l’extérieur, avec le non respect des Accords de partenariat en matière d’immigration.

- La promotion des intellectuels burkinabé à l’international n’a jamais connue une réelle volonté manifeste de nos plus hautes autorités.

- La preuve qu’en dehors des Accords bilatéraux et multilatéraux : la population n’a jamais été informée d’une quelconque candidature de cadre burkinabé, alors qu’il n’a jamais passé de moment sans que d’autres pays demandent et sollicitent le soutien du Burkina et la médiation de Son Excellence le président du Faso pour tel ou autre poste de responsabilité.

-  Ministère de l’Education Nationale et Enseignement Secondaire et Supérieur : le solutionnement des multiples crises que traversent les deux (2) grandes familles de l’éducation résultent donc de la plus grande responsabilité de l’ensemble des acteurs du secteur que sont : l’Etat – parents – éducateurs – élèves – étudiants – PTF.

Pour ce faire, la tenue des états généraux de l’éducation n’est pertinemment pas la solution à la crise du système éducatif et universitaire, car tous les problèmes à notre avis sont déjà connus.

Il faut noter que l’Etat gagnerait à réduire le nombre des universités en adéquations avec nos réalités : manque criard de professeurs, d’infrastructures, ressources financières limités etc…

L’application du programme post – primaire connait déjà des difficultés par la non maîtrise du processus par l’ensemble des acteurs.

Excellence Monsieur le Président du Faso et Monsieur le Premier Ministre, la mise en œuvre de toutes ses recommandations passe inéluctablement par l’établissement de la confiance, qui sous entend la restauration de l’autorité administrative à tous les niveaux de gestion.

C’est en cela que nous allons ensemble sauvegarder la république, mais à la seule condition qu’elle soit voulue par toutes et par tous, car la paix tant souhaitée ne doit pas être une chansonnette, mais un ensemble de processus capable de permettre à toutes et tous de jouer chacun son rôle. N’oublions surtout pas très chers Président et Premier Ministre, de vous assumer et vous repentir : Cela n’est pas signe de faiblesse mais de grandeur d’esprit.

Jeunesse Unies pour le Faso d’Abord (JUFA)

Pour la JUFA, Abdou OUEDRAOGO (Tél : 78.49.66.49)

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