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Gare ferroviaire de Bobo-Dioulasso : Le train circule, les commerçantes transpirent

Publié le lundi 29 avril 2013 à 02h41min

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Gare ferroviaire de Bobo-Dioulasso : Le train circule, les commerçantes transpirent

La reprise des activités à la gare routière de Bobo-Dioulasso donne du souffle à l’économie de la ville et permet à des dizaines de femmes d’avoir de quoi subvenir à leurs besoins. Mais dans des conditions pas toujours très enviables.

Les mauvais jours sont derrière. L’arrêt du train (de mars à juin 2011) pour cause de crise politique en Côte d’Ivoire avait affecté les vendeuses d’attièké (plat à base de manioc), d’ananas, d’avocat, de colas … Bref, des produits alimentaires importés de la Côte d’Ivoire. Mais depuis, elles sont de retour à la place Tiéfo Amoro, juste en face de la gare. Avec des fortunes diverses.

Pour Adélégué Assita, commerçante, encore élève en 2011, le train c’est ce qui lui permet de survivre. Enfant, elle a vu les revenus de sa mère chuter à cause de la crise ivoirienne. Plus tard, elle a dû reprendre l’activité de cette dernière en s’approvisionnant directement chez les importatrices de produits alimentaires en provenance de la Côte d’Ivoire. Elle propose à ses clients de l’ananas, de l’avocat, de l’attiéké… Pour elle, les difficultés se résument à des moments de méventes. Mais, son principal problème reste l’accessibilité à la gare. Car à l’arrivée du train, les vigiles bloquent l’accès à des femmes et laissent la voie libre à d’autres. Ces dernières qui, selon Adélégué Assita, sont de connivence avec les vigiles ont donc le privilège de se servir en quantité et en qualité avant leurs concurrentes.

Contrairement à Adélégué Assita, la fin de la crise ivoirienne et le retour des autres commerçantes sur la place Tiéfo Amoro est plutôt mal vécu par sa voisine. Du temps fort de la crise ivoirienne et surtout à l’arrêt du train, Madame Ouédraogo faisait partie des opportunistes. Parmi les rares commerçantes de Bobo-Dioulasso à être approvisionnées par des transporteurs routiers, elle faisait des bénéfices de l’ordre de 200 à 300%. Rien à voir donc avec ce qu’elle gagne aujourd’hui. Néanmoins, elle dit avoir de quoi satisfaire ses besoins en vendant jour et nuit en face de la place Tiéfo Amoro.

Le calvaire des importatrices

Fatou Konaté est burkinabè. Depuis des années, elle importe des produits alimentaires de Côte d’Ivoire. Au plus fort de la crise ivoirienne, son activité tournait donc au ralenti. Avec la reprise, ces activités ont repris de plus belle mais non sans difficulté. « La route du train est minée par des difficultés » nous confie-t-elle. D’abord, à l’embarquement en Côte d’Ivoire ; il faut se battre comme une chienne pour monter ses marchandises dans le train. Une fois dans le train, elle dit souffrir des innombrables demandes d’argent de la part de la douane et des contrôleurs. Une fois à Bobo, la bonne dame dit prier pour ne pas avoir des pertes de marchandises. Car, même avec les reçus des frais de transports en main, la Sitarail ne se préoccupe pas des cas de pertes de marchandises selon elle.

Ivoirienne, Djatou Cissé, n’a pas eu la chance de son amie burkinabè. Au temps fort de la crise ivoirienne, elle est restée terrée chez elle à Abidjan avec pour principale préoccupation la lutte pour sa survie. Aujourd’hui, elle éprouve autant voire plus de difficulté que sa camarade de route Fatou Konaté.

Ousséni Bancé

Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 29 avril 2013 à 04:35 En réponse à : Gare ferroviaire de Bobo-Dioulasso : Le train circule, les commerçantes transpirent

    "L’arrêt du train (de mars à juin 2011) pour cause de crise politique en Côte d’Ivoire". Je pense que cet article est périmé ça fait bientôt 2 ans que le train a repris.sa circulation.

  • Le 29 avril 2013 à 09:26 En réponse à : Gare ferroviaire de Bobo-Dioulasso : Le train circule, les commerçantes transpirent

    vous confondez vendeuses de l’informel et commerce. et votre titre n’a rien a voir avec le contenu. Si ce n’est le cas de la vendeuse qui va amène l’akiétqué d’Abidjan qui décrit certaines conditions de transport, vous ne fait qu’une lecture diachronique des conditions d’existence de ces revendeuses de l’informel que vous appelez pompeusement commerçantes. sont-elles seulement enregistrées au commerce.

  • Le 29 avril 2013 à 09:54, par 2balls En réponse à : Gare ferroviaire de Bobo-Dioulasso : Le train circule, les commerçantes transpirent

    bravo à ces dames

  • Le 29 avril 2013 à 14:51, par Femme de caserne En réponse à : Gare ferroviaire de Bobo-Dioulasso : Le train circule, les commerçantes transpirent

    Les commerçants (es) souffrent avec ceux qui gèrent SITARAIL actuellement. Pour charger tes marchandises tu paies a Abidjan. Pour faire sortir ces marchandises a Ouaga, les employés te réclame de l’argent encore sinon ils bloquent tes marchandises et cela yeux de leur patron.
    Je profite donc de l’occasion pour interpeler les agents de recouvrement de la mairie à faire un tour à SITARAIL car il y a plein de charrettes qui déchargent les marchandises et récupèrent de l’argent.

  • Le 29 avril 2013 à 18:46, par MWINESOBANFO En réponse à : Gare ferroviaire de Bobo-Dioulasso : Le train circule, les commerçantes transpirent

    Les marchandes de fruits et légumes sont entrain d’envahir la place TYEFO AMORO et la Municipalité ne dit rien.De meme,à l entrée de BOBO (route de OUAGA),un marché est né et va rapidement dévénir un bouchon pour la circulation.Pourquoi nos Autorités attendent-ils toujours que les situations se compliquent pour se faire insulter ?La fonction de la place AMORO est très claire et ne saurait souffrir de tergiversations.Ou bien on supprime les espaces verts périphériques et on les réaménage en espaces de commerce (puisque visiblement ,les jardins n intéressent pas les GAOUS que nous sommes),ou bien ,on déguerpit maintenant et sans état d’ame.

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