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Comité ational de soutien aux Etalons : Pauvre Noufou !

Publié le vendredi 31 décembre 2004 à 07h30min

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Depuis quelque temps, il se bruissait dans la ville qu’une aile frondeuse avait l’intention de débarquer l’emblématique Noufou Ouédraogo de la tête du Comité national de soutien aux Etalons.

Et ce qui n’était que rumeur a fini par se confirmer à travers une conférence de presse donnée le mercredi 22 décembre dernier à l’hôtel Relax. Il fallait s’y attendre. A travers la ville, un sondage d’opinion aurait prévenu les auteurs de s’abstenir de poser l’acte, tant la désapprobation paraissait unanime.

Ensuite, l’acte a été sans doute posé sans avoir été mûrement réfléchi. D’une part, pour qui connaît la loi régissant les associations et organisations de ce genre, une simple conférence de presse ne saurait constituer une instance juridiquement compétente pour la formation d’un bureau. Car en lieu et place d’un rapport ou d’un compte rendu, c’est plutôt un procès-verbal qu’il faut pour être éventuellement reconnu officiellement.

D’autre part, la structure en question a son statut ou son règlement intérieur, qui peuvent donner une légitimité au bureau protestataire s’il les avait utilisés. C’est vraiment dommage que cela arrive surtout à un Noufou Ouédraogo, amoureux et supporter, devant l’Eternel, du football national, pour ne pas dire de la cause nationale. Pour illustrer cette passion du foot du "prési", nous rappellerons entre autres que Noufou Ouédraogo a dirigé l’Africa Sport de Côte d’Ivoire, auquel il continue de nos jours à verser régulièrement ses cotisations de membre.

Il est l’initiateur du Comité de soutien aux Etalons en 1995, à l’époque où Drissa Traoré "Saboteur" (une autre victime des ambitions des "arrivistes") essayait de trouver le bon chemin pour les Etalons à la CAN 96. Au tirage au sort effectué à Tunis en marge de Tunisie 94, ils étaient très peu à croire aux chances des nôtres dans le groupe B en compagnie de la Côte d’Ivoire, du Maroc, du Bénin et de la Guinée Bissau. Le Bénin et la Guinée Bissau ont vite jeté le tapis, laissant les trois premiers cités.

Et le "Pays des hommes intègres" devait se qualifier en tête du groupe pour "Jo’bourg 96", suivi de la Côte d’Ivoire, classée 2e. Pourquoi donc s’agiter autour du Comité national de soutien aux Etalons, qui a vu le jour avant que certains obtiennent leur CEPE ? C’est qu’au Burkina, il ne fait pas bon libérer son génie créateur. En effet, ceux qui ont le plus souvent initié les actions se voient contestés lorsque celles-ci commencent à porter fruit. Les exemples sont légion. En plus de ce malheureux épisode du CONASET, Laabli Moustapha Thiombiano a vu plusieurs de ses initiatives confisquées sans coup férir.

L’encadrement de l’équipe nationale féminine de football, qui a tout investi pour faire du football féminin le plus compétitif de la sous-région dans les années 84-85, est également bien payé pour être débarqué comme un mal propre au profit de "techniciens de haut niveau". Résultat : la mort de ce sport, qui n’a rebondi que récemment. Les exemples sont légion et le plus souvent, ce n’est pas pour mieux faire, mais plutôt pour profiter. Quelle honte ! Tout le monde sait pourtant que quand on parle des Etalons, il n’y a de supporters que tous les Burkinabè unis derrière leur équipe.

D’où viennent alors les multiples comités et autres concertations concernant le même sujet ? C’est qu’il y a quelque part d’autres objectifs que de soutenir les Etalons ! Dans tout ce mouvement, on reconnaît ceux qui sont mordus de football, qui s’y dépensent et qui ne dorment pas si ça tourne mal. Est de ceux-là Noufou Ouédraogo qui était tombé en faillite de ses affaires, à force de vouloir coûte que coûte soutenir le football national, et surtout l’ASFA-Y.

Pour illustrer cet amour pour le sport-roi, le "prési" est allé jusqu’à créer un Centre de formation de football, à travers lequel il organise annuellement un tournoi de "solidarité" entre les centres de la sous-région. Quelle preuve attend-on donc de lui pour savoir qu’il n’est pas comme certains, qui se servent du football, mais que lui, au contraire a le plaisir de servir le football ? Pauvre Noufou, pourrait-on dire.

S. Dimzilgdu
L’Observateur Paalga

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