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L’homosexualité et la polyandrie, deux sujets tabous portés aux écrans par un réalisateur autodidacte

Publié le mercredi 17 avril 2013 à 18h42min

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L’homosexualité et la polyandrie, deux sujets tabous portés aux écrans par un réalisateur autodidacte

Le réalisateur autodidacte burkinabè Aboukacar Zida dit Sidnaba, auteur de plusieurs longs métrages a sorti un nouveau film « Maï, deux maris » consacré à l’homosexualité et à la polyandrie, deux sujets presque tabous au Burkina Faso.

Ce film projeté lundi en première mondiale au Ciné Burkina de Ouagadougou en présence du Premier ministre Luc Adolphe Tiao évoque l’histoire d’une femme divorcée qui s’est engagée simultanément avec deux amis de longue date, un orpailleur et un commerçant grossiste de produits de beauté installé dans la capitale.

Ce n’est qu’au jour de la naissance de son puîné que les « deux pères » se rendent compte de la supercherie de leur commune épouse.

« Dans ce film, nous n’avons pas seulement voulu parler de la double vie que mène l’actrice principale Maï avec ses deux maris mais nous avons aussi évoqué d’autres thèmes en filigrane tels que la prostitution, la corruption et l’homosexualité », a indiqué le réalisateur.

Sur ce dernier point, Sidnaba, un musulman pratiquant qui porte le surnom de « El Hadj » pour avoir effectué le pèlerinage à La Mecque a déploré le fait que certains pays aient autorisé le mariage homosexuel.

« Nous devons réagir avant que ces choses n’arrivent chez nous », a-t-il prévenu alors que la loi burkinabè criminalise l’homosexualité.

Pour le Premier ministre Luc Adolphe Tiao, « une fois de plus M. Zida nous a fait preuve de sa capacité d’imagination ».

« Derrière les rires, ce film pose des problèmes de fond de l’évolution des mœurs de la société qui interpellent chacun à la réflexion », a indiqué M. Tiao déplorant les « problèmes de lumière » du film. « L’aspect technique devra être amélioré davantage », a-t-il plaidé.

Le film d’un budget de 40 millions de FCFA a été tourné en numérique.
Aboubakar Zida « Sidnaba », 51 ans s’est fait connaître des burkinabè grâce à son émission matinale de revue de presse en langue nationale mooré sur la radio Savane Fm dont il est le fondateur.

Cette radio, créée en 1999 sous les cendres de Radio Energie compte actuellement trois stations radios et un département de production audiovisuelle et cinématographique.

Sidnaba qui n’a jamais compétit au Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) qui n’accueille que les films tournés en 35 mm est à son 6è film après « Ouaga Zoodo » (2005), « Mathy la tueuse » (2006), « Wiibo, le sacrilège » (2007), « Un fantôme dans la ville » (2008) et « Somzita, l’Ingrat » (2010).

TAA-GS/RH

Ouagadougou, 16 avr. 2013 (AIB)

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