Ainsi, un atelier portant sur la « Responsabilité sociale des entreprises dans le secteur minier » a eu lieu ce mardi 16 avril 2013 à Ouagadougou.

La rencontre a été organisée par le secrétariat permanent de l’ITIE-BF en partenariat avec le cabinet SAFRIC (Société africaine d’ingénierie et de conseil).

Après le mot de bienvenue de Abou Sombié du cabinet SAFRIC, la parole est revenue au secrétaire permanent de l’ITIE Burkina Faso, Djiri Dakar. L’initiative, dit-il, s’inscrit dans le cadre des actions de promotion de la transparence et de la bonne gouvernance dans le secteur minier et s’adresse à plusieurs acteurs : représentants de l’administration publique, représentants des sociétés minières, membres des organisations de la société civiles, élus locaux ou nationaux, etc.

L’objectif, c’est de renforcer les capacités de ces différents acteurs. Et il s’est agi ici d’outiller les participants (membres du Comité de pilotage et du Secrétariat permanent de l’ITIE-BF, représentants de compagnies minières, d’OSC et des médias) sur la genèse, le concept et conceptions de la Responsabilité sociale des entreprises, l’historique, les fondements et les pratiques, ainsi que les avantages du RSE.

Le concept de la Responsabilité sociale des entreprises

Le concept de la RSE, assure Adama Soro, consultant du bureau d’études SAFRIC (c’est lui qui a animé la formation avec Mme Wata Ouédraogo ), est au cœur de la problématique du rôle de l’entreprise dans la société d’aujourd’hui. La RSE peut être perçue comme « l’ensemble des obligations légales ou volontaires qu’une entreprise doit assumer afin de passer pour un modèle imitable de bonne citoyenneté dans un milieu donné ».

La RSE touche entre autres domaines la gestion des impacts sociaux, économiques et environnementaux des activités d’une entreprise et le dialogue avec l’ensemble des parties prenantes. La RSE est incontournable dans le secteur des industries extractives, compte tenu de la nature de l’activité qui entraîne des impacts physiques directs sur l’environnement et la vie des communautés locales.

Variantes de la définition de la RSE

La RSE n’a pas une seule définition. Elle peut varier d’un pays à un autre. Des exemples ci-après.

La définition au Canada : ‘’la relation générale de l’entreprise avec tous ses intervenants. La responsabilité sociale comprend l’investissement dans le rayonnement communautaire, les relations avec les employés, la création et le maintien d’emplois, la gérance de l’environnement et le rendement financier’’.

La définition en France : « Un concept dans lequel les entreprises intègrent les préoccupations sociales, environnementales, et économiques dans leurs interactions avec les parties prenantes sur une base volontaire ».

La définition de la communauté européenne : ‘’Un concept qui désigne l’intégration volontaire par les entreprises de préoccupations sociales et environnementales à leurs activités commerciales avec leurs parties prenantes ».

La définition ISO 26 000 : « la responsabilité d’une organisation vis-à-vis des impacts de ses décisions et activités sur la société et sur l’environnement, se traduisant par un comportement éthique et transparent qui :
  Contribue au développement durable, y compris à la santé et au bien-être de la société ;
  Prends en compte les attentes des parties prenantes ;
  Respecte les lois en vigueur tout en étant en cohérence avec les normes internationales de comportement ;
  Est intégré dans l’ensemble de l’organisation et mis en œuvre dans ses relations »

Genèse de la RSE aux USA

La conception moderne de la RSE serait née aux Etats-Unis. Cette conception moderne de la RSE est attribuée au pasteur protestant américain Browen qui utilise pour la première fois en 1953 l’expression Corporate Social Responsibility (CSR).

La RSE trouverait, avant la sphère de l’économie des entreprises, ses racines dans la doctrine sociale de l’Eglise, avec des prémisses dès le XVIIIe siècle.

Etat des lieux de la RSE dans le secteur minier burkinabè

A ce jour, il n’existe pas encore dans le secteur minier du Burkina Faso, un cadre réglementaire formel sur la responsabilité sociale des entreprises. « A tout le moins, les codes minier et de l’environnement prévoient avant l’octroi de tout permis minier, la réalisation d’études socio-économiques et environnementales », note à ce sujet Adama Soro.

Le code de l’environnement exige de l’investisseur minier une étude ou notice d’impact environnemental assorti d’un plan de gestion environnemental et social (PGES) ainsi qu’un rapport d’enquête public pour le recueil de l’avis des populations.

En outre, un fond séquestre pour la réhabilitation environnemental a été mis place dans le code de 2003 et le projet de nouveau code minier prévoit la mise en place d’un nouveau fond de développement communautaire au profit des communautés locales impactées directement par les projets miniers.

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net