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Adama Fofana, ancien ministre et premier président du CSC : « On a du mal à noter la pensée politique de François Compaoré … »

Publié le jeudi 4 avril 2013 à 22h32min

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Adama Fofana, ancien ministre et premier président du CSC : « On a du mal à noter la pensée politique de François Compaoré … »

Notre interlocuteur est un homme public qui a occupé d’importantes
charges dans l’appareil d’Etat et hors du pays durant ces 30 dernières
années. Plus technocrate que politique, plusieurs régimes politiques
l’ont sollicité à divers niveaux de responsabilité. Mais c’est surtout sous
la 4ème République qu’il va se révéler au grand public en présidant aux
destinées du premier organe de régulation des médias du Burkina Faso.
Après deux mandats tumultueux passés à la tête du Conseil supérieur
de l’information (devenu communication par la suite), il est brièvement
appelé à la présidence du Faso comme conseiller spécial avant de
prendre en charge le département chargé des Relations avec le
Parlement dans le gouvernement dont il est aussi le porte-parole entre
2002 et 2007.

Depuis six ans, il vit sa retraite dans le quartier de Zogona,
partagé entre ses recherches pour alimenter sa Petite académie et les
charges sociales et familiales. Fin observateur de la vie politique
burkinabè, il suit attentivement les évolutions en cours au niveau
politique et n’hésite pas à donner son point de vue. Sur les principaux
sujets abordés (l’éviction des ténors du CDP, la montée en puissance de
François Compaoré, l’émergence de l’UPC, la polémique sur l’article 37,
les personnalités qui ont marqué le Burkina…), l’ancien porte-parole du
gouvernement a abandonné le langage diplomatique pour s’exprimer en
« libre penseur » comme il aime à se définir.

Mutations : Pourquoi Adama Fofana a- t-il peur de s’engager dans un parti politique, ou bien s’agit-il d’une distribution de rôle au sein de la Famille Fofana, quand on sait que votre sœur, Mariame Fofana, milite activement dans le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP) et a déjà exercé un mandat de Maire dans la commune de Nouna (Kossi) ?

Adama Fofana : La peur est un sentiment d’angoisse devant un danger ou une menace réelle ou imaginaire et qui s’exprime à travers des réactions de crainte ou de frayeur perceptibles dans le comportement d’un individu donné, quand celui-ci est convaincu d’être une victime potentielle ou certaine de l’imminence d’un évènement négatif ou défavorable.

A ce propos, je m’empresse de dire qu’aucune peur ne m’habite à l’égard de la politique et de l’action militante. En vous répondant sur la question de « ma peur supposée » d’entrer en politique, j’aimerai que vous compreniez que j’ai développé depuis longtemps une position de principe par rapport à la politique et aux partis politiques.

La politique en tant que concept fondé sur l’organisation de la société visant à améliorer et à mettre en œuvre les règles et les modalités d’une vie collective harmonieuse m’a toujours fasciné en tant que sujet de réflexion, d’observation et d’analyse. En un mot, l’organisation sociale dans un ensemble national ou dans une communauté humaine repose sur de nombreux schémas structurels et institutionnels sous-tendus par des courants de pensée, des théories, des idéologies diverses qui ont toujours suscité en moi un élan soutenu de curiosité et d’intérêt au plan intellectuel, au point de créer en moi un état de veille permanent vers une quête de savoir et de connaissance.

En cela, je pense faire bon ménage avec la politique et je crois avoir consacré une grande partie de mes activités dans l’exercice de mes charges publiques de ministre, de Président d’institution ou de conseiller spécial du Président du Faso à la formulation de propositions multiples qui se fondent dans le flux des décisions prises par les pouvoirs publics pour gérer la vie de la cité.

S’agissant du militantisme au sein des formations politiques ou même des hypothèses d’une implication personnelle dans la création d’une force politique, je confesse à cet égard mon peu d’engouement, pour ne pas dire l’absence d’attirance sur moi de telles tentations ou de telles ambitions. La raison première de ma position marginale par rapport aux partis politiques vient du constat d’un manque de partage d’idées et d’une absence de volonté commune des membres de tel ou tel parti politique, de nourrir une ambition commune et un idéal pour un désir d’avenir. En effet, on peut aisément constater que les partis politiques qui prospèrent dans notre pays sont tous des appareils « appartenant » à des personnes prises individuellement, à des groupes ethniques, à des clans, à des familles, à des villages ou à des religions. En s’y inscrivant comme membre, on s’aliène toute velléité ou aspiration d’individualité et de droit à l’autonomie de pensée pour venir renforcer le groupe ou le clan, sous l’autorité du fondateur et pour servir sa cause.

Tous les partis politiques de notre pays s’écartent de la vertu première et fondamentale de la démocratie fondée sur le pluralisme des opinions et la culture du débat contradictoire à l’intérieur du groupe.
La deuxième raison des méfiances réveillées à l’endroit des partis politiques et qui est une conséquence directe de la première vient d’un hiatus de départ dans la compréhension que fait l’élite africaine ou burkinabè du mot « politique » et des concepts philosophiques, sociologiques et juridiques qu’il draine avec lui. En effet, quand la politique est comprise par les partis politiques comme uniquement le moyen de conquérir le pouvoir d’Etat, cela aboutit nécessairement à terme, à une grande déstructuration du tissu social et à de nombreuses remises en cause de l’ordre existant.

Voilà donc pourquoi je nourris une prédilection personnelle pour l’analyse et pour l’observation de la politique au détriment de l’activisme politique partisan.

Il est tout naturellement compréhensible qu’il n’existe aucun plan de spécialisation fonctionnelle dans notre famille où ma sœur Mariame Fofana a choisi de s’activer dans le parti que vous savez, et où d’autres frères et sœurs, ont fait des choix partisans différents. C’est le lieu pour moi de poser un regard critique sur toutes les familles, les clans qui à travers l’histoire et à travers les pays du monde, ont tenté d’asseoir leur emprise sur les institutions qui gouvernent leurs concitoyens. Les expériences à succès sont rares et les déchirements qu’elles génèrent sont légendaires et douloureux.

Dans ce sens, une lettre ouverte au Président du Faso et écrite par Ablassé Ouédraogo (Président de parti) situe de façon magistrale les données du problème de la gestion démocratique du pouvoir, face à l’appétit glouton de la famille et du clan. Toutes les forces démocratiques devraient à mon sens relever positivement le caractère utile et sage de cette adresse au chef de l’Etat, récemment parue dans la presse.

Vous avez pourtant occupé de très hautes fonctions politiques ces trois dernières décennies, donc comptable également de la situation que vous dressez.

Je me réclame d’une culture républicaine. A cet égard, je vois toutes mes charges publiques situées et assumées sous le chapeau de l’intérêt général, dans l’esprit d’une forte loyauté à l’endroit des institutions légitimes du moment. J’accepte de revêtir un manteau de technocrate républicain, peut-être opportuniste…. Et je n’en ai pas honte, mais toujours fidèle à l’idéal d’une citoyenneté irréprochable qui guide l’action publique vers l’intérêt de tous, c’est-à-dire l’intérêt général. Je ne suis, ni ne serais jamais le seul ou le premier à me départir ainsi de la gangue et du corset des idéologies et des dogmes politiques car j’observe que la république implique l’union et la solidarité de tous les citoyens dans le moule de l’intérêt général qui, lui, prévaut partout, à droite, à gauche, au centre. Il est facile de voir chez nous de nombreuses personnalités politiques, qui sont des émules de Tolleyprand, D’Edgard Faure, d’Eric Besson, de Bernard Kouchner, de Jacques Attali, Dona Fologo, et tutti quanti. C’est de cette manière que j’ai résolu de ne point entrer en religion politique et m’abriter sous une chapelle idéologique car tous les choix politiques portent en eux un peu de gauche, un peu de droite et un peu de centre. Seuls les extrêmes conduisent à l’intégrisme, à l’exclusion et aux ruptures sévères.

Karl Max a dit : « il faut transformer le monde ».
Arthur Rimbaut a dit : « il faut changer le monde ».

Pour moi, ces deux maximes s’imbriquent dans l’action de façon consubstantielle et peuvent donner un résultat respectable malgré leur différence conceptuelle et idéologique.
C’est ainsi que j’ai pu évoluer dans l’exercice de mes fonctions diverses au niveau national ou international, de 1978 à 2007 sans distinction des couleurs politiques du moment. Le mobile de mon action a toujours pris son point d’appui sur l’idéal républicain et celui de la citoyenneté.
C’est au service de l’intérêt général que j’ai pu me rendre disponible au CMRPN qui me sollicitait en août 1982 sans aboutissement, puis disponible au CSP1, puis aux institutions de la 4ème république. Je n’occulte pas les honneurs que m’ont conférés les hautes fonctions internationales sous l’ère des régimes de la 3ème république de Lamizana et du CNR de Thomas Sankara. Le mobile de mon action a toujours été animé par l’idéal républicain débarrassé du tapage idéologique et des reniements de convictions partisanes.

Votre passage au Conseil supérieur de la communication (CSC) n’a pas laissé que de bons souvenirs pour les hommes de médias et les auditeurs de certaines radios qui ont vu leurs émissions d’antenne directe suspendues en 1997. Cette décision tombait dans un contexte de crise sociale à l’université et dans le secteur de la santé. Ce qui faisait l’affaire du gouvernement. N’est-ce pas la preuve que les libres penseurs perdent leur autonomie d’action quand ils se laissent associer à la gestion des affaires politiques ?

Votre question est chargée de mille interrogations et se traduit à votre charge par un colportage de propos erronés, inexacts dans les faits et finalement destinés à jeter sur moi toute sorte d’anathème relativement à une action d’apurement salvateur pour la paix sociale et l’ordre public dans un contexte de trouble et de perturbation généralisée en matière de communication médiatique. La nécessité, en démocratie, c’est de faire régner la loi et la faire respecter par tous. Suspendre une émission de radio ou de télévision n’équivaut pas à la supprimer. Agir dans le cadre des lois en tant que président d’un organe de régulation des médias, revient à favoriser et promouvoir la liberté d’expression pour tous les citoyens et à bien accompagner la démocratie dans notre pays.

Je vous invite à recourir aux greffes du Tribunal administratif qui en 1997 a jugé de cette affaire de suspension d’une émission suite au recours exercé par la Ligue de défense des libertés de presse et vous aurez une connaissance saine de la question. Votre question n’aurait pas alors abordé le problème de manière sentimentale et avec tant de propos indus quant au fait de laisser « un bon souvenir » à x ou y. L’ordre et la paix sociale au moyen de la loi constituent pour moi les seules raisons qui valent pour un responsable lorsque le devoir l’appelle à agir dans le but de garantir les libertés publiques, qu’elles soient collectives ou individuelles. Enfin, je ne perçois pas dans la décision que vous critiquez quels avantages en ont découlé et qui soient profitables au gouvernement ni quelles conséquences qui en ont été défavorables aux médias interpellés. Je retiens, pour terminer, que la création et la mise en œuvre de l’institution de régulation pour une toute première fois au Burkina suffisent à former à mon crédit un bilan qui effacerait chez les esprits chagrins, tous éventuels « mauvais souvenirs ».

Le jugement dont vous parlez n’a pas eu lieu au fond. Le tribunal a débouté la Ligue pour la défense de la liberté d’expression (LDLP) sous le motif qu’elle n’avait pas intérêt à agir, ce qui est hautement contestable. Mais la suspension des émissions n’était pas la seule raison de la suspicion nourrie par une bonne partie des professionnels des médias vis-à-vis de l’institution que vous dirigiez. Il ne vous a pas échappé que sa création a été faite dans la violation de la constitution, puisque c’est un décret présidentiel qui l’a instituée et rattachée à la Présidence du Faso alors que la loi fondamentale prévoit sa création au moyen d’une loi. A cet égard, n’avez-vous pas contribué à alimenter vous-même la suspicion par cette mesure de restriction de la liberté de parole ?

Ce que vous ne savez pas, c’est sous ma présidence qu’on a initié le processus qui a abouti à l’adoption de la loi créant ou régularisant la création du CSC. Mais enfin, la meilleure quête de jugement ou d’application de soi par les autres vient de la vérité des urnes. Je ne peux, en dehors d’un tel schéma, revendiquer une quelconque appréciation de mon action par les Burkinabè.

Le président Blaise Compaoré est pratiquement à la fin de son dernier mandat et des bouleversements commencent à s’opérer en prélude à la présidentielle de 2015. Comment appréciez-vous ces changements qui s’opèrent dans la classe politique avec :
 d’abord l’éviction des anciens ténors du CDP et la montée en puissance de François Compaoré,
 Ensuite, l’émergence d’une nouvelle force politique dans l’opposition, l’UPC en l’occurrence,
 Enfin, la non participation de l’ADF-RDA au gouvernement

Tout d’abord l’éviction de ceux que vous appelez les ténors du CDP (Salif Diallo, Roch Kaboré, Simon Compaoré, Juliette Bonkoungou) résulte de méthodes de gestion d’un parti sans débats démocratiques. C’est le propre des partis politiques au Burkina où les fondateurs agissent en propriétaires d’une machine électorale au lieu de promouvoir les méthodes propres aux associations que sont avant tout les formations politiques et où règnent normalement les principes de démocratie dans la pluralité des opinions. Ici donc, une décision sourde et inexpliquée a balayé une strate de dirigeants sans recours à une résolution quelconque et a imposé une nouvelle équipe à la tête du parti CDP.

On ne peut que prendre acte de ce procédé de gestion d’un parti politique et qui relève essentiellement de méthodes identiques à celles des partis de gauche d’antan et qui ne se cachaient pas de leur nature révolutionnaire. Il est en conséquence évident que les bénéficiaires des mesures telles qu’expliquées doivent leur félicité à la seule volonté et mansuétude du chef de parti qu’est Blaise Compaoré. Peut-on vraiment parler d’une montée en puissance de François Compaoré ?

Il faut plutôt voir dans son avènement, comme de celui de ces nouveaux acteurs politiques qui l’accompagnent, non un couronnement d’un parcours politique méritoire, mais plutôt une distribution de rôles comme dans un casting découlant du bon vouloir d’un seul homme qui est Blaise Compaoré. Quand, au plan des idées politiques dans le cadre du discours social, l’on a du mal à noter la pensée politique de François Compaoré, on a tout de même la possibilité de noter qu’il est le frère de son frère et qu’il est peut-être appelé à véhiculer cette image, voire ce message. Il lui appartiendra de s’illustrer sur la scène nationale dans le jeu politique par l’animation et la diffusion d’idées, d’actions, de programmes et de mouvements dans une dynamique de démocratie et de liberté tirée de sa propre capacité à rallier des supporters et engendrer une empathie naturelle avec les militants de son parti.

En ce qui concerne les ténors que vous désignez par Salif, Roch, Simon, Juliette, il faut se résoudre à les passer par pertes et profits dans le bilan de l’histoire du CNR, du Front populaire, de l’ODP/MT et de la 4ème République. En fait, ils sont les plus voyants dans le bilan humain broyé par la machine du pouvoir, mais cela ne suscite pas au plan moral ou sentimental un jugement de valeur susceptible de conduire à un changement qualitatif dans le devenir du système. Ainsi va la vie des pouvoirs politiques et la vie des appareils dirigeants.

L’émergence de l’UPC est appréciable positivement pour l’impact assez fort réalisé sur les résultats des scrutins du 2 décembre dernier et comparativement à la jeunesse du parti. Il lui reste, en envisageant l’horizon 2015, beaucoup de progrès à réaliser pour aboutir à l’objectif du changement. Notamment, il lui reste à populariser et à vulgariser ses propositions programmatiques tout en innovant davantage sa stratégie de combat. Quel message politique nouveau et convaincant résulte de l’apparition de l’UPC sur la scène nationale et qui soit porteur d’espérance plausible de changement dans les secteurs régaliens de l’Etat comme l’armée et la sécurité intérieure, la nécessaire et indispensable intégration des peuples et des économies africaines, la recherche scientifique et technologique, la laïcité et les communautarismes, l’économie, la finance, la monnaie etc. ? Voici des questions de fond dont on aimerait avoir de réponses. Il en est de même pour les autres partis qui aspirent à conquérir le pouvoir d’Etat.

La non participation de l’ADF/RDA au gouvernement me parait logique au regard des échéances de 2015 où nulle collaboration avec le CDP ne semble porter de fruits à hauteur des ambitions du « parti de l’éléphant ». En fait, même si par extraordinaire, une plus forte représentation de l’ADF/RDA avec des postes ministériels plus nombreux lui était proposée, Me Gilbert Ouédraogo hésiterait à s’aliéner dans un partenariat jugé à terme non gagnant pour lui. Mieux valait la rupture, même avec des échanges aigres-doux avec le CDP, tels que constatés dans la presse.

Vous ne semblez pas accorder beaucoup de crédits aux partis politiques burkinabè. Y a-t-il en revanche des personnalités politiques qui vous ont marqué dans la vie politique burkinabè ces cinquante dernières années ?

Je retiens que deux personnalités politiques apparaissent à mes yeux comme deux sources d’inspiration possible pour souffler un vent d’espoir et entretenir un rêve du devenir : Thomas Sankara et Laurent Bado. Leurs propositions ou projets de société sont pleinement contestables du fait d’une grande emprise d’utopie conceptuelle, mais elles ont le mérite tout au moins d’impliquer dans toutes leurs formulations l’individu et le citoyen.

Ablassé Ouédraogo, lors d’une interview sur un plateau de télévision, a dit avoir confiance au Président Compaoré pour ne pas réviser l’article 37 parce que ce dernier est profondément patriote, estime-t-il. Pensez-vous comme lui, que le président Blaise Compaoré mettra la Patrie au-dessus de son clan politique en laissant le jeu politique se dérouler normalement ?

Plaise à Dieu que la confiance nourrie par Ablassé envers Blaise puisse illuminer Blaise et l’éloigner de toute tentation de révision de l’article 37. Mais la question suprême est de savoir ce que valent les sentiments personnels dans le jeu politique ? Si les mots affables, les plaintes, les cris, les récriminations, les suppliques, les complaintes, les jérémiades suffisaient à formuler une interdiction quelconque à l’endroit du président Compaoré en regard de l’article 37, il y a longtemps que le sujet serait évacué. Il me semble que les paramètres du problème sont en train d’être mis en place pour une retouche par la voie parlementaire. Telle est mon analyse…

Je me remets à ma position d’observateur pour dire qu’un fait qui n’est pas réalisé est difficile, voire impossible à commenter. Plaise à Dieu que la confiance s’installe bien entre Ablassé et Blaise, mais pour ma part et en tant que citoyen, mon souhait est que le mandataire du peuple respecte les termes du contrat sur la base desquels le peuple mandant l’a élu.

Adama Fofana est donc contre la révision de l’article 37 de la constitution, quelle que soit la formule : voie parlementaire ou voie référendaire.

Mon avis importe peu même si j’exprime mon étonnement et mon agacement devant la récurrence de la modification de cet article depuis 1997, puis en 2000 et peut-être en 2015. Au total, même si une modification intervenait avec le déverrouillage de la durée du mandat présidentiel, l’élégance suprême consisterait, pour le président Compaoré, à ne pas en jouir et à le laisser pour l’avenir. Ce serait alors sa façon de sortir de table avec grandeur et dignité… Son successeur et le peuple burkinabè lui en sauront gré.

Interview réalisée par Abdoulaye Ly
MUTATIONS N° 25 du 15 mars 2013. Bimensuel burkinabé paraissant le 1er et le 15 du mois (contact :mutations.bf@gmail.com)

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