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Plate-forme multifonctionnelle hybride de Koné : Les journalistes veulent comprendre

Publié le jeudi 14 mars 2013 à 21h33min

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Plate-forme multifonctionnelle hybride de Koné : Les journalistes veulent comprendre

Les membres du Club de Journalistes burkinabè pour la promotion des plates-formes multifonctionnelles (CJB-PTF) ont visité, ce 13 mars 2013, la plate-forme multifonctionnelle hybride de Koné, village de la commune rurale de Kindi dans le Boulkiemdé. L’objectif, c’était de s’imprégner du fonctionnement de ladite plate-forme et d’échanger avec les gérants et les différents bénéficiaires afin de saisir l’apport réel de l’outil à la vie des habitants de la localité.

Accueillis à leur arrivée par les responsables du groupement féminin bénéficiaire « Nomwendé » avec à leur tête la présidente Martine Yamba Kaboré et les responsables locaux des structures d’appui techniques, à savoir le secrétaire permanent du consortium ADIS-AMUS, Pierre Claver Zoubga, le secrétaire de la Coopérative d’électricité, Jean Bouaké Kaboré et le technicien Moctar Ouédraogo ; les visiteurs ont d’abord eu une séance d’échanges avec leurs hôtes, avant de visiter les installations de la plate-forme, l’école et le CSPS de Koné.

Séance d’échanges

Au cours de la séance d’échanges, il a été question du fonctionnement de la plate-forme multifonctionnelle, des rapports des gérants avec les différents partenaires ou clients, ainsi que des difficultés rencontrées.

Doté à la fois d’un moteur diesel fonctionnant à base de gasoil et d’une dizaine de panneaux solaires, d’où le qualificatif hybride ; elle permet d’offrir de façon alternée aux populations de la localité, pour une bonne partie de la journée et de la nuit, divers services : éclairage, mouture de céréales, broyage d’amandes de karité et d’oléagineux, charge de batteries de téléphones portables.

Le dispositif est mis en marche de 10 h à 16 h, et le moteur diesel, de 18h à 22 h. Il arrive même, comme l’a expliqué l’agent itinérant de santé du CSPS de Koné, Olé Olivier Kam, que le fonctionnement de la plate-forme dépasse 22 h, cela pour permettre au personnel de santé de gérer des situations critiques. Et que grâce à cette flexibilité, des vies humaines ont pu être sauvées.

Boissons fraîches, ateliers de soudures

Avec l’électricité dans les écoles, les élèves ont davantage de temps pour étudier la nuit. Dans le marché de Koné, les activités économiques se mènent maintenant jusqu’à des heures tardives grâce à l’installation du réseau électrique. Ainsi, l’on trouve au marché de Koné des maquis où l’on vend des boissons fraîches, des ateliers de soudures, etc. A Koné, il y a même un réseau de distribution d’eau qui se met progressivement en place avec des fontaines. Mais, tout n’est pas pour autant aisée dans la localité avec l’installation de la plate-forme et du réseau électrique.

L’acquisition du gasoil dont le prix n’est pas encore subventionné, et les réparations en cas de pannes du moteur diesel continuent à occuper une part importante du chiffre d’affaires des bénéficiaires de l’outil. Ces charges liées à l’achat du gasoil (le litre s’acquiert à 650 F) et aux réparations du moteur vont parfois jusqu’à 80% du chiffre d’affaires du groupement féminin, selon Moctar Ouédraogo. Et ce n’est pas tout.

En moyenne, 4 000 à 6 000 F pour la facture d’électricité

L’électricité revient encore très chère aux abonnés. Il faut payer 15 000 F CFA pour l’abonnement et être en mesure de débourser dans l’ordre de 4 000 à 6 000 F CFA pour la facture mensuelle. Toute chose qui n’est pas à la portée de tout le monde. Le kilowatt se vend ici à 150 F CFA alors que les abonnés de la première tranche de la SONABEL ne déboursent que 78 francs pour le kilowatt. Visiblement, l’accès à l’électricité revient cher aux habitants de Koné. Conséquence :
Depuis la mise en place du réseau électrique le 24 juillet 2012, la Coopel est encore à une trentaine d’abonnés, alors que les besoins restent, évidemment, immenses. Et, il faut trouver des moyens pour y répondre. D’où le cri de cœur de M. Ouédraogo allant dans le sens d’une subvention du gasoil et le renforcement des installations de la plate-forme. Le dispositif solaire fournit seulement 2,23 kilowatts par jour. La puissance de l’alternateur, c’est-à-dire du moteur diesel, se limite à 12, 5 kilowatts.

La plate-forme multifonctionnelle hybride de Koné fait partie, faut-il le rappeler, de la nouvelle génération de plates-formes multifonctionnelles réalisées dans le cadre de la mise en œuvre de la deuxième phase du Programme national PTF pour la lutte contre la pauvreté.

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net


Ce qu’ils retiennent de leur visite

Françoise Dembélé, Le Pays : « Installer des plates-formes similaires »

J’ai beaucoup appris au cours de cette visite de la plate-forme multifonctionnelle de Koné. J’ai eu déjà à visiter d’autres plates-formes multifonctionnelles, mais celle que nous venons de voir est vraiment plus performante. Elle fonctionne à la fois à la base du diesel et du solaire. Toute chose qui contribue à offrir plus de services aux populations. Je pense surtout aux femmes qui voient leurs corvées allégées. Et le temps libéré est ainsi consacré aux activités économiques et à leur épanouissement. Mon souhait, c’est que les autorités songent à installer des plates-formes similaires dans les villages non encore bénéficiaires.

Adama Sinaré, Radio Voix du Paysan : « Nous nous réjouissons de ce que nous avons vu »

Nous nous réjouissons de cette visite en ce sens qu’elle nous a permis de visiter d’importantes réalisations dans le cadre des plates-formes multifonctionnelles où nous avons vu un village qui s’est transformé en une ville à travers l’éclairage public dans les écoles et les CSPS. Qui parle de ces secteurs sociaux, parle de développement. Pour moi, c’est vraiment important. Je félicite le gouvernement dans cette politique qui vient en appui aux populations. Nous venons de le voir ici, les populations peuvent maintenant charger leurs portables, peuvent aller rapidement moudre le mil. Mieux, les activités économiques à Koné se poursuivent sur 22h-23h. Cela ne peut que nous réjouir. Si l’on pouvait étendre l’initiative à tous les villages du pays, le développement allait sûrement suivre.

Moussa Sanon, Radio Bobo : « Vraiment impressionnant »

Je retiens vraiment beaucoup de choses de cette sortie. Je me rends compte qu’au Burkina, les zones rurales ne sont pas en reste en matière de développement. L’énergie est une donnée très importante pour réussir un développement. Je vois que le gouvernement avec ses partenaires ont pris en compte ce volet. C’est ainsi qu’ici à Koné, il y a une plate-forme multifonctionnelle qui a vraiment permis de changer beaucoup de choses dans la vie de ce village qui ne ressemble plus à un village puisqu’il a maintenant du courant, de l’éclairage public. Des services comme le CSPS, les écoles en bénéficient au grand bonheur des populations. C’est vraiment impressionnant ce que nous venons de voir. C’est un exemple qui mérite d’être élargi dans toutes les communes rurales, dans tous les villages du Burkina.

Alima Koanda, L’Observateur Paalga : « Vraiment louable »

Cette visite a vraiment été beaucoup bénéfique pour nous journalistes en ce sens qu’on a beaucoup appris ici à Koné en ce qui concerne les avantages des plates-formes multifonctionnelles pour les populations bénéficiaires. Les plates-formes multifonctionnelles constituent de réels outils de lutte contre la pauvreté dans les zones rurales. Comme nous l’avons vu, les femmes mènent diverses activités génératrices de revenus grâce à ces plates-formes. C’est vraiment louable.

Kadidia Sanogo, RTB : « Une très bonne chose »

Cette visite nous a beaucoup rapporté dans la mesure ça nous a permis de voir les réalités que vivent les femmes à travers la plate-forme multifonctionnelle. Avec l’arrivée de l’électricité, beaucoup de choses ont changé dans leur vie. On dit souvent que, l’eau c’est la vie. Mais, on peut dire aussi que l’électricité c’est la vie. En ce sens qu’elle contribue à changer les conditions de vie des populations qui deviennent plus épanouies. Elles peuvent mener diverses activités socio-économiques. C’est une très bonne chose.

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