Au milieu du campement du Yentengou. Le coup de feu a fait reculer bien des invités dont quelques membres du gouvernement. Dans la foule, quelques professionnels, des expatriés pour la plupart. Chapeau et gilet et botte de chasseurs sont de rigueur. Pour ces fans de la chasse qui ont traversé des milliers de kilomètres, c’est le top départ de la chasse au gibier petit comme grand.
Le lion et le buffle sont les plus recherchés.

Pour la saison 2003-2004, le ministère de l’Environnement et du cadre de vie a enregistré 13 lions abattus et 105 buffles. 3249 bêtes ont été abattues par des chasseurs. Parmi elles les cobas, des hypotragues, des phacochères. Dans ce lot, la civette est l’espèce faunique qui a fait les frais des chasseurs avec 2496.

Au-delà de cette comptabilité, la filière faune représente un enjeu économique majeur dans l’économie nationale. En termes de dévises, le trésor public a engrangé près de 233 millions de francs CFA contre plus de 800 millions pour des partenaires privés. Les populations riverains impliquées dans la gestion de la faune ont quant à elles récoltés environ 37,2 millions au titre de taxes dues.

Le ministre Laurent Sedogo se satisfait de ce bilan mais en espère plus dans le cadre du renforcement du partenariat : Etat population et secteur privé. L’objectif est d’améliorer les performances du secteur afin qu’il devienne une ressource stratégique pour le Burkina.

La zone de l’Est est déjà une destination connue à l’étranger pour sa richesse faunique. Il reste cependant à renforcer le professionnalisme des acteurs du secteur pour capter plus de touristes et de chasseurs. Pour la compagne écoulée, ils ont été 556 amateurs de la chasse sportive à traquer le gibier dans les aires de chasse du Faso.

Chiffres qui, de l’avis du ministre peuvent être améliorés. Cela passe par une meilleure organisation et formation des populations riverains sur les enjeux de la conservation et l’exploitation de la faune et de son habitat, le renforcement de l’esprit d’entrepreneuriat chez les concessionnaires et l’optimisation des moyens humains, matériel et financiers disponibles pour l’administration.
Le ministre Sedogo en a profité pour demander un appui budgétaire conséquent au chef du gouvernement afin de permettre la mise en oeuvre des nouvelles orientations".

Par Abdoulaye TAO

Cahiers de doléances

Les populations riveraines des zones de chasse sont organisées en comité villageois de la gestion de faune. A ce titre, elle participe à la protection de l’habitat et de la faune. En retour, elles perçoivent des taxes de location et se font des revenus sur la vente des bêtes abattus. A Namougou, la location a rapporté 2,8 millions de francs CFA. Le rabattage du gibier quant à lui a rapporté plus de 700 000 FCFA.

Au titre des doléances, les populations souhaitent l’aménagement des zones de chasse villageoise, l’établissement par les villages de permis de chasse et l’établissement d’une carte professionnelle de pisteurs. Les concessionnaires, eux sont fiers des 225 emplois permanents qu’ils ont créés. A profit des populations, ils ont construit 20 écoles et 30 forages. Sans compter la construction de centaines de kilomètres de pistes rurales.

Les concessionnaires regroupés en association, le royaume du Trophée souhaitent cependant que l’Etat revoie la fiscalité imposée au secteur de la chasse ainsi que la relecture du cahier des charges. Ils ont par ailleurs solliciter leur représentation au sein du CES et le renforcement de la lutte contre l’insécurité dans la zone de l’Est.

Le Pays