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Seydou Zagré, Directeur de cabinet du président de l’Assemblée nationale : « Il n’y a pas d’ouverture à moitié, et il n’y a pas de transparence à moitié »

Publié le jeudi 7 mars 2013 à 17h11min

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Seydou Zagré, Directeur de cabinet du président de l’Assemblée nationale : « Il n’y a pas d’ouverture à moitié,  et il n’y a pas de transparence à moitié »

La première session ordinaire de la 5e législature de l’Assemblée nationale a ouvert ses portes le 06 mars 2013. 48h avant l’ouverture de ladite session, les députés avaient eu droit à un séminaire d’informations sur le rôle du parlementaire. Ce séminaire a été animé par les responsables de l’administration parlementaire, dont Seydou Zagré avec qui, nous revenons sur l’opportunité de ce séminaire.

Lefaso.net : Vous venez d’assurer un séminaire d’informations à l’attention des députés. Quelle est la philosophie qui sous-tend cette initiative, première du genre ?

Seydou Zagré : Le Président de l’Assemblée nationale a souhaité qu’avant l’entame de la première session ordinaire, les députés puissent se retrouver pour échanger sur un certain nombre de questions qui concernent l’institution parlementaire, son historique, ses missions constitutionnelles, les règles de fonctionnement au niveau de l’Assemblée nationale, les activités des députés, le travail parlementaire, les procédures législatives et puis l’activité aussi bien nationale qu’internationale de ses membres, afin qu’ils puissent prendre l’exacte mesure de ce qui les attend durant cette mandature. C’est ce souci qui a conduit le président à organiser ce séminaire de 48 heures au cours duquel les députés ont pu vraiment échanger sur leurs activités, leurs rôles, les forces et les faiblesses, les conditions dans lesquelles le Parlement travaille afin que chacun puisse s’armer de courage pour affronter les difficultés qu’il sera amené à rencontrer dans le cadre de l’exercice de son mandat.

Avez-vous le sentiment que les députés ont été réceptifs au message que vous avez voulu leur passer ?

Seydou Zagré : Oui, il y a eu beaucoup d’échanges, ce fut l’occasion où anciens et nouveaux élus se sont enrichis mutuellement. Le sentiment que j’ai eu, c’est que les députés eux-mêmes ont apprécié l’opportunité qui leur a été offerte d’échanger entre eux sur des questions qui les concernent.

Le thème de ce séminaire, c’est « Efficacité, ouverture et transparence ». Quel est le bien-fondé de ce thème ?

Seydou Zagré : C’est une orientation du président qui souhaite que l’Assemblée nationale puisse être en phase avec les attentes du peuple burkinabè en essayant de faire le maximum pour que l’ensemble de l’activité parlementaire sous la 5è Législature ait une plus grande traçabilité. Et ensuite, que l’Assemblée nationale crée véritablement les conditions pour que les citoyens se reconnaissent à travers le travail que les députés font ici, qu’ils puissent disposer du maximum d’informations dans les meilleures conditions et dans les meilleurs délais de ce qui est fait à l’Assemblée nationale. Je pense que cela honore l’institution.

Comme vous le savez, l’Assemblée nationale est une institution emblématique de la démocratie représentative. Ce sont les députés qui forment le corpus législatif, c’est-à-dire l’organe qui est chargé de voter les lois, et qui représente les populations. Chaque citoyen veut se sentir représenté par les députés individuellement et collectivement dans ce qu’ils vivent quotidiennement. Ce besoin de se sentir représenté par les députés à travers les lois qu’ils votent, le contrôle de l’action gouvernementale qu’ils font, je pense que c’est une bonne orientation que de s’ouvrir et de permettre aux populations de voir un peu les conditions dans lesquelles les députés travaillent.

A quelle dimension circonscrivez-vous l’étendue de cette ouverture et de cette transparence tant prônées ?

Seydou Zagré : Il n’y a pas d’ouverture à moitié, et il n’y a pas de transparence à moitié. Je pense que si le président l’a dit, c’est parce que l’Assemblée nationale est consciente de la nécessité d’utiliser tous les supports de communication possibles pour que les citoyens soient vraiment au courant de ce qui se passe à l’Assemblée nationale pour qu’ils sachent ce que l’Assemblée nationale apporte à l’Etat au regard de ce qu’elle fait en matière notamment de vote de la loi et de contrôle de l’action gouvernementale, qui sont des missions constitutionnelles.

Avez-vous le sentiment que les députés vont suivre le président dans cette dynamique pour plus de visibilité de l’institution parlementaire ?

Seydou Zagré : Il n’y a pas le président d’un côté et l’Assemblée nationale d’un autre côté. Ce sont les députés dans leur écrasante majorité qui ont élu le président. Ce que le président va faire, ne peut être que le résultat de la combinaison des initiatives de toutes les énergies aussi bien des membres du bureau, que des commissions générales et des groupes parlementaires. C’est tout ça qu’il faut mettre en musique pour permettre d’atteindre les résultats que le président entend atteindre sous la 5è Législature.

Peut-on s’attendre à d’autres séances de formation au profit des députés ?

Seydou Zagré : Si ! Le président a annoncé à l’ouverture de ce séminaire que d’autres séminaires thématiques seront organisés dans les semaines et les mois à venir, en particulier pour permettre à l’ensemble des députés de se familiariser avec l’examen de la loi de finances. Il y aura une sorte de tronc commun pour permettre à tous les députés de participer à un séminaire qui leur permette de mieux connaître la loi de finances ainsi que les mécanismes par lesquels elle est discutée.

Ensuite, naturellement chaque commission générale de l’Assemblée a ses spécificités ; en particulier pour la prochaine session ordinaire, le dernier mercredi du mois de septembre pour la session budgétaire, le président s’est engagé à faire en sorte que les membres de la commission des finances et du budget, puissent bénéficier d’une formation pour renforcer véritablement leurs capacités à préparer l’examen de la loi de finances par l’Assemblée nationale.

En dehors de ça, les députés contrôlent l’action gouvernementale, font des visites de terrain, peuvent mettre en place des commissions d’enquêtes. Donc, il est important que sur les techniques d’entretien, d’investigation, les députés également bénéficient de rudiments qui leur permettent de faire les choses comme elles doivent être faites. Le président s’est engagé dans ce sens, c’est maintenant une question de calendrier. Ce qui est certain, c’est que d’autres séminaires de formation viendront renforcer les capacités des députés.

Peut-on distinguer les missions du député de celles de l’institution parlementaire ?

Seydou Zagré : Oui et non. Comme vous le savez, c’est l’ensemble des députés qui font de l’Assemblée nationale, ce corps législatif de la nation qui détient le pouvoir de voter la loi. Autrement dit, ce n’est pas chaque député pris individuellement qui forme la représentation nationale.

Maintenant, les députés ont individuellement l’initiative de la loi à travers les propositions de loi. Ils disposent également du droit d’amendement aux textes de loi pour qu’ils puissent être le plus efficace possible dans la mise en œuvre de l’action gouvernementale.

En outre, les députés peuvent individuellement poser des questions au gouvernement et prendre d’autres initiatives pour contrôler l’action du gouvernement.

Il faut dire que si les députés ne bougent pas individuellement, l’Assemblée en elle-même ne peut pas bouger. Ce sont les hommes et les femmes qui sont ici, qui prennent des initiatives pour permettre à l’institution d’assurer ses missions constitutionnelles.

Entretien réalisé par Fulbert Paré

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