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Le Tchad, précieux allié de la France au Mali

Publié le lundi 4 mars 2013 à 21h49min

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Le Tchad, précieux allié de la France au Mali

Début février, dans le Gao tout juste libéré des forces islamistes, les soldats tchadiens restaient discrets. Tout juste voyait-on de temps à autre un de leur pick-up sable monté d’une dizaine hommes puissamment armés, un chèche remonté jusqu’aux yeux. Sans doute cette avant-garde du plus puissant contingent étranger au Mali derrière l’armée française, avec quelque 2000 militaires, savait-elle qu’elle ne resterait pas longtemps dans cette ville. L’objectif était déjà le grand Nord, le combat au près contre les islamistes. Désormais, le gros des Fatim (Forces armées tchadiennes en intervention au Mali) s’engage au plus profond des montagnes de l’Adrar des Iforas, dans l’extrême nord-est du pays, où se sont retranchés des djihadistes.

Le 22 février, au cours d’un engagement sérieux, les Fatim ont perdu 26 hommes, les plus grosses pertes des armées de la coalition. Les djihadistes auraient, selon les officiers tchadiens, perdu 96 personnes. Les conditions précises de cette bataille, comme le lieu, demeurent imprécises. « C’était un assaut d’une position pas une embuscade », précise-t-on simplement. Il démontre, dans tous les cas, l’utilité du soutien tchadien dans cette opération.

Pour la France, l’entrée en guerre tchadienne fut, sinon une surprise, au moins une bonne nouvelle. Avant même l’ouverture des hostilités, et alors que la situation au Mali se détériorait, les militaires français plaidaient pour recevoir l’appui de ces troupes. « Dans cette partie du continent, l’armée tchadienne est la seule à être suffisamment nombreuse, équipée et entraînée pour être réellement efficace », souligne un officier français. Les armées ouest-africaines, engagées d’entrée aux côtés de l’État malien, souffrent en effet de graves lacunes logistiques et tactiques. L’expérience des Tchadiens dans les terrains désertiques rendait leur engagement plus précieux encore, tout comme leur habitude de se coordonner avec les Français.

L’intervention des Fatim n’allait pourtant pas d’elle-même. Au Quai d’Orsay, des diplomates s’inquiétaient des conséquences que pourrait avoir une collaboration aussi proche entre Paris et le régime de N’Djamena, loin d’être un modèle de démocratie. Ils s’interrogeaient aussi sur les règles d’engagement des Tchadiens pas toujours très respectueuses des lois de la guerre édictées en Occident.

La question semble s’être réglée lors d’une visite du président Déby à l’Élysée le 5 décembre dernier et d’un long tête-à-tête entre François Hollande et son homologue. Paris a toujours nié avoir négocié. Mais N’Djamena n’a jamais caché son intention de régler à cette occasion quelques dossiers en souffrance, notamment celui de L’Arche de Zoé.

Une force autonome
Seule certitude, le Tchad s’est très vite engagé après l’intervention « surprise » des Français, le 14 janvier. En masse. C’est l’élite des troupes tchadiennes qui a été déployée, notamment la garde présidentielle, pour la plupart des Zaghawas, le clan de Déby. Elles ont été placées sous le commandement du général Oumar Bikomo, mais surtout sous les ordres opérationnels du fils du président, le général Mahamat Déby.

Leur intervention depuis le Niger, et non depuis Bamako, montre que les Tchadiens ne se sont pas vu confier une simple mission d’appui ou de soutien. « Les Tchadiens opèrent de leur côté, avec les Nigériens, sous le commandement de la coalition. Les Français et les Tchadiens ne se battent pas ensemble », assure-t-on à Paris. L’armée française a simplement déployé un détachement de liaison d’une quinzaine d’hommes auprès du QG tchadien pour coordonner les efforts et régler les interventions aériennes.

De son côté, le président tchadien trouve lui aussi matière à se féliciter. Si, au Tchad, l’intervention est parfois critiquée, notamment après la bataille du 22 février, elle impressionne en Afrique. Idriss Déby a pu ainsi s’imposer comme un leader régional. Et c’est comme un leader qu’il a tancé ses pairs, le 27 février, lors d’un sommet de la Cédéao, les enjoignant à « plus de célérité » dans le déploiement de leurs troupes.

Par Tanguy Berthemet

Le Figaro

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Vos commentaires

  • Le 5 mars 2013 à 07:23, par TRAORE En réponse à : Le Tchad, précieux allié de la France au Mali

    je félicite l’armée, le peuple et le président tchadien pour leur engagement au coté de nos frères maliens.
    Que Dieu protège tous les militaires engagés au Mali car la guerre est loin d’être gagner si beaucoup reste toujours au Sud notamment à Bamako.

  • Le 5 mars 2013 à 11:58 En réponse à : Le Tchad, précieux allié de la France au Mali

    Humm les militaires mutins là il faut les envoyer se défouler au Mali ça fera un peu d’air aux prisonniers tchrrrrrrrrrrrrrrrrr

  • Le 5 mars 2013 à 11:58, par Le burkinais En réponse à : Le Tchad, précieux allié de la France au Mali

    Les soldats Tchadiens sont forts au Nord Mali parce qu’ils étaient forts chez eux, une force acquise par l’expérience de la guerre. Une armée dans un pays de paix ne peut pas avoir l’expérience de la guerre. Alors que voulons-nous ? Une armée inexpérimentée dans un pays de paix ou une armée experte en matière de guerre dans un pays en guerre ?

    • Le 5 mars 2013 à 16:57, par ratamanegre En réponse à : Le Tchad, précieux allié de la France au Mali

      Là n’est pas la question, monsieur le Burkinais ! Le métier des armes est un choix qu’il faut assumer jusqu’à bout ! Il revient à l’armée de défendre la cité contre d’éventuelles agressions ; si elle ne peut jouer ce rôle, c’est bien dommage ! Qui veut la paix prépare la guerre, dit-on. De la manière dont on la prépare dépend la survie de tout peuple ! Quel footballeur serait joyeux de rester chaque fois sur le banc des remplaçants ? De la même manière, tout militaire doit être fier au front, prêt à mourir pour sa patrie !

  • Le 5 mars 2013 à 18:48, par Le fasoman En réponse à : Le Tchad, précieux allié de la France au Mali

    "Les forces tchadiennes au Mali : mythe et réalités" titrait un article RFI. Maintenant nous avons la reponse. Avec la mort des chef Islamistes nous sommes enclain a dire qu’Il s’agit d’une réalité avééee et que ’larmée Tchadienne c’est une réalité sur qui on peux compter. Merci le Tchad

  • Le 5 mars 2013 à 19:02 En réponse à : Le Tchad, précieux allié de la France au Mali

    BRAVO A LARMEE TCHADIENE ET AU PRESIDENT DEBY.QUE DIEU VOUS ACCOMPAGNE.SEUL DIEU POURRA VOUS RECOMPENSER.QUE VOS BRAVES SOLDATS REPOSENT EN PAIX.QUE LA TERRE LEUR SOIT LEGERE.MES CODOLEANCES A TOUTES LES FAMILLES EPLOREES

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