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Ouverture de la saison de chasse 2004/2005

Publié le lundi 27 décembre 2004 à 08h04min

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Le Premier ministre Paramanga Ernest Yonli et une grande partie de son gouvernement dont, bien sûr, Laurent Sedogo, ministre de l’Environnement et du Cadre de vie, a procédé jeudi 23/12/2004 à Namoungou-Fada à l’ouverture officielle de la saison de chasse 2004-2005.

A l’occasion, on a eu droit au rituel (coup de feu symbolique, discours des officiels) mais surtout à un échange fructueux avec Laurent Sedogo sur la nouvelle politique qu’il compte mettre en œuvre pour faire de son ministère un pôle de développement majeur du pays.

Après avoir ouvert le feu dans une tenue de circonstance (jeans, baskets, steston de cow-boy) Ernest Yonli a rappelé que "Notre pays est l’un des tout premiers de la sous-région en matière de potentiel cynégétique", secteur "attractif" pour ce qui concerne le tourisme , le safari-vision et la chasse. C’est un secteur donc qui, s’il est bien organisé et bien géré avec la mobilisation des partenaires, peut, "appuyer de façon significative notre économie", nonobstant la préservation de notre potentiel écologique, gage de survie pour les générations futures. Deux impératifs (de survie et économique) qui commandent que l’écocitoyennté soit la règle pour tous et que le secteur se professionnalise davantage.

Cela n’a pas échappé au ministre Laurent Sedogo, qui dès sa prise de fonction, n’avait à la bouche que la préservation de "l’ensemble de nos espèces végétales et animales" et qui, la veille de l’ouverture officielle de la saison, a appelé l’ensemble des intervenants du secteur à "gérer convenablement le patrimoine commun ".

La chasse rapporte gros

Pour ce faire, seuls la professionnalisation des acteurs, le respect de la déontologie et la création d’un code d’éthique doivent être les règles. Car, les recettes engendrées par l’exploitation de la faune au profit du Trésor public sont conséquentes. Pour la saison de chasse 2003-2004, l’Etat a engrangé 233 060 450 F CFA au titre des taxes, permis, licences etc.

Quant aux populations riveraines elles ont encaissé 37 247 796 F CFA alors que les concessionnaires de zones de chasse se taillent la part du loin avec près du milliard.

Un chiffre un peu éloigné de la réalité, certains concessionnaires ayant communiqué simplement leurs recettes sans les autres rubriques.

Cela nous permet de "déboucher" sur les difficultés et les contraintes qui se résument à l’insuffisance du suivi et du contrôle de la gestion des concessions due au manque de moyens logistiques et financiers, au non-respect du délai de dépôt des rapports par les concessionnaires et à la non définition des devoirs des communautés locales riveraines aux aires de conservation de la faune. Pour ne pas tuer la poule aux œufs d’or il faut revoir la copie, ce qui passe par un approfondissement du partenariat Etat-populations-secteur privé.

Une nouvelle vision

Cela passe par la prise de mesures telles que le renforcement des acquis, la mise en œuvre du plan d’action des prochaines campagnes. Aussi, il va falloir améliorer la mise en œuvre des termes du cahier des charges générales, mettre en œuvre un système fiable de collectes de données relatives à la gestion des concessions et inciter toutes les communautés riveraines des aires de conservation de la faune à se doter d’une structure villageoise.

Autre fléau à éradiquer, le braconnage qui, outre sa forme officielle, en comporte d’autres "officieuses" telles que des expatriés exerçant clandestinement les fonctions de guides de chasse, l’introduction frauduleuse des armes et munitions de chasse, les prélèvements "exorbitants", faits par les chasseurs nationaux, opérant dans les concessions de chasse.

Par ailleurs, il va falloir rendre opérationnelles les unités de conservation de la faune et renforcer la collaboration avec le ministère chargé du Tourisme afin de poursuivre l’encadrement et la formation des concessionnaires et des guides de chasse, promouvoir nos aires protégées et améliorer les infrastructures d’accueil. Cette révolution des mentalités passe entre autres, par la mise au point et l’application de techniques de gestion assurant la conservation durable de la biodiversité en association et au profit des différents acteurs dans le domaine classé de l’Etat.

Au niveau du domaine protégé, le transfert de compétence aux acteurs locaux sera l’axe fort à travers des actions d’encouragement, d’appuis-conseils de formation...

Outre l’amélioration de la biodiversité cela augmentera les bénéfices et les emplois.
S’agissant du domaine privé enfin, des actions de soutien et d’encouragement des opérateurs privés seront entreprises en direction des opérateurs souhaitant s’investir dans des activités de valorisation des ressources forestières. Il peut s’agir par exemple de productions spécifiques où d’élevages non conventionnels, la finalité étant de favoriser l’émergence d’un véritable secteur économique.

Au plan opérationnel, un nouveau cadre hiérarchisé et mieux organisé pour la protection des patrimoines forestiers nationaux sera mis en place.

Les objectifs globaux de cette "révolution verte" restant une meilleure exécution des missions régaliennes de l’Etat, chargé de la protection et de la gestion durable des patrimoines forestiers nationaux et un meilleur accompagnement des collectivités locales , des communautés riveraines et des opérateurs privés dans la protection des ressources naturelles locales. Avec les menaces pesant sur le climat, ce combat est en définitive celui de nous tous.

B.SY (djabamagnan2000@yahoo.fr)
Sidwaya

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