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Déroulement des élections municipales complémentaires : Le président de la CENI rend visite aux bureaux de vote

Publié le lundi 18 février 2013 à 10h33min

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Déroulement des élections municipales complémentaires : Le président de la CENI rend visite aux bureaux de vote

Comme prévues, les élections municipales complémentaires se déroulent ce 17 février 2013 dans certains circonscriptions électorale du pays. Même si visiblement la mobilisation n’est pas celle du 2 décembre dernier, les bureaux de vote ont ouvert depuis 6h et tout se passe bien. C’est du moins le constat fait vers 9h par le président de la CENI Me Barthelémy Kéré, dans les bureaux de vote au sein des écoles Somgandé B et D.

Suivi du bon déroulement du scrutin oblige, la journée du 17 février 2013 n’est pas celle du moindre repos pour le Président de la CENI. Avec son staff, Me Barthelémy est en effet sur pieds « depuis 5h30, en train de faire le tour d’un certain nombre de bureau de vote ». Il dit être également en communication permanente avec ses équipes basées en provinces. Déjà, le président Kéré peut affirmer « globalement, ça se passe assez bien, les bureaux ont ouvert à l’heure, les membres des bureaux de vote sont là avec l’ensemble du matériel, les délégués des partis politiques sont également là ; donc on a de bonnes raisons de penser que les choses devraient bien se passer au cours de la journée ».

Plus de trois heures après l’ouverture des bureaux de vote, l’affluence se fait encore attendre

« Il n’y a pas une grande affluence », relève Me Kéré qui pense que les gens seraient encore à la messe. « Mais je note que le 2 décembre à cette heure, il y avait plein de monde », a aussi précisé le président Kéré. On pourrait trouver aussi une raison à ce défaut d’affluence dans ce scrutin du 2 décembre 2012, en ce sens que nombre d’électeurs pourraient penser que le scrutin du 17 février ne concerne que ceux qui n’ont pas pu voter le 2 décembre. Et cette raison à son tour, tiendrait au fait que la campagne de ce scrutin complémentaire n’a vraiment pas mobilisé ; la grande majorité des électeurs non éclairés n’a donc pas pu être sensibilisée par rapport à la reprise.

La faible représentativité de la classe politique dans les bureaux de vote a également retenu l’attention du président Kéré au cours de cette visite. En effet, dans les bureaux de vote visités, il n’y avait que les délégués de l’UPC et du CDP (qui a anormalement commis quatre délégués par bureau). Pour ce scrutin, a relevé Me Kéré, il est demandé à chaque parti en lice de se faire représenter par un seul délégué dans le bureau, avec la possibilité, s’ils sont nombreux, de se remplacer. Situant l’importance de la présence de ces délégués, Me Kéré dira, « nous avons interpellé la classe politique pour qu’elle soit non seulement présente, mais aussi qu’elle joue son rôle, afin que nous puissions atteindre l’objectif zéro recours à l’issue du scrutin ».
Mais les plus attendus dans les bureaux de vote, ce sont les électeurs. Et plus de trois heures après l’ouverture des bureaux de vote (BV), ils ne font pas encore une longue file.

En effet, Assata Guigma, présidente du BV2 à l’école SomgandéB indique que 48 personnes ont voté sur les 492 inscrits, sa collègue Yvette Ouédraogo du BV3 note seulement 8 sur les 219 inscrits. Même réalité au BV3 de l’école Somgandé D où le président Denis Koala n’a reçu que 20 votants sur 498 inscrits.

Du côté des délégués de partis politiques et des électeurs, on ne veut pas s’exprimer. Néanmoins, avec le délégué de l’UPC, quelques mots ont pu être arrachés. Pour Ecric Sawadogo, l’espoir est permis quant à l’amélioration de la participation avant la fermeture des BV.

Sébatien Nanema vient d’effectuer son vote. Et pour lui, le fait de reprendre les élections est le signe que le peuple a été compris dans sa dénonciation d’erreurs qu’il y a eues le 2 décembre. Cette reprise « met en confiance la population », a-t-il précisé, avant de conclure, « je constate qu’il y a eu beaucoup de sérieux et l’organisation est bien faite ».
Pour l’observateur du Mouvement burkinabè pour l’émergence de la justice social (MBJUS), Alexandre P. Ouédraogo qui relève avec tout le monde la faible participation au vote, « il faut faire vivifier une pépinière électorale au Burkina, que la conscientisation des citoyens soit permanente ». Tout en dénonçant le fait que certains partis politiques ont mandaté plusieurs personnes pour les représenter dans un même bureau de vote, l’observateur du MBJUS relève aussi que les instructions de la CENI ne sont pas bien comprises par les membres des bureaux de vote, sans doute parce que ces derniers ne sont pas suffisamment formés.

La CENI a relevé de leur fonction, deux membres d’un bureau de vote dans l’Arrondissement de Nongr-Masson

Venant à une pratique qui aurait compromis la sincérité du scrutin à Ouagadougou, le président Kéré annonce, « j’ai dû relever hier dans la nuit (16 février), deux membres d’un bureau de vote, parce qu’ils se sont retrouvés dans leur Bureau de vote et ont paraphé par anticipation, jusqu’à deux carnets de bulletins (100 bulletins) ; ne sachant pas quels sont les tenants et les aboutissants, nous avons déposé une plainte et nous avons demandé à la gendarmerie de procéder aux investigations pour que nous puissions avoir une lumière très précise sur les intentions réelles de ces personnes ». Dans tous les cas précise Me Kéré, « cela est strictement contraire aux règles qu’on leur a données, c’est absolument interdit ».
Entendues, ces personnes auraient « expliqué que c’était juste pour gagner du temps ».

Il s’agit en effet, du président et de l’assesseur du bureau de vote N°3 du secteur 17 de l’Arrondissement 17 (Nongr-Masson) d’où sont parties les contestations à l’issue du scrutin du 2 décembre dernier. Le moins que l’on puisse dire, c’est que leur acte est suspect. En tout cas, la CENI rassure, « les carnets concernés ont été retirés de la circulation et également remplacés ; on travaille à ce que les choses se passent dans la sérénité ». De plus, elle promet le traitement diligent par les structures compétentes, de l’acte posé par ces membres de bureau de vote.

Le dispositif sécuritaire est renforcé

Relativement au dispositif mis en place pour mieux contrer les éventuels cas de fraudes, le président Kéré dit s’être référé à ce que prévoit le Code électoral en la matière. Mais précise-t-il, « nous souhaitons que les membres des bureaux de vote soient présents avant pour organiser un certain nombre de choses, que la classe politique soit aussi présente pour contrôler d’un bout à l’autre, que les observateurs puissent effectivement être présents, et nous, nous faisons le tour pour nous assurer que tout se passe bien ».

Mieux, ce dispositif connaît quelques particularités tenant notamment au renforcement de la sécurité et au niveau des bureaux de vote, et à l’acheminement des documents électoraux vers le centre de compilation des résultats. Cette fois-ci, précise Me Kéré, « on a deux éléments de sécurité par bureau de vote ».

Du transport des documents électoraux jusqu’à la compilation accomplie des résultats, le président Kéré décrit le dispositif. « Je précise que nous avons mis en place un dispositif spécifique pour le retour de l’ensemble des résultats électoraux. On a des véhicules automobiles dans lesquels nous avons des escortes, et on va pourvoir effectivement à partir des bureaux vote faire, avec la sécurité dans les bureaux de vote, la jonction pour la conduite sécurisée de tous les documents. Et au niveau de la CENI, nous avons des agents spécifiques au niveau de la sécurité. Nous allons commencer la compilation dès lors que les résultats vont commencer à arriver. En tout cas, on prend toutes les dispositions pour que vraiment il ne puisse y avoir aucun problème ».

Fulbert Paré

Lefaso.net

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