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Sécurité alimentaire au Burkina : 1 377 milliards de FCFA à mobiliser d’ici à 2022.

Publié le dimanche 17 février 2013 à 23h55min

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Sécurité alimentaire au Burkina : 1 377 milliards de FCFA à mobiliser d’ici à 2022.

Dans le cadre de « la nouvelle alliance pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle », le G8 a pris l’engagement de stimuler une action collective pour accélérer la mise en œuvre des investissements agricoles au pays des hommes intègres. Il s’agit en réalité, d’un engagement pris conjointement avec le secteur privé et le gouvernement du Burkina, et dont le lancement officiel est intervenu ce 15 février 2013 à Ouagadougou. L’occasion a été celle pour le Premier ministre Luc Adolphe Tiao de rappeler les engagements de son gouvernement dans cette nouvelle alliance, avant de la déclarer officiellement lancée.

Initiée lors du sommet du G8 en mai 2012 à Camp David, la nouvelle alliance pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle marque la volonté manifeste des pays les plus industrialisés du monde à soutenir six Etats africains dont le Burkina Faso, dans leur élan de développement durable. Et le Premier ministre Luc Adolphe Tiao y voit « un moyen de réaliser le partenariat public-privé en vue d’impulser la croissance de notre agriculture ».

Il s’agit, a rappelé le Chef du gouvernement, d’un programme composé de 13 sous-programmes couvrant « les missions des départements en charge du secteur rural pour un coût de mille trois cent soixante-dix-sept milliards de FCFA ». Ce programme devra permettre de sortir d’ici à 2022, un million six-cent mille Burkinabè de la faim et de la pauvreté, a relevé le Premier ministre.

Mais avant cette échéance, une première évaluation y relative est annoncée pour 2015. D’ores et déjà, Luc Adolphe Tiao affiche les engagements de son gouvernement. Il s’agit entre autres de la création d’un climat propice aux investissements agricoles, de l’aménagement de périmètres irrigués, de l’amélioration des conditions de travail et de rentabilité au profit des populations vulnérables.

Avec le programme de la nouvelle alliance pour la sécurité alimentaire et la nutrition, c’est le Programme national du secteur rural (PNSR) qui se trouve aussi financé, à en croire le ministre de l’Agriculture et de la sécurité alimentaire, Mahama Zoungrana.

Et l’exécution de ce programme emporte la mise en œuvre de la politique de sécurisation foncière ; ce qui, selon le ministre, pourra stimuler l’intervention du secteur privé dans le domaine agricole. Pour lui, il importe non seulement que le secteur privé investisse dans notre agriculture, mais aussi que ce secteur intervienne dans les transactions à même de faciliter l’accès des petits producteurs aux intrants.

Les partenaires ont réaffirmé leur volonté de soutien au programme de la nouvelle alliance pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle

C’est l’Ambassadeur de France dans notre pays, Emmanuël Beth, qui a réaffirmé l’engagement des pays du G8 à jouer leur partition dans la mise en œuvre du programme de la nouvelle alliance pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Et cet engagement, M. Beth le situe à deux niveaux. Il est d’abord politique, en vue d’accompagner un certain nombre de pays africains dans leur politique agricole au travers de leurs stratégies de développement. Il est aussi financier, en ce qu’il s’agira de mobiliser des fonds au profit de ces pays. Déjà, annonce l’Ambassadeur, « les engagements contribueront au financement des investissements dans le secteur rural à hauteur de 451 millions d’euros d’ici à 2015 ».

Se prononçant sur la particularité de l’initiative « nouvelle alliance pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle », Emmanuël Beth dira qu’une « telle initiative a le mérite de fédérer les initiatives et d’amener les partenaires dans le cadre d’engagements, à créer une synergie entre eux ».

Par la voix de Simone Zoundi, « les acteurs du secteur privé renouvellent leur engagement à s’investir dans l’agriculture au Burkina Faso, pour la réalisation des objectifs de la Nouvelle Alliance ».

L’initiative de la nouvelle alliance pourra contribuer, pense Mme Zoundi, à la résolution des problèmes du secteur privé rural, problèmes « exprimés au cours des différentes rencontres annuelles gouvernement-secteur privé ».

Les partenaires demandent des réajustements

Les partenaires du G8 souhaitent obtenir « l’intégration d’une mesure spécifique sur l’amélioration des outils de résilience et de gestion des risques agricoles ».

De plus, relève l’Ambassadeur Beth, il est « important de nommer rapidement les responsables de programmes du PNSR (Programme national du secteur rural) et de préciser les activités qui seront mises en œuvre en 2013-2015 ». Et de poursuivre, « il sera nécessaire de mettre en place un mécanisme formel de suivi des engagements de cette Nouvelle Alliance ».

Au-delà, souligne le porte-parole des pays du G8, « il apparaît important de créer les conditions qui contribueront à faciliter l’exécution des projets des investisseurs privés, notamment à travers un dialogue accru avec les banques commerciales de la place ».

Dans ce sens, et en des termes assez explicites, Mme Zoundi requiert « la mise en place de mécanismes d’accompagnement et de financement direct des plans d’affaires ». Il s’agira à travers ces plans, de travailler à l’acquisition entre autres, d’équipements pour les industries agroalimentaires, de moyens logistiques et de transport, à la création d’infrastructures de stockage et d’espaces viabilisés en zones industrielles.

Fulbert Paré

Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 18 février 2013 à 10:05, par Bala Wenceslas SANOU En réponse à : Sécurité alimentaire au Burkina : 1 377 milliards de FCFA à mobiliser d’ici à 2022.

    La sécurité alimentaire reste un déterminant pour le développement de tout pays. La nouvelle alliance pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle constitue une opportunité à effectivement valoriser pour tirer profit de façon rationnelle et durable. L’ouverture au secteur privé est à soutenir en prenant en compte certains producteurs agricoles familiaux (Cf. Agrobusiness au Burkina Faso- Quels effets sur le foncier et la modernisation agricole ? GRAF, 2011 -PP59-62).
    Le Ministre de l’Agriculture et de la Sécurité Alimentaire fait bien d’établir un lien entre le PNSR et la politique de sécurisation foncière. Sa vision de faciliter l’accès des ’petits producteurs’ aux intrants agricoles à travers le secteur privé présente un intérêt. Cependant, il convient aussi d’insister sur la sécurisation de droits fonciers ruraux des exploitants familiaux avec des effets en termes d’accès à des crédits à taux raisonable, en plus d’autres types d’exploitants agricoles-appelés Nouveaux Acteurs- qui se doivent encore de convaincre de la valeur ajoutée de leur production agricole (pour éviter des immobilisations foncières inutiles ou accaparements des terres rurales qui ne feront qu’exacerber les conflits fonciers récurrents).

  • Le 18 février 2013 à 16:05, par Karlos En réponse à : Sécurité alimentaire au Burkina : 1 377 milliards de FCFA à mobiliser d’ici à 2022.

    A mon humble avis ,la securité alimentaire ne pourra venir que de la securité des instutions ! le Burkina s’est spécialisée dans le coupage administratif qui vise plus récompenser (caser)des amis que l’efficaciter surtout dans le devlp Rural !tenez à quoi sert de séparer des productions(Végétales et Animales) unies pour le meilleur et pour le pire : qelle sécurité alimentaire peut-on avoir sans les produits laitiers et les protéines d’origine animales !comment developper l’agriculture sans la fumure organiq et la traction animale ! Soyons logique un Dev .durable ne se fera jamais la réunification du Ministère du Developpement Rural(agri-elevage et environnement). On peut se flatter longtemps mais l’echec est programmé :suivez quelques exemple
    A partir des enquetes MRA-PNud,<<il ressort que la production de céréales (hors riz), de coton et d’autres produits de rentes représente 96,0% de la production agricole totale. Ainsi, rapportée à l’échelle de la production totale agricole, la contribution moyenne de l’élevage à la valeur ajoutée de l’agriculture est d’environ 19,2%. Sur cette base, la contribution du sous secteur de l’élevage à la création de la valeur ajoutée agricole est estimée à 126,8 milliards de FCFA en 2008,
    Contribution du sous-secteur de l’élevage aux revenus des ménages ruraux
    Selon les résultats de l’enquête sur les conditions de vie des ménages de 2003, environ 38,8% des revenus monétaires des ménages ruraux proviennent de l’élevage, contre 22,5% pourl’agriculture. Ainsi, au plan national, le sous secteur de l’élevage constitue la principale
    source de revenus monétaires pour les ménages en milieu rural. Alors au regard du rôle que joue les revenus monétaires dans l’accès aux services sociaux de base tels que la santé et
    l’éducation, il ressort que le sous secteur de l’élevage contribue de façon très significative à l’amélioration du niveau de développement humain des populations rurales au Burkina Faso.
    La contribution aux revenus monétaires des ménages varie
    fortement selon les régions. Dans les régions du Sahel et du Centre Nord, la part des revenus monétaires tirés de l’élevage ressort supérieure à 50% et s’élèvent respectivement à 68,9% et
    55,4%. Egalement dans les régions du Plateau central, du Nord, de l’Est et du Centre-Est, le
    sous secteur de l’élevage est la principale source de revenus monétaires des ménages ruraux et
    sa contribution varie entre 30,9% et 36,3%.

  • Le 18 février 2013 à 20:44, par Obama En réponse à : Sécurité alimentaire au Burkina : 1 377 milliards de FCFA à mobiliser d’ici à 2022.

    Attention l’occident est un accident. C’est pas claire. On veut louer(acheter) nos terres pour produire moins chère et continuer à dominer le monde. Soyons vigilant....

  • Le 19 février 2013 à 08:10, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Sécurité alimentaire au Burkina : 1 377 milliards de FCFA à mobiliser d’ici à 2022.

    - Oui, je suis Agriculteur et je pense que l’élaboration du PNSR comme cadre unique de planification et d’intervention dans le secteur rural est une idée géniale en ce qu’elle permet une harmonisation et coordination des interventions en même temps qu’elle permet une efficacité de l’aide. Ensuite, elle consacre la partie nationale comme leadership et permet d’organiser les renseignement sde la SCADD en ce qui concerne le développement rural. J’ai suivi son adoption en conseil des ministres vers fin octobre 2012 je crois.

    En fait, le PNSR permettra un meilleur suivi des opérations dans le secteur rural et diminuera la pagaille des intervenants. Seulement, il faut que tout se déroule dans les régions et surtout éviter la concentration des décisions d’investissements au niveau central des ministères.

    Par Kôrô Yamyélé

  • Le 19 février 2013 à 08:21, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Sécurité alimentaire au Burkina : 1 377 milliards de FCFA à mobiliser d’ici à 2022.

    - Le découpage actuel des ministère ne va pas perturber la mise en oeuvre du PNSR car il me semble que les concepteurs du PNSR ont anticipé sur ces genres de surprises.

    Toutefois, il aurait fallu qu’il y ait un grand Ministère du Développement Rural avec des ministères Délégué pour chaque secteur : Agriculture, Elevage, Environnement, Eau Potable et assainissement.

    On adjoindra au Ministère Délégué à l’Agriculture, un Secrétariat Particulier à l’Eau Agricole.

    - Cette idée est valable parce que le Ministère de l’Agriculture et de la Sécurité Alimentaire à lui seul n’assure pas la sécurité ALIMENTAIRE. Pour avoir la sécurité ALIMENTAIRE, il y a l’élevage, l’eau, etc.

    Au lieu de Ministère de l’Agriculture et de la Sécurité Alimentaire, on aurait pu dire : Ministère de l’Agriculture et de l’Autosuffisance Céréalière. Biensûr que les céréales seuls ne sont pas dedans, il y a tout ce qui est tubercules, etc., mais le terme ’’Agriculture’’ va renfermer tout ceci.

    Par Kôrô Yamyélé

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