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Face-à-face Luc Adolphe Tiao et forces vives de la Région du Sud-ouest : le rendez-vous du donner et du recevoir

Publié le mardi 5 février 2013 à 23h16min

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Face-à-face Luc Adolphe Tiao et forces vives de la Région du Sud-ouest : le rendez-vous du donner et du recevoir

Dans le cadre de sa tournée dans la Région du Sud-ouest, le premier ministre Luc Adolphe Tiao a eu une rencontre avec les forces vives de ladite région dans une salle pleine à craquer. L’occasion a été celle pour les fils et filles de la région de soumettre leurs doléances au Chef du gouvernement qui les a en retour invités à travailler pour plus de cohésion et de culture de la paix sociale. C’était le 3 février dernier à Gaoua.

Après avoir rencontré sur place les populations des provinces du Ioba, de la Bougouriba et du Noumbiel, le Premier ministre Luc Adolphe Tiao a échangé avec l’ensemble des forces vives de la région à Gaoua, chef-lieu et de la province du Poni et de la région du Sud-ouest. L’objectif majeur visé à travers toutes ces activités et rencontres dans la région du Sud-ouest comme dans les autres régions, c’est selon le Chef du gouvernement « de vivre les conditions d’existence de nos compatriotes, de connaître de façon palpable les difficultés qu’elles vivent, de partager leur vécu quotidien, de les écouter et d’échanger directement avec tous les représentants des forces vives de chaque Région ».

C’est dans une ambiance conviviale et avec les représentants des quatre provinces que compte la région que le Chef du gouvernement a mis un point d’honneur sur les réalités que vivent les populations du Sud-ouest, en particulier leurs difficultés. A l’issue de la présentation du contexte de la rencontre qui, selon Luc Adolphe Tiao, s’inscrit en droite ligne de la volonté de son gouvernement à garder le contact avec les populations en s’approchant davantage d’elles, le représentant de la province du Poni, celui du Ioba, celui de la Bougouriba et celui du Numbiel, se sont succédés à la tribune pour la lecture du message de leur province. A l’analyse, il s’agit en réalité de doléances dont la satisfaction est à même de permettre aux populations de ces provinces de tourner la page de difficultés réelles et pas des moindres. Ces doléances ont même fait l’objet de mémorandum à l’attention du gouvernement.

A la suite des représentants de province, au nom des jeunes, des femmes, des personnes âgées et des élèves, certaines autres personnes se sont exprimées. De ces dernières interventions, l’on peut retenir des doléances spécifiques à chacune de ces catégories socio-professionnelles. Tandis que le représentant des personnes âgées requiert la création d’un service de gériatrie au sein des centres de santé dans la région, la représentante des élèves, Kaboré Safi, demande la réouverture de la série scientifique du second cycle (2nde, 1ère, Tle) précédemment fermée par manque d’enseignants de matières scientifiques, le manque de salles d’études, le manque de clôture au niveau de la plupart des établissements d’enseignement à Gaoua ce qui en fait des passages dans toutes les directions, l’équipement du laboratoire du lycée Bafoudji au profit des élèves, la disponibilité de bibliothèques assez bien fournies en matériels didactiques au programme.

Avant de situer ses interlocuteurs sur la suite de cette rencontre d’échanges, le Premier ministre rassure « nous ne sommes pas venus pour vous distraire ». Toutefois, précise Luc Adolphe Tiao, « avant de prendre des engagements, il est de bon ton d’examiner de près les préoccupations ». Et d’ajouter, « ce qui est sûr, c’est qu’aucune préoccupation soulevée ici ne sera rangée dans les tiroirs ». D’ores et déjà, il a appelé à la mutualisation des efforts en relevant que le développement ne saurait être l’apanage du seul gouvernement, ni des seules collectivités territoriales, mais l’affaire de tous.

Mais séance tenante, certaines préoccupations ont reçu un écho favorable, même si le Chef du gouvernement a indiqué se démarquer de la démagogie en évitant de faire des promesses. En effet, il sera satisfait dans les deux semaines à venir, à en croire Moussa Ouattara, ministre des Enseignements secondaire et supérieur, au besoin d’enseignants de matières scientifiques à Gaoua. L’équipement du laboratoire au profit des élèves, c’est aussi pour très bientôt ; a laissé entendre le Premier ministre qui a aussi suggéré la mise en place le plus vite possible d’un comité technique chargée, dans les trois mois à venir, de faire des propositions concrètes de filières de formation en vue de la création sollicitée, d’une université à Gaoua dans les deux prochaines années.

Luc Adolphe Tiao a également indiqué que « le gouvernement doit prendre des engagements forts par rapport à certaines autres préoccupations ». « C’est la question des deux grands barrages, l’un sur la Bougouriba et l’autre sur le Noumbiel », a-t-il poursuivi, avant de promettre « je vais commettre les ministres concernés d’engager des études pour que nous soyons situés sur leur faisabilité ». Ces études devront permettre de savoir si ces réalisations sont possibles ou non. En tout état de cause, martèle le Chef du gouvernement qui relève que le projet de construction du barrage de Wessa est sur une bonne piste, « il faut nécessairement au moins deux grands barrages hydroélectriques dans cette région ». Et des aménagements, notamment agricoles seront réalisés au sein de ces barrages, a aussi indiqué Luc Adolphe Tiao, avant de préciser que « nous voulons faire de cette région, un pôle de croissance ».

Par rapport à une préoccupation relative au bitumage d’une route allant de Orodara à Batié en passant par Banfora et qui devra coûter 1 000 000 000 FCFA, le Premier ministre pense qu’il ne devrait pas y avoir de problème, en précisant que « la BAD (Banque africaine de développement) s’est engagée à nous accompagner ». « Nous allons accélérer les études (y relatives) », a indiqué le Chef du gouvernement.

A Gaoua, « il faut un véritable centre régional de santé à l’exemple de Ouahigouya », précise le Premier ministre qui a demandé à la Mairie de trouver rapidement un vaste terrain à cet effet. En attendant, a laissé entendre le Chef du gouvernement, un vaste programme de réhabilitation des centres de santé dans tout le pays devra permettre dans un bref délai, d’améliorer la qualité des services au CMA de Gaoua.

A l’issue de ces indications de pistes de solutions aux difficultés que rencontrent les populations du Sud-ouest, le Premier ministre a demandé que soit mis en place sous la supervision du Gouverneur de la Région, un comité de suivi des réponses qui seront apportées aux différentes préoccupations consignées dans un mémorandum. Avant de déclarer la séance close, Luc Adolphe Tiao a, de vive voix, appelé à la cohabitation pacifique, à l’entente et à la mutualisation des efforts pour le développement de la Région, et leur a réitéré ses remerciements pour la parfaite réussite de ce cadre de dialogue.

Ce cadre de dialogue a également été celui pour le Premier ministre d’inviter les élus du scrutin du 2 décembre dernier à la collaboration et au respect mutuel en privilégiant l’intérêt de leurs concitoyens par rapport à leurs intérêts politiques ou partisans.

Juste avant cette rencontre avec les forces vives de la région du Sud-ouest, Luc Adolphe Tiao a rendu visite au CMA de Gaoua et au Lycée professionnel Doma Somé de Gaoua. Entièrement financé par la République taïwanaise à hauteur de 2 400 000 000 FCFA, ce lycée professionnel a ouvert ses portes en octobre 2012 avec 114 élèves dont 18 filles. Ces élèves sont en formation dans les filières agroalimentaire, électronique, et maintenance de véhicule automobile. Les filières agronomie et maintenance rurale sont prévues pour y être ouvertes les années à venir.

Fulbert Paré (stagiaire)

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