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ASSEMBLEE NATIONALE DU BURKINA : 13% de suppléants et 17 demi-députés

Publié le vendredi 1er février 2013 à 22h53min

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                                               ASSEMBLEE NATIONALE DU BURKINA : 13%  de suppléants et 17 demi-députés

Je l’écrivais dans une de mes précédentes réflexions avant les élections du 2 décembre 2012, législatives et municipales couplées, qu’il y avait de fortes chances pour nous, de nous retrouver avec un nombre assez élevé de suppléants à l’assemblée nationale. Au vu de la configuration actuelle de l’hémicycle, l’on se situe effectivement dans ce schéma.

Sur les 127 députés élus dont les mandats ont été validés, il y a 17 suppléants qui ont pris par la suite le relai à leurs titulaires, si mes calculs sont exacts. Ce sont eux, ces suppléants, qui après avoir vu leur mandat respectif validé, siègeront en lieu et place des titulaires.

Selon les textes, si au bout d’une moitié de mandature, ‘’l’autre’’ n’est toujours pas revenu réclamer sa ‘’chose’’, alors ce sera du ‘’tout bénef’’ pour le suppléant en question. Ce dernier se verra alors légitimé. Le siège ne sera donc plus éjectable, mais plutôt renforcé.

17 suppléants, cela équivaut à peu près à un peu plus de 13% des effectifs totaux au sein du Parlement. Ce qui est loin d’être négligeable.
Une grande majorité des suppléés, si je peux les appeler ainsi, sont des ministres, à commencer par le premier d’entre eux ou encore des présidents d’institution.

Ceux-ci ne pouvant pas cumuler leurs fonctions nominatives avec celles qui sont dévolues aux députés, ils ont été bien obligés de faire un choix selon le règlement intérieur de la Représentation nationale.

Il y a aussi le cas de ceux-là qui, à l’image du conseiller et frère du chef de l’Etat, François Compaoré, ont décidé de ne pas siéger pour des logiques personnelles.

Apparemment ça aussi, ça existe : c’est-à-dire qu’on peut se faire élire, puis refuser tranquillement d’assumer son mandat.
Dans ce cas pourquoi alors avoir sollicité les suffrages des électeurs et avoir battu campagne avec toute la débauche d’énergies et de moyens financiers que l’on connaît ?

A cette question François Paul Compaoré a sa réponse. Il voulait dit-il, juste faire gagner son parti, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). C’est pourquoi il est bruyamment sorti de l’ombre.

Mais en fait, combien de personnalités concernées par ces situations ne perçoivent-elles pas en réalité la question de la suppléance comme une sorte d’assurance professionnelle qu’elles peuvent brandir à tout moment, dès lors que l’un des deux fers mis au feu ne chauffe plus assez ou s’est carrément refroidi ?

De l’ADP à l’Assemblée nationale actuelle, ce ne sont pas les conflits qui ont manqué au sujet de ce ‘’naam’’ parlementaire tant disputé. Bien au contraire.

Par le passé, on a même vu d’honorables gens se délester de leur écharpe puis s’empoigner verbalement et presque physiquement, parce que l’une d’entre elles ne semblait pas disposer à respecter le ‘’deal’’ conclu avant les élections.

Gageons simplement que ce renfort de députés suppléants ne fera pas baisser le niveau des débats à l’Assemblée nationale. Déjà que celui-ci n’est pas toujours à la hauteur des attentes, car trop formalisé, si ce n’est trop formaté.

J.SOME
Lefaso.net

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