Assemblée nationale : Le Premier ministre à l’épreuve d’investiture
Le 30 janvier 2013 mérite d’être une date inscrite en lettre d’or dans les annales de notre Représentation nationale, en ce qu’elle aura été celle de la première plénière de la Vè Législature après la mise en place de ses différents organes. Mieux, cette plénière aura été l’occasion, pour la première fois dans notre pays, d’investiture à l’issu d’un vote à la majorité absolue, du Chef du gouvernement après présentation de sa déclaration de politique générale.
La déclaration de politique générale n’est pas un exercice anodin, tant elle situe et la Représentation nationale et le peuple burkinabè sur l’orientation de la politique gouvernementale qu’entend conduire le Premier ministre issu, conformément à l’article 46 de notre Constitution, de la majorité parlementaire. De plus, elle est une exigence constitutionnelle depuis la révision de notre Loi fondamentale en juin 2012. A l’article 63 de notre Constitution en effet, il est dit ceci : « dans les trente jours qui suivent sa nomination, le Premier ministre fait une déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale. Cette déclaration est suivie de débats et donne lieu à un vote. L’adoption de cette déclaration vaut investiture ». Le constituant burkinabè donne donc à la Représentation nationale le pouvoir de décider du sort d’un Premier ministre nommé par le Président du Faso.
Appartenant à la famille politique qui a remporté les élections législatives du 2 décembre dernier, Beyon Luc Adolphe Tiao a été reconduit dans ses fonctions de Premier ministre le 31 décembre 2012. A partir de cette date, Luc Adolphe Tiao avait jusqu’à ce jour 30 janvier 2013 pour présenter et défendre devant l’Assemblée nationale sa déclaration de politique générale à l’effet de se voir investir ou non selon qu’il recueille ou non la majorité absolue des voix à l’issu d’un vote qu’auront émis les députés sur cette déclaration. Dans la deuxième hypothèse, le Président du Faso devra démettre, dans un délai de huit jours, le Premier ministre pour ensuite nommer un autre.
Accueilli à ce dernier délai en compagnie des membres de son gouvernement, et après avoir été salué, félicité et introduit par le président de l’Assemblée nationale Soungalo Appolinaire Ouattara, Luc Adolphe Tiao a décliné en quatre axes, sa stratégie pour, dit-t-il, « parachever la mise en œuvre prompte et réussie du projet de société de son Excellence Monsieur Blaise COMPAORE « Bâtir, ensemble, un Burkina émergent ». En 1h30mn environ, le Premier ministre a exposé ce qu’il entend, avec les membres de son gouvernement, faire en matière de consolidation de l’investissement humain et de promotion de la protection sociale, en matière de développement institutionnel et de renforcement de la gouvernance, pour booster la croissance accélérée et l’émergence, et en termes aussi bien de dynamiques nouvelles pour l’économie que de priorités transversales.
Par rapport à la mise en œuvre de chacun de ces axes, le Premier ministre s’est voulu convainquant et rassurant ; sans doute parce qu’il a conscience de la délicatesse de son exercice du jour en ce qu’il sanctionne la confiance qui lui a été renouvelée. Au début de l’exercice en effet, Luc Adolphe Tiao a indiqué à la Représentation nationale que « c’est à la fois avec une profonde humilité et une légitime fierté que je me présente devant votre Auguste Assemblée afin de soumettre ma Déclaration de Politique Générale à votre sanction, comme l’exige la Constitution ». Et en des termes plus explicites, le Premier dira à la fin de sa déclaration, « je sollicite humblement votre vote de confiance pour accomplir la mission que le Président du Faso m’a confiée pour poursuivre la mise en œuvre de son programme quinquennal ». Cette délicatesse, au-delà de tenir à toute vraie opération de vote, tient à l’occasion, à la nature secrète d’émission des voix (bulletin secret) quand on pense aux divergences qu’il y a au sein de la famille politique du Premier ministre.
Luc Adolphe Tiao a également saisi l’occasion pour saluer la qualification des Etalons aux quarts de finale de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN 2013), et l’offensive militaire déclenchée depuis le 11 janvier dernier par l’armée française.
Se prononçant sur cette déclaration de politique générale, Me B. Stanislas Sankara du groupe parlementaire ADJ pense que « le Premier ministre n’a pas été en profondeur sur les questions essentielles comme la lutte contre la corruption et l’impunité ». Il a dénoncé l’envoi de magistrats dans des institutions politiques en même temps qu’on leur demande de dire le droit. Pour lui, le Premier ministre aurait dû également dire ce qui se passe avec l’exploitation minière qui connaît des soulèvements populaires par endroits.
Et par rapport au système éducatif, Me Bénéwendé Sankara note que le Chef du gouvernement n’a pas dégagé des pistes à même de sortir ce secteur des remous qu’il connaît très souvent depuis un certain temps. « C’est un discours classique, mais plus équilibré avec des innovations », c’est en ces termes qu’il s’est résumé. Il a fini par inviter les députés de l’opposition comme ceux de la majorité à se sentir plus libre au nom de leur mandat national dans le vote pour l’investiture du Premier ministre.
« Nous faisons une appréciation positive du discours du Premier ministre, nous le félicitons », a laissé entendre Mamadou Benon, du groupe parlementaire CFR. Et de préciser ; « l’ensemble des secteurs de notre pays a été pris en compte ; nous allons voter l’investiture du Premier ministre tout en critiquant objectivement le discours dans certains endroits ». Et ces endroits, c’est entre autres les perspectives par rapport au secteur agricole où il faut accélérer la mécanisation, au lieu de parler d’agriculture traditionnelle améliorée. Pour lui, ce qui est en jeu, c’est non des questions politiques, mais le bonheur du peuple burkinabè.
« Je pense que le Premier ministre a balayé les secteurs clés du programme quinquennal du Président Blaise Compaoré », c’est en ces termes que s’est prononcé Gérard Bila Segda du groupe parlementaire CDP. Le discours donne des perspectives intéressantes, notamment en matière d’éducation, a-t-il indiqué.
Fulbert Paré (stagiaire)
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 31 janvier 2013 à 07:26 En réponse à : Assemblée nationale : Le Premier ministre à l’épreuve d’investiture
Rien de neuf au Faso. Il continue à gérer sans s’attaquer réellement aux problèmes du peuple comme d’habitude avec ce parti au pouvoir depuis 25 ans
2. Le 31 janvier 2013 à 07:45 En réponse à : Assemblée nationale : Le Premier ministre à l’épreuve d’investiture
Toujours la même chose et sur le terrain, rien.
Je ne sais pas pourquoi, ceux qui ont détourné, en plus du remboursement ne vont pas en prison. Ce qui est sur, on voit ce qui se passe au Sénégal aujourd’hui sur les biens mal acquits. Le premier ministre aime parler de règlement de compte et de preuves. Honte pour lui.
Des remboursements qui se fondent dans le noir. Honte pour lui. Il n’a qu’à nous dire que si ont prend ses derniers, on va prendre bons nombre de personne qui ont été aux affaires. Il parle des dossiers classer de 1000f pour nous dire que tout le monde est concerné par la corruption. Honte pour lui. On parle là, des ceux qui ont détourné nos centaines de millions.
La jeunesse veut des postes. Pourtant, la jeunesse ne suit rien. Si elle suivait les choses, beaucoup de choses allaient se régler.
Nos dirigeants par d’incivisme. Pourtant, ce sont eux mêmes qui créent tout ça. Quand tu es en face de chacun qui te ment à tout moment, qui barre ta voie pour ta réussite et qui te demande de ne rien dire. Vous voyez un peu ce qui se passe en Egypte ? La population qui a défié le couvre feu ? Ce sont de telle manière, le fait de résoudre les problèmes par les discours, laissé les voleurs courir et toujours occuper des postes de responsabilités qui entraine à ces genres de chose.
Voila Benjamin Douamba qui vient pour demander à être ministre. Une folie de vouloir de profiter du système.
3. Le 31 janvier 2013 à 08:28, par OREO En réponse à : Assemblée nationale : Le Premier ministre à l’épreuve d’investiture
Oui on sent que ça bouge. Mais il faut de la volonté politique de la part de nos premiers responsables. Les secteurs à prioriser sont vraiment ceux de la sécurité, de la corruption, de l’agriculture et de la gestion du territoire (parcelles et domaines). Courage aux burkinabé.
Le 31 janvier 2013 à 09:58, par Abidine En réponse à : Assemblée nationale : Le Premier ministre à l’épreuve d’investiture
J’ai été particulièrement déçu par l’intervention de certains députés quant il a été question de réagir sur la déclaration du PM.
Je fais particulièrement allusion aux députés de la majorité. Beaucoup d’entre eux ont passé leur temps de parole à faire des appréciations, des éloges sur la personne du PM et certains sont même jusqu’à aller répondre à des questions qui ne leur étaient pas posées, des questions qui étaient adressées au PM, tout ça pourquoi ? J’ai trouvé cela ridicule même si on peut se dire que c’est de bonne guerre, mais quand même, le peuple ne vous a pas voté pour être des lèche bottes, des béni oui oui. Est ce que le rôle du député de la majorité, c’est de caresser le gouvernement dans le sens des poils ? peut être qu’il faudra une petite formation à ces élus pour qu’ils comprennent qu’on peut bien être de la majorité et porter un regard critique sur ce que le gouvernement propose. Je ne pense pas que c’est la meilleure façon de remercier son parti pour avoir été placé sur une liste électorale en passant sous silence les préoccupations essentielles de la population. C’est trahir ce peuple qui a placé sa confiance en vous. Vos enfants et les autres jeunes vous regardent faire des scènes de courbette au PM en disant des choses qui plaisent à ce dernier et au parti. Quelle image vous véhiculez en se comportant de la sorte ? Ressaisissez-vous ces honorables qui ne s’honorent pas !.
4. Le 31 janvier 2013 à 09:03, par fleure En réponse à : Assemblée nationale : Le Premier ministre à l’épreuve d’investiture
Il est toujours bien habillé le premier ministre, j’aime bien. Quelqu’un peut-il me dire svp de quelle région est l’habit qu’il porte sur la 1ère photo ? où est-ce qu’on peut le trouver à Ouaga ?Merci.
Le 31 janvier 2013 à 14:39, par Luc En réponse à : Assemblée nationale : Le Premier ministre à l’épreuve d’investiture
Salut fleure. Je pense que tu peux copier l’image et se renseigner dans les boutiques agées qui pourront te donner l’information. J’en connais beaucoup. L’habit est effectivement joli. Mais il ne faut pas oublier la couture. Les deux vont de paire
5. Le 31 janvier 2013 à 09:18 En réponse à : Assemblée nationale : Le Premier ministre à l’épreuve d’investiture
Je pense que son DPG est reussi. La situation à l’Est est vraiment préoccupante en particulier la province de la Komondjari (Gayéri). Si rien n’est fait, d’ici la fin de l’année toutes les ONG intervenant dans la zone s’en iront.
Félicitation.
6. Le 31 janvier 2013 à 09:24, par Sak-siida En réponse à : Assemblée nationale : Le Premier ministre à l’épreuve d’investiture
Je pense que le discour est positif, maintenant, reste la mise en pratique. Attendons de voir donc !
7. Le 31 janvier 2013 à 09:30, par lajuriste En réponse à : Assemblée nationale : Le Premier ministre à l’épreuve d’investiture
hé que dit l’UPC dans tout ça on t’a voter c’est pas pour rien hein !!!
Le 1er février 2013 à 10:01, par ramodg toaka En réponse à : Assemblée nationale : Le Premier ministre à l’épreuve d’investiture
Vous n’avez encore rien vu. Je suis convaincu que vous allez le regretter.On se moque du peuple. L ’UPC ne pourra pas faire même le quart de ce qu’a fait Me Sankara. Vous croyez que quoi. Le pouvoir a financé l’UPC pour sa campagne, ainsi il aura une main-mise sur toute l’opposition. J’espères et je souhaite vivement me tromper
8. Le 31 janvier 2013 à 18:45, par Ratamanegre En réponse à : Assemblée nationale : Le Premier ministre à l’épreuve d’investiture
Merci pour le discours mais nous préferons plus la pratique à la théorie de tous les jours.Je souhaite intervenir sur le sujet évoqueé par le PM concernant le cadrage des prix des loyers ;si cela est fait cela soulagerais la pauvre population du BF.Le prix de loyer est vachement cher dans notre pays,et le gouvernement ne dit rien et laisse les richrads pillés la pauvre population.Exemple,un fonctionnaire de catégorie a comme indemnités de logement 8500f.Nul part au BF,on ne peut avoir un logement à ce prix même au dernier village de Tougan avec leurs maisons en case(chez nos esclaves).Le prix de loyer au BF commence de 15 000f minimum en allant.Ce monsieur qui touche son maigre salaire est obligé de retrancher 6500f pour compléter son loyer.Est normal.Je propose que l’Etat prenne des textes pour réguler le loyer comme suit :
Chambre salon 10 000 f (Ouaga) et 7500f ( milieu rural)
chambre salon douche interne (12500f)
2 chambres salon douches internes : 15000f
mini villas (25000f)
Avec ces prix,ceux qui pillent ou spéculent les parcelles dans tous les quartiers seront découragés et cesseront d’investir dans l’immobilier et comme cela,tout le monde pourra avoir une parcelle pour construire son propre logis. Vraiment nous souffrons avec le loyer au Faso !
9. Le 1er février 2013 à 09:45, par bakussosso En réponse à : Assemblée nationale : Le Premier ministre à l’épreuve d’investiture
La restauration de l’autorité de l’état voilà qui est bien dit. Il est temps que soit mis fin à la pagaille qui règne ds la gestion administrative du pays. des étudiants qui giflent leurs profs,des ministres qui reviennent sur leurs décisions,des enseignants qui refusent d’optempérer à une décision d’affectation et sont soutenus dans leur acte d’indiscipline par des responsables administratifs ;vraiment, plus jamais ca.
10. Le 1er février 2013 à 10:01 En réponse à : Assemblée nationale : Le Premier ministre à l’épreuve d’investiture
Bien, mais ce qui est inquiétant c’est le boom minier. pourquoi le Burkina Faso ne met pas des strategies en place pour exploiter lui même son sous sol.même si on n’est pas techniquement posé, il faut faire avec ceux qu’il y a.former les explotants archaiques, mettre à leur dispositions les moyens necessaires pour exploiter convenablement l’or.Mettre une commité de récupération de l’or directement par l’Etat et proceder à sa mise sur le marché mondial. Car les grandes sociétés étrangères ne fond que nous exploiter 30% ce n’est rien, la population ne le recent pas en tout cas. Pauvre de nous. Et les générations futurs ?....
11. Le 1er février 2013 à 10:32, par vision En réponse à : Assemblée nationale : Le Premier ministre à l’épreuve d’investiture
je n’attends rien de nos dirigeants actuels à commencer par le PM himself.je ne les crois pas jusqu’à hola la la
12. Le 2 février 2013 à 11:01, par arsene En réponse à : Assemblée nationale : Le Premier ministre à l’épreuve d’investiture
vives félicitations au premier ministre. juste un recalibrage : je pense qu’au lieu d’applaudir pour les services financiers et annexes seulement (douanes,impôt,,,,,) t qui ont fait rentrer des milliards !!!!! ils faut peut être applaudir pour les enseignants qui ont formé ces agents dès le primaire, les agents de santé qui leur ont donné naissance et soigné jusque là ; ou bien ?
alors travaillez a doter les autres corps de plus de moyen ne serait ce k pour qu’ils puissent vous fournir les financiers si utile à votre pays. je termine par une question monsieur le premier ministre : vous pensez que votre mère qui a été sage femme est moins utile qu’un douanier ? revoyez les conditions des agents de santé et des enseignants pour une justice sociale !!!!!!!!!