Une déclaration qui sera suivie de débats au cours desquels les élus apprécieront largement toutes les questions relatives à l’épanouissement du peuple burkinabè. Elle sera également suivie, pour la première fois sous la IVe République d’un vote qui a valeur d’investiture. Si la déclaration de politique générale ne recueille pas la majorité absolue des membres composant l’Assemblée nationale, le président du Faso met fin aux fonctions du Premier ministre dans un délai de huit jours.

En effet, la déclaration de politique générale du Premier ministre sera bâtie autour du programme politique de Blaise Compaoré, « Bâtir ensemble un Burkina émergent » ; un programme suffisamment dévoilé lors des élections présidentielles de 2010 et plusieurs fois rappelé à différentes occasions. Il repose essentiellement sur la Stratégie de croissance accélérée pour un développement durable (SCADD). Ce désormais référentiel de développement du Burkina vise à consolider les acquis déjà engrangés dans les domaines politique, économique et social au cours du mandat présidentiel de cinq ans qui court depuis novembre 2010.

Il s’agira alors pour Luc Adolphe Tiao de rappeler la consolidation de la démocratie et le renforcement de la construction de l’Etat de droit. Où l’on note une avancée significative avec la preuve palpable de la bonne tenue des élections couplées. Le Premier ministre va, sans doute, noter également « la consolidation de la liberté d’expression et d’opinion, la promotion de la presse, du genre, du dialogue social, du tissu associatif, de la décentralisation et de la réforme du système judiciaire ». Sur le plan économique, Luc ne s’empêchera pas de souligner les résultats remarquables en matière de croissance notamment sur le plan agricole… Le développement humain durable à travers les différentes formes d’investissement ne passera pas sous silence.

La construction d’infrastructures sanitaires, routières, éducatives…, sont, en outre, une des avancées notables au Faso. Puisque cette déclaration de politique, première du genre, ne sera pas une mince affaire, Luc Adolphe Tiao devra être plus convaincant pour avoir l’assentiment de la représentation nationale. Militant de la première heure du parti majoritaire, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), déjà rompu à l’exercice, il est inéluctable qu’il maitrise déjà les dossiers qu’il aura à défendre devant les élus (il y était en octobre 2012) devant cette même représentation nationale pour parler des mêmes réalités du pays.

Le fait majeur reste uniquement le vote du « Oui ou Non » pour sa reconduction comme le stipule l`article 63 de la Constitution. On peut pourtant affirmer qu’il sera bien maintenu. Puisque sa déclaration recueillera la majorité absolue des membres qui compose l’Assemblée nationale. Sur le 127 députés, 70 sont du Congrès pour la démocratie (CDP). Sans compter les partis de la mouvance présidentielle. Il n’y aura donc pas de surprise.

Bassératou KINDO

L’Express du Faso