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Subvention de l’Etat à la presse privée : "Il y a eu injustice"

Publié le mercredi 22 décembre 2004 à 08h15min

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Le mensuel burkinabè "L’Etendard" estime qu’il a été sans raison valable mis à l’écart de la subvention de l’Etat à la presse privée. "Il y a eu injustice", dit en substance son directeur, dans cette note.

Monsieur le Directeur,

Au regard des difficultés rencontrées par la presse privée burkinabè dans son travail quotidien, l’Etat a consenti de lui allouer une subvention annuelle de 150 millions de F CFA. Pour notre part, ce n ’est pas qu’en 2003 que nous avons postulé à cette subvention et nous avons été éligible.

Mais le décret ministériel d’octobre 2004 (rétroactif) définissant les critères d’éligibilité à la subvention 2004 concernait l’année 2003. Notre journal "l’Etendard" n’a pas obtenu de subvention en 2002 mais est paru neuf mois sur douze avec deux numéros doubles. Si nous avions eu la subvention en 2002, nous l’aurions utilisée pour aider à tirer le journal en 2003.

Dans l’article 2, aux alinéas 6 et 7 des nouveaux critères d’éligibilité, il est dit :
6 : avoir édité sans interruption du 1er janvier au 31 décembre de l’année civile écoulée.
7 : justifier de toutes les parutions de l’année civile écoulée.

Monsieur le Directeur, pour nous, ces points ne nous condamnent pas dans la mesure où nous sommes paru sans interruption en 2003, même si nous avions fait deux numéros doubles. Tous les autres points de l’article 2, à savoir les points 1, 2, 3, 4, 5,8,9,10, 11, 12, 13, 14 et les articles 5, 6, 7 et 8 ne méritent même pas d’être relevés ici parce que ne souffrant d’aucune anomalie de notre part. Nous avions fourni à cet effet, tous les documents nécessaires. Où donc le journal "l’Etendard" a-t-il failli pour qu’on l’écarte de la subvention 2004 ?

Nous pensons plutôt que ce journal qui se bat avec ses propres moyens, sans aucune autre subvention, mérite d’être soutenu et encouragé comme tous les autres.

Monsieur le Directeur, si l’on devrait lire les alinéas 6 et 7 de l’article 2, de la manière dont la commission paritaire et certains agents du ministère de l’Information l’ont compris, peu de journaux seraient retenus parce qu’ayant fait au moins une ou deux semaines, souvent même deux mois de pause pour certains avant de reprendre leurs activités pour diverses raisons : congés ou problèmes de trésorerie etc.

"Nous ne méritons pas cela"

Monsieur le Directeur, par cette correspondance, nous voudrions vous fournir l’explication et l’information nécessaires par rapport à notre mise à l’écart de la subvention 2004. Nous voudrions aussi à l’endroit de la commission paritaire exprimer toute notre déception par rapport à la manière dont cette subvention a été répartie.

Nous estimons que nous remplissons les conditions et par conséquent, nous devrions être éligible. Il serait aussi nécessaire pour la transparence, que la commission paritaire définisse clairement les modes de calcul de la subvention. En effet, nous ne comprenons pas que, pendant que certains organes qui ont fait 10 parutions, bénéficient de la subvention et d’autres qui en ont fait 9, ne bénéficient de rien alors qu’ils remplissent tous les autres critères.

En outre, dans l’article 5, il est dit :
Article 5 : pour tous les organes de presse candidats à la subvention, le nombre d’agents déclarés à la CNSS est un critère majeur de sélection.

Le ministère de l’Information et la commission paritaire n’ont pas respecté ce critère. Sinon l’Etendard ne serait pas écarté. Il y a des organes qui n’ont pas atteint le nombre d’agents déclarés par l’Etendard mais qui ont été éligibles. Quelle explication peut-on donner à cela ? Nous ne le savons pas. Mais la conclusion que nous tirons est qu’il n’y a pas de raisons valables pouvant conduire à notre mise à l’écart.

Nous restons dans la logique de ce raisonnement jusqu’à ce que les preuves contraires nous soient fournies.
Nous ne méritons pas cela parmi tant d’autres journaux. Nous sommes tous au service de notre pays et nous travaillons à son rayonnement.
Monsieur le Directeur, veuillez recevoir toute notre estime.

La Directeur de publication,
Daouda SOUABO

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