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Mali : Les oubliés de la guerre

Publié le jeudi 17 janvier 2013 à 00h50min

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 Mali : Les oubliés de la guerre

On pense très peu à eux depuis que les Rafale, Mirage et autres hélicoptères Tigre de l’armée française tonnent de toute leur puissance destructrice dans le ciel malien et que l’offensive terrestre vient d’être engagée. Pourtant, les civils sont ceux qui paient le plus lourd tribut à cette guerre que la France a déclenché le vendredi 11 janvier dernier pour anéantir le terrorisme, ce cancer qui ronge le Nord-Mali et dont les métastases menacent dangereusement l’ensemble du Sahel africain, voir le continent entier.

S’il l’acte de François Hollande de mettre un coup d’arrêt définitif à la progression des groupes islamistes au Mali et de les déloger du septentrion de ce pays où ils régnaient en maîtres depuis l’année dernière, est louable, force est de reconnaître que ce déluge de feu a considérablement accrut le nombre des populations maliennes en exil. C’est en masse qu’elles avaient déjà fui les exactions des nouveaux occupants adeptes de la charia. Et que ce soit au Burkina Faso, en Mauritanie ou au Niger, les pays où ils ont élu domicile pour la plupart, le quotidien des réfugiés maliens est loin d’être enviable. Loin de chez eux, après avoir tout abandonné dans leur fuite précipitée, ils vivotent grâce à la générosité des autorités et des populations locales, appuyés par des ONG de divers horizons.

Le logement, la santé, l’éducation, et surtout la nourriture sont pour eux des équations permanentes et à multiples inconnues, auxquelles se greffe l’incertitude du lendemain. Car, même si la guerre prend fin, tôt ou tard, dans quel état retrouveront-ils ce pays qu’ils ont déserté sans autre forme de procès, l’instinct de survie ayant logiquement pris le dessus sur tout le reste ? Seront-ils en mesure de tout reprendre à zéro ?

Rien n’est moins sûr pour la majorité, et ce ne sont pas les nouveaux fuyards de Konna, de Diabaly, de Gao, de Tombouctou ou même de Bamako, pour cause des bruits de botte, qui échapperont au triste destin des exilés de guerre. Malheureusement, les civils aux mains nues, donc sans défense contre les vols, les vols et les tueries sauvages n’ont pas d’autres alternatives. Vivement que cette autre guerre, de libération soit-elle, qui va encore occasionner la régression du continent noir, qui peine à décoller économiquement, connaisse vite son épilogue. Et ce serait déjà un soulagement pour les populations civiles et les organisations oeuvrant dans l’humanitaire !

Morin Yamongbè

Fasozine

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Vos commentaires

  • Le 17 janvier 2013 à 05:34, par Filou En réponse à : Mali : Les oubliés de la guerre

    Cest le début de la misère pour eux.

    Partout ou les occidentaux sont intervenu pour ces types de conglits(Pakistan, Afganistant, Yémen), on se fiche des population locales. L’essentiel est que les mines d’uranium au Niger voisin, les puits de pétrole, les interets a Bamako ne soeint pas menacé.

    Vous allez voir ! A bout de souffle ces populations épouseront les causes dihadistes et le conflit repartira de plus belle, non seulement au Mali mais aussi au Burkina.

    Beaucoup applaudissent bêtement l’intervention militaire en oubliant les causes réelle du conflit.

    Rendez vous dans quelques années si nous sommes vivant et vous m’en direz quelque chose.

  • Le 17 janvier 2013 à 09:36, par GREEK En réponse à : Mali : Les oubliés de la guerre

    Il faut savoir ce qu’on veut dans la vie ! Si vous le savez pas encore, dans la vie on est amené à faire souvent des choix et le plus souvent on opte pour ce qui arrange la majorité.
    Il faudrait chacun à son niveau faire ne serait-ce qu’un petit don et vous verrez cher journaliste que ces gens ne seront pas des oubliés. A part écrire ces genres de récit, qu’avez-vous fait de concret pour eux en votre nom propre ou au nom de la coalition des journalistes ??? La France ne peut pas tout faire figurez vous...

  • Le 17 janvier 2013 à 10:54, par odilejr En réponse à : Mali : Les oubliés de la guerre

    Malheureusement "on ne fait pas d’omelette sans casser des oeufs" et c’est le triste sort réservé aux civils dans toute guerre. Mais que faut-il faire , laisser les terroristes régner sur le pays, couper des mains, bastonner à tour de bras ? la liberté a un prix qui est souvent élevé !

  • Le 17 janvier 2013 à 10:57, par ALIAS En réponse à : Mali : Les oubliés de la guerre

    POUR CONSTRUIRE IL FAUT SOUVENT DETRUIRE PARFOIS NECESSAIRE MAIS TOUJOURS SERVIR.

  • Le 17 janvier 2013 à 11:49, par lawson jhonson En réponse à : Mali : Les oubliés de la guerre

    c’est pas serieux ......oh mon dieu..........

  • Le 23 janvier 2013 à 12:11, par Esperansodes En réponse à : Mali : Les oubliés de la guerre

    Est-ce que réellement notre monde peut mettre fin à une pensée radicaliste qui s’appuit sur une foi religieuse ?
    Personnellement je repons que c’est non et non, il serait très très difficile de mettre fin à la vision inhumaine et à la pensée satanique de certains gens qui se reclament de l’Islam qui enseigne la paix, la fraternité, l’amour. Bien que des forces françaises et africaines sont déployées dans le grand nord du Mali pour instaurer la paix et éloigner des coeurs des pauvres innocents le chagrin et la peur je pense que c’est une guerre qui est annoncée contre des fils virtuels du grand Satan "Belzebul" qui est le terrorisme international.
    Ainsi, à mon humble avis il est bien préferable et urgent de permettre le déploiement d’une force d’interposition internationale mandatée par les Nations unies pour mettre fin aux conquêtes des groupes armés et protéger les populations civiles en proie à la terreur des combats et de créer des structures d’accueil pour les déplacées des zones d’affrontement dans les zones libérées afin de palier à d’autres problèmes liés au respect des droits des réfugiés de guerre.
    Dans tout ça je me pose quelques de réflexion :
    Comment en est-on arrivés à rendre inévitable une intervention armée de la France dans l’une de ses ex-colonies ?
    Comment comprendre que la France combat au Mali ceux qu’elle soutient en Syrie ?
    Comment comprendre que la France combatte au Mali la politique menée par le Qatar et l’Arabie saoudite et qu’elle la soutienne en Syrie ?
    Comment ne pas se poser la question des conséquences du non-respect de la résolution de l’ONU lors de l’intervention en Libye ?
    Et de l’armement corollaire de ceux que la France combat au Mali ?
    Pourquoi la CEDEAO et la France ont refusé à son temps que le capitaine Sanogo soit en possession de son arsenal militaire en provenance du port de Sénégal et de la Guinée de Alpha Kondé ?

    Bref, comment expliquer que l’on affirme combattre le « djihadisme » (ce qui est parfois vrai) et que, en réalité, la politique étrangère menée aboutisse à le conforter ?
    Comment ne pas voir que, une nouvelle fois, la France entre en guerre un vendredi et que le parlement ne soit consulté que le mercredi suivant ? Le fonctionnement démocratique et constitutionnel est-il à ranger dans le rayon des vieilles lunes ?
    Une fois de plus bref, j’espère que toutes ces questions sont pour une réflexion dans la construction d’un monde de paix et juste. Il faut que les puissances mondiales laissent parfois leurs intérêts partisans de côté, qu’elles pensent aux innocents qui perdent leur vie dans des considérations insensées. Que ces puissances mondiales cherchent plutôt à prévenir que guérir et en se faisant les faux pompiers des innocents et des sans voix.
    Pour finir, il faut que ces islamistes ou ces radicaux religieux sachent que la Vie est une grâce divine et elle est sacrée, Personne sur cette terre n’a le droit de hotter la Vie de son semblable pour quoi que ce soit, qu’ils sachent que le Dieu du prophète Mohamed « Paix et Salut sur lui » n’est pas un Dieu de la terreur c’est un Dieu de Paix, d’Amour et de Cohésion sociale.

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