LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Manutention à la zone industrielle : La main d’œuvre de plus en plus rare

Publié le mardi 8 janvier 2013 à 23h17min

PARTAGER :                          

L’abondance de la main d’œuvre n’est plus une réalité dans certaines usines notamment dans les huileries à Bobo-Dioulasso. Des promoteurs de ces dites entreprises sont obligés de payer les frais de la nouvelle donne. Les raisons de la situation.

« Avant, ils (les ouvriers) attendaient toujours à la porte. Ils ne manquaient jamais et dès que le besoin se présentait, on leur faisait appel. Ce qui n’est plus le cas depuis l’ouverture des sites d’or. Ils ont presque disparu », explique Abdoulaye Boundi, responsable des ressources humaines à la Société africaine de commercialisation et de distribution (SAFCOD). Il ajoute que pour le moment, leur usine n’est pas confrontée à ce manque de main d’œuvre d’autant plus que les machines sont aux arrêts. La SAFCOD, souligne Abdoulaye Boundi est loin d’être la Sofitex qui, à son avis est le « noyau » en termes de recrutement de main d’œuvre. La campagne s’est ouverte récemment et le besoin de main d’œuvre est évident.

Malheureusement, a-t-il expliqué : « La plupart des manœuvres sont sur les sites d’or. Ils estiment que sur les sites d’orpaillage, les offres sont juteuses même au risque de la vie ». Alors depuis cette ruée vers les sites d’or, les ouvriers ont maintenant le dernier mot. L’huilerie Bâ Mariama ne dira pas le contraire. En effet, un beau matin, Romain Yaro, logisticien de la maison, chargé du recrutement des manutentionnaires, était contraint d’appliquer les nouveaux tarifs avant que ces derniers ne commencent le travail. Au lieu de 400 FCFA pour décharger, le nouveau tarif est 500 FCFA, et la même somme pour la mise en sac et 600 FCFA pour le classement en hauteur.

Pour ainsi dire que les contrats ne s’établissent qu’à leur gré et en fonction de leur disponibilité. Par exemple, a confié Abdoulaye Boundi : « Une société d’huilerie de la place est restée plusieurs jours sans fonctionner. Pour cause de manque de main d’œuvre. Nous leur avons envoyé ceux avec qui nous avons signé un contrat pour décharger les camions ».

A la SOFIB où nous avons rencontré Mamadou Barro, directeur des ressources humaines, il soutient qu’ils n’ont pour le moment pas rencontré ce problème de manque de main d’œuvre. La SOFIB a une équipe avec laquelle il a toujours travaillé.

A la SN-Citec où les supputations vont bon train par rapport à ce manque de main d’œuvre, malheureusement, notre souhait de rencontrer le directeur des ressources humaines, n’a pas été entendu. « Je vous recontacterai », nous a-t-il dit alors qu’il s’apprêtait à sortir de son bureau. Ce qu’il faut retenir, est la fuite des manœuvres vers les sites d’orpaillage. A l’huilerie Bâ Mariama, une autre destination nous a été mentionnée par Moussa Sanou, comptable de la maison. Il s’agit du travail du bois. Selon cette source, la manutention du bois venu de pays étrangers, paye mieux que dans les unités d’huilerie.

C’est pourquoi, les ouvriers ont contraint l’employeur (même temporaire), à payer plus. Cette situation selon Mamadi Camara, président du Groupement des transformateurs des produits oléagineux du Burkina (GTPOB), influe sur le coût de la production. Les entreprises qui fonctionnent régulièrement, payent désormais des millions pour la manutention. Il lie lui aussi la situation à l’exploitation minière qui a « pris », la tête des Burkinabè. Seules les entreprises à organisations particulières comme la FILSHA sont à l’abri de cette crise de manœuvres. En effet, selon le directeur de la FILSHA, Abdoulaye Nabolé, au niveau de la FILSHA, le problème ne se pose pas. Car son personnel est organisé de sorte que les tâches s’exécutent de façon tournante.

Souro DAO
et Kindo Bassératou

L’Express du Faso

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina : Une économie en hausse en février 2024 (Rapport)