Depuis quelques semaines, la décision de la Fédération burkinabè de football (FBF) de ne pas autoriser le Centre de formation Planète Champion à prendre part au championnat national de football de première division continue de faire des gorges chaudes. Dans les milieux sportifs, on ne cesse d’en parler et "les non initiés" en la matière s’interrogent et veulent comprendre. N’ont-ils pas raison, quand on sait, observateur averti ou non du football, que le Centre Planète Champion a contribué à des moments de gloire du football burkinabè ?

On se souvient encore de la participation des Etalons cadets (la majorité des joueurs étaient issus de Planète champion) à la CAN (vice-champion) et au mondial 1999, ainsi qu’à la CAN (vice-Champion) et au mondial (3e place) 2001. Mais voilà qu’une affaire d’accession en première division vient semer le trouble, créer un climat de suspicion dans l’environnement du football burkinabè.

Dans ce qui paraît être un imbroglio, il faut avouer que les cartes ont été mal jouées dès le départ. En effet, les premiers responsables de la FBF déclarent avoir accepté la requête des responsables de Planète champion qui ont émis le voeu que le Centre ait de la compétition. C’est dans ce sens que ce centre de formation affilié à la fédération burkinabè de football en 2001, a pris part aux championnats de troisième et deuxième divisions. Et après avoir dominé ses adversaires, le Centre qui a joué jusqu’au bout, se voit interdit de rentrer dans la cour des grands. Une décision qui a des conséquences sur les joueurs ainsi que sur les encadreurs qui ont travaillé beaucoup plus dans cet objectif.

Pour des amateurs du sport-roi au Burkina, l’occasion était ainsi belle d’admirer les qualités de ces joueurs à ce niveau de la compétition. Leur déception est donc grande. La décision de la FBF est quant à elle, sans appel. Pour beaucoup de peronnes, ce sont des espoirs qu’on brise fondamentalement avec une décision qui a été prise avec du retard.

Les responsables de la FBF qui ont accepté la sollicitude de Planète Champion, reconnaissent aujourd’hui que le problème qui se pose est de n’avoir pas matérialisé cet accord par écrit. Ainsi, chacun tirant la couverture sur lui, on ne sait plus à qui donner raison dans une situation pareille. Dans le principe, Planète champion qui est un centre de formation, possède une catégorie de joueurs d’une tranche d’âge. L’objectif premier d’un centre est d’abord de former des joueurs. Mais en admettant qu’un Centre participe à une compétition, il était judicieux de consigner toutes les clauses par écrit. A ce niveau, la FBF endosse une grosse part de responsabilité.

Pourquoi n’avoir pas invité Planète Champion à régulariser sa situation quand on sait que toute équipe dans une pareille situation a toujours des ambitions de figurer parmi l’élite ? De même que la FBF, tout le monde est coupable : les clubs adverses qui avaient conscience des conséquences et n’ont soufflé aucun mot en laissant faire ou encore la presse, qui n’a jamais relevé le fait qu’il est difficile pour un Centre dont la vocation est de former, de participer à cette catégorie de compétition.

L’impression qui se dégage finalement, c’est que certains ont pensé que Planète champion n’avait pas les moyens de dominer tous ses adversaires. Or, il les a dominés du pied à la tête, si bien que nous en sommes arrivés à une décision, qui à la limite, met mal à l’aise.

En pareille circonstance, on dit souvent que le vin est tiré et qu’il faut le boire ; mais ce vin doit avoir un autre goût qui passe difficilement à la gorge des pensionnaires de Planète Champion. Au Burkina, on a cette habitude de poser des actes sans en mesurer les conséquences futures. Mais tout cela offre l’occasion de clarifier définitivement les choses pour l’avenir et de le signifier officiellement, afin qu’on ne soit pas à chercher des coupables à tout moment ou à assumer des responsabilités à n’en pas finir et qu’on aurait pourtant pu éviter.

Le Pays