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Cheik Abdoul Madjid Kasogbia, théologien et prédicateur musulman : « Mohammad n’a pas apporté une nouvelle religion mais la même que les autres prophètes qui l’ont précédé »

Publié le lundi 7 janvier 2013 à 17h27min

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Cheik Abdoul Madjid Kasogbia, théologien et prédicateur musulman : « Mohammad n’a pas apporté une nouvelle religion mais la même que les autres prophètes qui l’ont précédé »

Sur invitation du Centre de recherche et de formation islamique (CERFI), Cheik Abdoul Madjid Kasogbia, prédicateur congolais, théologien, expert en analyse comparée des religions, vient de séjourner au Burkina. Un séjour mis à profit pour animer des conférences publiques dans plusieurs villes du pays des hommes intègres autour du thème : « le message divin à travers Abraham, Moïse, Jésus et Mohammad : convergence ou divergence ». Le 03 janvier 2013, c’était l’étape de la capitale, Ouagadougou, qui a vu le palais des sports de Ouaga 2000 refuser du monde.

Dès 6h, fidèles musulmans et autres curieux ont commencé à converger vers le palais des sports de Ouaga 2000. Si bien qu’à 8h, il n’y avait quasiment plus de place assise à l’intérieur. Les retardataires ont dû s’installer à l’extérieur sous des tentes dressées pour l’occasion. A 9h10mn, le maître de cérémonie donne des consignes à adopter durant la conférence : pas d’applaudissements, pas de « A tak bir » émotionnel à tout va. Il demande plutôt le silence et la méditation durant la conférence.

C’est finalement sous le coup de 9h40 que l’homme le plus attendu de la matinée fit son entrée au palais des sports de Ouaga 2000, vêtu d’un boubou sobre et coiffé d’un chapeau afghan. Aussitôt les photographes se ruent sur le présidium. La sécurité dut faire le ménage, créant quelques frustrations.

Avant de lui donner la parole, c’est d’abord Moussa Nombo, président du CERFI (structure organisatrice de l’évènement) qui prend la parole pour remercier Allah d’avoir permis la tenue de cette activité. Se réjouissant de la mobilisation, il profite pour lancer un appel à l’union pour relever les défis qui se présente à la communauté musulmane. « Ce matin, l’émotion est intense mais ne saurait suffire. Les batailles doivent se poursuivre » afin de surmonter le défi de l’intelligence, lance-t-il.

Ainsi dit, le modérateur Khalid Ilboudo présente la délégation congolaise composée de quatre personnes et cède la parole au conférencier. Cheik Abdoul Madjid Kasogbia est un théologien spécialiste en analyse comparée des religions, ancien séminariste, fin connaisseur de la bible et du coran. Faut-il le rappeler, le thème de sa conférence était intitulé : « le message divin à travers Abraham, Moïse, Jésus et Mohammad : divergence et/ou convergence ».

Il commence par préciser les rapports de filiations entre ces différents messagers de Dieu. Abraham serait le grand-père des trois autres qui, eux sont des cousins. Moïse et Jésus sont issus d’Abraham par Isaac pendant que Mohammad est de la descendance d’Ismaël, autre fils d’Abraham. Cette précision faite, le théologien congolais passe aux différents points de convergence dans le message enseigné par ces quatre prophètes d’Allah. « Tous les messagers ont été envoyés par un seul Dieu ; ils étaient tous porteur d’un même, celui d’inviter l’humanité toute entière à adorer Dieu sans l’associer avec quoi ou qui que ce soit ; à mener une vie vertueuse fondée sur sa volonté sur le plan vertical comme horizontal », soutient Abdoul Madjid Kasogbia. Les différents prophètes ont également apporté de la part de Dieu une seule religion, mais qui a connu plusieurs dispensations prophétiques, affirme-t-il. Ils ont apporté des lois de formes différentes pour remédier aux exigences de leurs époques. « Mais toutes ces lois avaient un même objectif, celui de rétablir le culte qu’on doit vouer à Dieu ».

Abordant les points de divergence, Cheik Abdoul Madjid soutient que le message d’Abraham était adressé à son peuple, ceux de Moïse et Jésus sont adressés aux enfants d’Israël. « A la différence des trois, le message de Mohammad est destiné à toute l’humanité. Mohammad n’a pas apporté une nouvelle religion mais il a apporté la même religion que les autres prophètes qui l’ont précédé. Mais c’est à lui que Dieu avait révélé la forme définitive, parfaite et universelle de cette religion qui avait été prêchée par ses prédécesseurs », rappelle le prédicateur congolais.

« Donc, il n’y a pas de conflit entre Mohammad et les autres prophètes qui l’ont précédé. Il ne devrait pas y avoir de conflit entre les croyants aujourd’hui qui se réclament des différentes confessions parce que tous croient en un prophète qui a été envoyé par un seul Dieu et qui était porteur d’un même message », déclare-t-il. Ainsi donc, la question de religion ne devait pas se poser en principe. En tout cas, pas comme on le constate aujourd’hui. Mais tous devaient travailler ensemble pour la préservation de la paix dans ce monde.

« Nous disons aux chrétiens que les musulmans ne sont pas leurs ennemis et que Mohammad est le prophète qui leur avait été destiné parce qu’ayant été envoyé à toute l’humanité et qu’en acceptant Mohammad, ils ne s’égareront jamais du droit chemin, mais par contre ils retrouveront la sainte doctrine qui avait été enseignée par tous les prophètes de Dieu et ils auront toutes les récompenses parce qu’ils croiront à Mohammad après avoir cru à Jésus Christ qui sont tous des prophètes de Dieu », conclut l’ancien séminariste de Kinshasa.

Le comité d’organisation s’est dit très satisfait de cette activité qui a connu une adhésion massive du public. « Nous l’avons invité afin qu’il puisse partager ce qu’il sait de la religion et nous aider à mieux faire comprendre notre religion. Vous voyez tout ce monde mobilisé depuis son arrivée, c’est une fierté pour nous les organisateurs et tous les musulmans du Burkina », se réjouit Moussa Nombo. C’est donc dire que l’objectif de départ a été largement atteint.

D’aucuns espéraient voir des débats entre Abdoul Madjid et des pasteurs burkinabè ; ce que le comité d’organisation ne semble pas avoir souhaité, estimant que cela n’était pas au programme.

Moussa Diallo
Lefaso.net

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