LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Soungalo Ouattara, Président de l’Assemblée nationale : Le couronnement de longues années d’engagement politique

Publié le lundi 31 décembre 2012 à 07h27min

PARTAGER :                          
Soungalo Ouattara, Président de l’Assemblée nationale : Le couronnement de longues années d’engagement politique

Soungalo Appolinaire Ouattara (56 ans, marié et père de 2 enfants), est depuis ce vendredi 28 décembre 2012, le président de la nouvelle Assemblée nationale du Burkina Faso issue des élections législatives du 2 décembre dernier. Candidat du parti majoritaire, le Congrès pour la démocratie et le progrès, il a été naturellement élu avec 96 voix contre 30 voix pour son adversaire de l’Union pour le progrès et changement, Denis Nikièma. Si l’homme à proprement parler n’est plus à présenter pour avoir assumé ces six dernières années des charges ministérielles dont celles de ministre de la Fonction publique, du travail et de la sécurité ou de ministre de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat, l’événement que constitue sans doute sa désignation au perchoir mérite quand même que l’on revisite son parcours.

A première vue, cette propulsion, si l’on peut l’appeler ainsi, de Soungalo au-devant de l’épicentre du débat politique national paraît quelque peu surprenante. En effet, décrit avant tout comme un technocrate, un homme de dossier, un administrateur chevronné ; son engagement politique a été le plus souvent occulté, passé en arrière-plan. Au point que rare sont ceux qui ont vraiment misé sur sa candidature au perchoir. Il est indéniable que l’originaire de Koumi, village situé à une quinzaine de kilomètres de Bobo-Dioulasso, mérite amplement son qualificatif de grand technocrate. Administrateur civil de profession, Soungalo Ouattara aura donné la pleine mesure de ses capacités en matière de promotion d’une administration publique efficace au service des usagers, tant à travers les nombreux postes de responsabilité occupés, tant à travers le nombre de ses publications (une dizaine) dont la plus emblématique reste sans conteste « Gouvernance et libertés locales, pour une renaissance de l’Afrique », publiée en 2007 par Karthala.

Comme ministre de la Fonction publique, il s’est particulièrement illustré dans la bonne organisation des concours grâce, entre autres, à la lutte sans merci engagée contre les fraudeurs, à l’utilisation efficiente des technologies de l’information et de la communication. Une œuvre de salubrité administrative qui lui a parfois valu d’être quelque fois désigné, ces dernières années par des médias, homme de l’année. Par ailleurs, Ouattara, avant d’exercer de 2006 à 2007 ses premières fonctions ministérielles, notamment celles de ministre délégué auprès du ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, chargé des Collectivités locales, a été successivement secrétaire général du ministère de l’Administration territoriale et de la Sécurité (1988-1994) ; secrétaire permanent de la Commission nationale de la Décentralisation (1994-1995) et secrétaire général de la Présidence du Faso (1995-2006). Bref, sur le plan de la connaissance et de la gestion des affaires administratives et des collectivités locales, le natif de Bobo Dioulasso est incontestablement un poids lourd.

Mais, ceci dit, son élection aujourd’hui à la tête de l’Assemblée nationale du Burkina Faso est loin d’être fortuit. Au-delà de l’équilibre régional recherché au sein du pouvoir dans l’occupation des hautes fonctions, cela vient couronner les efforts de longues années d’engagement politique de l’homme. Si son ascension au niveau de sa région d’origine a quelque peu pris du temps, il a fallu attendre jusqu’en 2007 pour le voir désigner commissaire politique régional des Hauts-Bassins du CDP ; son militantisme au sein de la formation présidentielle ne date pas de maintenant. En 1989, il était déjà membre du Conseil national de l’Organisation pour la démocratie populaire / Mouvement du Travail (ODP/MT). Dans son engagement politique, il a été entre autres, directeur provincial de la campagne des élections couplées du 2 décembre 2012 du CDP dans la province du Houet ; directeur de la campagne présidentielle des Hauts Bassins en 2010 ; secrétaire national à la décentralisation et aux relations avec les élus locaux du CDP ; président du comité provincial de Soutien ODP/MT pour les élections municipales de 1995 dans le Houet ; secrétaire administratif de la direction régionale de la campagne présidentielle de l’ouest en 1998 et depuis le dernier congrès du CDP en mars 2012, il est secrétaire chargé des organisations de la Société civile du secrétariat exécutif national du parti. On le voit, Soungalo Ouattara n’est pas un novice en politique.

Enfant, Ouattara rêvait de devenir journaliste. Mais, la vie a voulu qu’il devienne administrateur civil (il l’est depuis 1983), d’abord. Ensuite il est devenu ministre. Maintenant, il est parlementaire et de surcroît président de l’Assemblée nationale.

Et au regard de son expérience, il ne devrait pas avoir trop de mal à assumer ses fonctions. Surtout que la législature qui commence ne présente pas pour le moment de très grandes batailles en perspectives, vu que les principales réformes politiques ont été adoptées au cours de cette année ; et vu aussi que le CDP est majoritaire à l’hémicycle. Tout est donc réuni pour que Soungalo célèbre, ce 31 décembre 2012, dans la plus grande joie, son cinquante sixième anniversaire puisqu’il est né un certain 31 décembre 1956 à Bobo-Dioulasso.

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique