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Armées africaines : Pourquoi sont-elles si nulles ?

Publié le lundi 17 décembre 2012 à 11h54min

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Armées africaines : Pourquoi sont-elles si nulles ?

Les crises actuelles au Mali et en RDC le confirment une nouvelle fois. Mal équipées, mal commandées, mal entraînées et... mal aimées, la plupart des forces de sécurité subsahariennes sont dans un piteux état. Enquête.

Le patron d’Africom - le commandement militaire américain pour l’Afrique - est allé droit au but lors d’un briefing accordé le 3 décembre au Homeland Security Policy Institute, un think-tank réputé de Washington. Prié de s’exprimer sur les chances de réussite d’une opération militaire au Nord-Mali, le général Carter F. Ham s’est dit très sceptique sur les capacités d’une force conjointe africaine à mener seule une telle action. Depuis des années, a-t-il expliqué, les rares armées opérationnelles du continent ont été entraînées et équipées pour participer à des opérations de maintien de la paix, mais elles sont incapables de mener une guerre offensive.

En d’autres termes : si nous, Occidentaux, ne prenons pas les choses en main - ce qui, en l’état, n’est ni envisageable ni souhaitable -, il ne se passera rien. Le diagnostic est cruel, mais il est juste. Et ce qui vaut pour l’armée malienne en déroute, chassée de Kidal, Gao et Tombouctou en moins de trois mois après avoir abandonné armes, bagages et munitions aux mains des insurgés, vaut aussi pour une bonne partie de l’Afrique francophone : cinquante ans après les indépendances, aucune armée ou presque n’est en mesure de défendre son propre territoire national.

Comme d’habitude, c’est de ce révélateur des crises africaines qu’est la RDC que nous viennent les images les plus choquantes de cette faillite. La chute de Goma, le 20 novembre, a jeté sur la route de Bukavu un troupeau informe d’hommes en uniforme de l’armée congolaise, officiers en tête, comme aspirés par le siphon de la débâcle. Une masse à la fois folle et molle soldant au fil des kilomètres ce qui lui restait de dignité dans l’allure comme dans la tenue, les bras chargés du butin des pillages, souvent abrutie par l’alcool et le chanvre, délivrée de toute discipline. Ces naufragés débraillés aux visages hébétés de fatigue, raclant le sol de leurs godillots, de leurs baskets ou de leurs tongs, le casque sur l’oreille, constituent pour les civils réfugiés auxquels ils se mêlent une menace latente.

Derrière ce défilé pathétique des chemineaux de la défaite, c’est toute une nation qui s’effondre. De Bamako à Kinshasa, quand une armée en déroute ne suscite plus de la part des citoyens que colère, amertume, sarcasmes et parfois terreur au passage de la cohorte chancelante et prédatrice de ces silhouettes avachies qui se nourrissent sur la bête, c’est le pays tout entier qui subit une sorte de castration symbolique.

Ce mauvais film où une soldatesque en fuite dépouille ceux qu’elle est censée protéger, les habitants des deux Kivus ne l’ont que trop vu depuis quinze ans. Mais ils ne sont pas les seuls. En 1996 et 1997, ce sont toutes les villes traversées lors de leur retraite éperdue que les ex-FAZ, ces Forces armées zaïroises dont Mobutu était si fier, ont soumises à la loi du racket. En Centrafrique, le moindre coup de boutoir d’une rébellion de coupeurs de route fait reculer la Garde présidentielle jusqu’aux portes de la capitale. En Ouganda, les tueurs de l’Armée de résistance du seigneur (LRA) et leur chef Joseph Kony se jouent depuis des années des bataillons de l’armée régulière lancés à leur poursuite.

En Côte d’Ivoire, les Forces de défense et de sécurité de Laurent Gbagbo ne sont jamais parvenues à reprendre le contrôle de la moitié nord du pays et la nouvelle armée de son successeur Alassane Ouattara n’a de républicaine que le nom, tant sa composition et son comportement sur le terrain paraissent unilatéraux. Au Congo-Brazzaville, cinq mois de guerre civile en 1997 n’ont même pas permis à l’armée loyaliste de s’emparer des quartiers nord de la capitale, avant de se faire balayer par les miliciens Cobras. L’on pourrait multiplier les exemples de ces armées de parade, aussi remarquables les jours de défilé qu’inaptes sous le feu, aussi redoutables dès qu’il s’agit de taxer les véhicules qui s’aventurent aux abords de leurs barrages qu’incapables de tenir leurs positions sous la mitraille, souvent contraintes par carence et aboulie de sous-traiter les lignes de front à des supplétifs incontrôlés : Maï-Maï en RDC, Ganda-Koy et Ganda-Izo au Mali, Libériens et Dozos en Côte d’Ivoire, Djandjawid au Soudan.

Peur

Les raisons de cet échec collectif ne tiennent évidemment pas à la qualité intrinsèque des hommes de troupe, ni à la formation des officiers (tout au moins les officiers supérieurs), issus souvent des meilleures écoles. Outre la logistique et les moyens adéquats, ce qui manque le plus à ces armées en gestation sont la motivation et le sens de la mission qui leur est confiée. Se battre sans savoir pourquoi on se bat et avec l’impression constante de ne pas être respecté ni soutenu par un pouvoir politique fort et un leadership uni sont des handicaps rédhibitoires. Au Mali comme en RDC, les militaires ont eu la conviction d’avoir été trahis par l’arrière, au point de développer une obsession de la cinquième colonne comme syndrome compensatoire à leur propre humiliation. Ils se méfient de l’État et l’État se méfie d’eux, au point qu’aujourd’hui encore certains chefs d’état-major, voire certains présidents, ne distribuent armes et cartouches qu’avec une extrême parcimonie, de peur qu’elles ne se retournent contre eux. Tout en somme est affaire de gouvernance. Et sur ce point, l’Afrique a encore un long chemin devant elle...

Malgré tout, quelques bons élèves

Les problèmes structurels dont souffrent les armées subsahariennes ne doivent pas occulter leurs qualités, ou les progrès accomplis au cours des dix dernières années par certaines d’entre elles. Après avoir contribué avec succès à la transition de l’apartheid à la démocratie, l’armée sud-africaine reste ainsi l’une des plus puissantes du continent, en particulier grâce à son aviation de combat et de transport... En outre, elle déploie un peu plus de 1 000 hommes au sein de la Mission des Nations unies pour la stabilisation de la RDC (Monusco).

Le Kenya compte parmi les autres armées bien notées : ses troupes s’entraînent régulièrement, y compris avec les Britanniques et les Américains. Les bénéfices sont là, comme en témoigne le bon comportement des soldats kényans engagés contre les Shebab à travers la Mission de l’Union africaine en Somalie (Amisom). Même si son matériel est vieillissant, il reste tout à fait opérationnel. Cette efficacité se traduit par les déploiements à l’étranger : observateurs en RD Congo, importants contingents en Somalie et au Soudan du Sud, instructeurs en Ouganda...

Toujours en Somalie, les 5 000 soldats ougandais engagés ont fait preuve d’une certaine efficacité en dépit de lourdes pertes, tandis que le pays modernise son arsenal et que les États-Unis pourraient transférer des appareils de surveillance et de reconnaissance. Accusé par l’ONU de soutenir les rebelles du M23 en RD Congo, le pouvoir de Kampala a fait savoir qu’il pouvait envisager un retrait de Somalie. S’il survenait, l’Éthiopie enverrait alors une dizaine de milliers d’hommes. Ses militaires connaissent déjà bien le terrain pour y avoir affronté et battu les Shebab.

Également accusé de soutien au M23, le Rwanda dispose de forces efficientes, surtout dans le domaine des opérations d’infanterie légère et de lutte antiguérilla. Déployées notamment au Darfour, ces troupes sont reconnues aux Nations unies pour leurs compétences, en particulier dans les actions civilo-militaires.

D’autres pays entrent également dans cette catégorie des élèves en net progrès : le Ghana et la Tanzanie participent à plusieurs opérations de maintien de la paix des Nations unies ; le Tchad et la Mauritanie, avec leurs unités spécialisées, sont considérés par les experts militaires comme les seuls pays de la sous-région à vraiment pouvoir faire la différence face aux jihadistes dans le nord du Mali.

Laurent Touchard

Jeune Afrique

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Vos commentaires

  • Le 17 décembre 2012 à 12:20, par Tapsoba En réponse à : Armées africaines : Pourquoi sont-elles si nulles ?

    Et sans surprise ,le Burkina n a même pas droit de citer parmi les bons élèves.Tout simplement parce que son armée s est salie les mains en s en prenant à ses propres populations depuis un certain Avril 2011,une tache indélébile difficile à s en séparer.Et pourtant,elle fait tout de même la fierté de mon pays à l extérieur dans les missions de maintien de la paix.

  • Le 17 décembre 2012 à 12:36 En réponse à : Armées africaines : Pourquoi sont-elles si nulles ?

    Rien de surprenant,on savait depuis longtemps que nos armées sont bidons,juste là pour défiler lors des cérémonies guignolesques et/ou promptes à embastiller la population.En conclusion il serait honnête de supprimer nos bidasses et confier notre sécurité aux autres pays comme dans tant de domaines qui nous arrosent des milliards tout le temps mais qui ne change rien,la misère est toujours là.A bas nos armées jouisseuses inutiles et coûteuses,exemple de cette milice nommée RSP

    • Le 17 décembre 2012 à 14:59, par Thomas,Ohio En réponse à : Armées africaines : Pourquoi sont-elles si nulles ?

      L’armée américaine ,britannique et canadienne seront dotées très prochainement de capes d’invisibilité ;c’est dire qu’à moins de les cogner il serait difficile pour des ennemis d’ apercevoir une troupe desdits soldats.
      Peut être un jour nous arriverons à un stade où nos armées africaines seront aussi enviées. La police ,la gendarmerie et l’armée (beret rouge) devraient toujours conjuguer leur force au service de leur nation. Ce que la population veut c’est sa sécurité. Merci fasonet.

  • Le 17 décembre 2012 à 13:10, par Autrement En réponse à : Armées africaines : Pourquoi sont-elles si nulles ?

    Oui, c’est bien dommage.
    Et dire qu’une intervention musclée va engendrer une crise où personne n’est en sécurité, donc ce sera encore un pays où il faut envoyer des soldats pour maintien de l’ordre.
    Quel continent ? Ne sommes nous pas aussi capables de vivre sans guerre ? pourquoi vouloir toujours rester au pouvoir sans partage ? pourquoi vouloir toujours brandir l’arme ? Merdes

  • Le 17 décembre 2012 à 13:36, par DUOLO En réponse à : Armées africaines : Pourquoi sont-elles si nulles ?

    Le Burkina ne peut que figurer dans la liste des armées putchistes dans la sous région ouest africaine. Tenez, le Faso est cité dans combien de conflits en Afrique ? Mieux, cette armée s’est illustrée par son clanisme au service d’un homme ou d’une famille. Quelle honte que d’être un militaire digne de ce nom au Faso ? Même pour avoir galons, il faut être au service du "clan" ou bien être "acquis" au système comme on le dit au niveau du palais de justice des "juges acquis". Les nominations aux postes de commandements ignorent royalement l’ancienneté dans le grade le plus élevé pourtant cardinal dans toute armée comme aux USA ou en France. Voyez la publicité qui passe actuellement à la TNB sur les nouvelles tenues de l’armée Burkina comment .ça sent la division. Moi, je suis de l’armée de l’air, de la gendarmerie, du régiment central des armées, et moi du régiment de sécurité présidentiel, etc. C’est quoi cette pagaille organisée ? Vivement l’armée populaire de libération en Afrique au service des masses. Salut

  • Le 17 décembre 2012 à 14:27, par sankara En réponse à : Armées africaines : Pourquoi sont-elles si nulles ?

    Bonne analyse, mais il manque un pays parmi les bons élèves, il s’agit du Sénégal qui, à mon avis, a l’une des armées les plus républicaines et les mieux formées. En effet les officiers de l’armée sénégalaises ont mis en mis la stratégie de l’intervention de l’union africaine aux Comores. Ce st eux également qui constitue l’épine dorsale de la Forces africaines en Attente. C’est la seule armée qu n’a jamais fomenté un coup d’état. Last but not least c’est une armées qui fournit bcp de troupes aux casques bleus depuis les années 60 au zaîre, jusqu’à l’actuel congo en passant par le liban, le libéria, entre autres. d’ailleurs bcp de missions onusiennes sont ou ont été dirigées par des officiers sénégalais. je suis burkinabé mais j’ai bcp de respect pour l’armée nationale du sénégal

  • Le 17 décembre 2012 à 14:41, par çak sida En réponse à : Armées africaines : Pourquoi sont-elles si nulles ?

    Très bonne analyse,le Niger pour moi mérite d’être cité !
    c’est une armée disciplinée qui a fait ses preuves face au rebelles touaregs.
    Pr le reste c’est du n’importe quoi.

  • Le 17 décembre 2012 à 14:46, par Lakbé En réponse à : Armées africaines : Pourquoi sont-elles si nulles ?

    Vive le CDP, Vive le Burkina Faso mourant, Vive notre choix de soumission, Vive notre armée car chaque pays mérite ses dirigeants.

  • Le 17 décembre 2012 à 15:02, par Maigaskia En réponse à : Armées africaines : Pourquoi sont-elles si nulles ?

    Le Niger occupe le 10 e me rang en suivant le classement dans l’ordre croissant ; et chose curieuse l’opposition a crie au scandale quand le régime actuel a revu a la hausse le budget de la defence en 2012. Les animateurs de cette opposition ont ils reelement connaissance du faible niveau de moyens(matériels,financiers et humains) ? Est ce que nous tous nigériens mesurons nous le danger qui nous guette surtout avec le problème malien ? Niamey est la capitale la plus proche de la ligne de front. L’heure n’est plus a la politique politicienne,unissons nous derrières nos FDS et le Niger Vaincra ; après nous parlerons POLITIQUE !!!!!

  • Le 17 décembre 2012 à 15:19 En réponse à : Armées africaines : Pourquoi sont-elles si nulles ?

    Elles ne sonts pas toutes les nulles, les armées africaines. Celle de ma patrie surtout, le Burkina Faso. Elle a jusque là sauvegarder l’integrité territoriale du Faso et je l’en félicite pour ça.
    Elle a été infiltrée à un certain moment de son existence par des voyous. Heureusement que ces bandits ont été demasquée par nos braves soldats et mis hors d’état de nuire.
    Bravo à la vaillante armée Burkinabé.

  • Le 17 décembre 2012 à 18:13, par Le Carré En réponse à : Armées africaines : Pourquoi sont-elles si nulles ?

    Toute armée est à l’image de ses dirigeants mais surtout de son peuple. Passez le temps à voter des dirigeants négatifs et vous aurez une politique négative et sans surprise une armée négative.

  • Le 17 décembre 2012 à 18:14, par Realiste En réponse à : Armées africaines : Pourquoi sont-elles si nulles ?

    Il faut quand même reconnaître que nos bidasses ont pris goût aux opérations de maintien de la paix, gages de promotion sociale. On peut dire qu’il y a toute une génération de notre armée qui n’a pas connu un vrai théâtre de guerre, comme ce qui se dessine au Mali. Donc ça craint

  • Le 17 décembre 2012 à 18:34, par tinto En réponse à : Armées africaines : Pourquoi sont-elles si nulles ?

    La haine et la barbarie avec laquelle nos soldats ont zigouiller leurs frères d’arme à Koudougou (brûlés au feu) avec qui ils ont partagé la garba à la gamelle reste une équation à résoudre avant de chercher les voies et moyens pour rendre efficace l’armée burkinabè.

    • Le 18 décembre 2012 à 08:37, par Mael En réponse à : Armées africaines : Pourquoi sont-elles si nulles ?

      Thomas a dit et répété : un militaire sans formation politique et idéologique, est un criminel en puissance. Et ceux qui ont massacrés d’autres militaires par idéologie pour quelconque président, qui a attaqué sa population pour quiconque sont des criminels en puissance.

  • Le 18 décembre 2012 à 03:36, par kayawoto En réponse à : Armées africaines : Pourquoi sont-elles si nulles ?

    Je reste sidéré face à l’irresponsabilité des soldats africains en particulier cette fâcheuse tendance à racketter les populations qu’ils sont censés défendre. C’est toujours le far west dans nos pays. Ceux qui possèdent un revolver dictent leur loi.Au moins les militaires congolais ont attendu qu’on les sorte de leurs casernes pour piller les populations.Ici ils ont prétexté la mauvaise gestion de leur hiérarchie pour s’en prendre aux populations comme s’ils ne savaient plus où était situé Kossyam. C’est dommage de se dire que des militaires ne se distinguent des délinquants que par le treillis qu’ils portent. Webmaster, ne me censure pas stp !

  • Le 18 décembre 2012 à 10:42, par Le sentinelle En réponse à : Armées africaines : Pourquoi sont-elles si nulles ?

    je crois que l’armée burkinabé malgré les betises de 2011 reste parmis les meilleurs .armées africaines. A part le Ghana parmi les pays qui nous entoure nous avons la meilleur flotte aérienne et le meilleur systéme de defense aérienne.

    • Le 18 décembre 2012 à 11:15 En réponse à : Armées africaines : Pourquoi sont-elles si nulles ?

      Quelle hypocrisie de la part des occidentaux !!!!!!!!! quand vous ne surarmez pas les différentes rebellions vous posez des embargo aux états qui sont en légitime défense. Après ça vient crier que les armées africaines sont si nulles. Mais c’est pas vous c’est nous même les africains qui sont les dindons de la farce

  • Le 5 mai 2013 à 10:53 En réponse à : Armées africaines : Pourquoi sont-elles si nulles ?

    Et le Burkina, à part, le RSP avec les Bationo et les Kaf Kaf qui avancent masqués par le Wak, c’est du maïs. Seul le Général DIENDERE constitue mon modèle d’officier supérieur le plus stratégique de l’Afrique de l’Ouest sous les conseils bien entendus de mon frère, Blaise COMPAORE.
    Mais en face des français et des américains, le RSP sait qu’il ne pourrait pas faire le poids. Le RSP a bien vu leurs forces de frappe lors des entraînements conjoints. Surtout les forces spéciales françaises. Ce sont des Têtes brûlées. S’en fout la guerre. Elles ont fait la différence dans la guerre au Mali contre les djilladistes dans les grottes de Cifora. Et les soldats tchadiens peuvent témoigner.

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