Désiré Conombo, Conseiller au ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme et Balamine Ouattara , le directeur du Bureau burkinabè des droits d’auteur (BBDA) étaient, à l’occasion, à la tête de nombreux artistes et d’une foule d’admirateurs qui sont venus saluer le patriote Madson.

" Bonne arrivée le génie", pouvait-on lire sur une banderole tenue par un groupe d’artistes "Petit quelqu’un, gros Kora", mentionne le même support derrière lequel essayait difficilement de se ranger les artistes burkinabè qui ont fait un déplacement massif.

Papa et maman Madson, après avoir trouvé le chemin qui conduisait à leur fils chéri, étaient tout émus. Quant à Aïcha Junior, elle était dépassée par l’ampleur de l’accueil. Celle qui a véritablement donné au Burkina un prodige, en la personne de Madson Junior, n’en croyait pas ses yeux.

Depuis l’avion, elle se demandait si elle ne rêvait pas. Les caméras de la télévision nationale et de photographes , les micros des journalistes de radio et de la presse écrite, etc., donnaient à ce retour un air de grand événement. C’était réellement une ferveur nationale.

"Manque à cette fête Mahamoudou Ouédraogo, le ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme qui a toujours cru aux potentialités de mon enfant", a murmuré Aïcha Junior. En effet, le ministre de la Culture a été le sauveur de la situation, nous avait révélé la mère adoptive de Madson Junior, qui, à quelques jours des Kora, ne savait pas si la délégation burkinabè allait pouvoir effectuer le déplacement sur l’Afrique du Sud.

Nous apprendrons plus tard que Mahamoudou Ouédraogo était retenu en Conseil des ministres. L’occasion de ce retour triomphal était bonne pour Aïcha Junior de saluer les efforts énormes consentis par la maison de téléphonie mobile Celtel pour que le Burkina décroche le premier Kora de son histoire musicale.

Après une conférence de presse improvisée et un bain de foule digne du rang d’un grand chanteur sur l’échiquier musical africain et mondial, Madson et Aïcha Junior ont pris, à la tête d’une escorte, le chemin de Gounghin.

Au quartier ce fut le même enthousiasme qu’à l’aéroport. Et Aïcha a rappelé cette prophétie de Ernest Coovi Adjovi, le président et producteur exécutif des Kora. " Il sera la fierté de son pays", avait en effet déclaré, admiratif, le géniteur des trophées de la musique africaine, lors de la dernière répétition générale du samedi 11 décembre. " Il nous a émerveillés et a procuré au Burkina entier des sensations inoubliables", a noté Boureima Jérémie Sigué, le directeur général des Editions "Le Pays", dont la structure a dépêché un journaliste en Afrique du Sud, pour suivre la fabuleuse prestation de Madson Junior.

Et si Madson n’avait pas gagné ? Cette interrogation, loin d’être une réflexion de "douche-fête", a trotté dans notre esprit quand nous avons essayé de comparer le départ incognito de la délégation burkinabè à cette arrivée chaleureuse. Chassons vite les mauvaises pensées pour dire comme Madson Junior, " Vive le Burkina Faso". Du reste, Amadou Ongoiba, c’est le nom à l’état civil de Madson Junior, avait hâte de retrouver son ballon de foot, son vélo et surtout de faire admirer à ses camarades de quartier la magnifique paire de tennis à roulettes que lui a offerte à Johannesburg "maman" Aïcha Junior. "

Et il ne faudra surtout pas oublier tes leçons" a ajouté Aïcha Junior, qui sait fait rimer sur les lèvres de son "enfant", et le solfège. Bonne arrivée, Madson Junior et " sonne toujours aussi fort", comme te l’ont demandé les nombreux artistes qui sont venus t’accueillir après ta glorieuse épopée. Tu es devenu un Etalon sur lequel le peuple burkinabè peut miser et gagner gros.

Par Morin YAMONGBE(Ouaga-Johannesburg-Ouaga)
Le Pays