Messages de campagne des élections couplées : Des Bobolais n’en sont pas convaincus
Programmes croisés, cinq minutes, débats, interviews… sont entre autres espaces qui ont été offerts aux partis politiques en lice pour les élections législatives et municipales 2012 de livrer leur message de campagne pour convaincre l’électorat. Des Bobolais ne restent pas indifférents. Nous leur avons tendu notre micro pour savoir s’ils en ont été convaincus. Lisez !
Loyara Tuansi Evariste, particulier : « Il n’y avait rien de concret dans leurs messages »
Depuis l’ouverture de la campagne électorale, je suis assez régulièrement, les différentes émissions y relatives à la télévision. Mais en toute sincérité, les messages sont vides d’arguments convaincants. La majorité des partis a passé son temps à critiquer négativement le parti au pouvoir en place, sans pour autant proposer quelque chose de convaincant, de mieux que le parti au pouvoir ne fasse déjà. J’estime qu’en matière politique, il ne s’agit pas seulement de critiquer. Il faut proposer. Et puis, nous sommes à ce que je sache à des élections législatives et municipales, mais à voir les messages, on a comme l’impression que ce sont des présidentielles. On annonce toujours des programmes, des programmes… Je ne sais pas ce qu’un maire peut faire au plan national. Ils pouvaient par exemple décrire des programmes suffisamment locaux, convaincants dans les domaines bien précis avec des stratégies claires. En un mot, la majorité des partis politiques ne m’a pas convaincu…
Boureima Traoré, particulier : « Le vote est libre, donc… »
Je ne me fatiguais pas à regarder les différentes émissions. Parce que ce sont les mêmes messages souvent même irritants qu’ils nous livrent. Vides, sans intérêts…. Heureusement qu’on n’est libre de voter. Seul dans l’isoloir, je ferai ce que je dois faire…
Ablasse Touwendé, enseignant : « Aucun programme rassurant… »
En vérité, je n’ai pas tout suivi. Mais aucune formation politique, en tout cas, celles que j’ai suivies ne m’ont convaincu. Le parti au pouvoir qui est là depuis 25 ans, parle encore des mêmes projets de développement.
- M. Gadiaga, professeur : « Ce sont des promesses mirobolantes pour être élu ».
Aucun message convaincant. C’étaient juste des promesses mirobolantes pour récolter des voix. Attendez de voir après leur élection, ils donneront dos au peuple. Et puis, constatez le nombre de partis politiques : 74. C’est trop ! D’autres disent suivre le programme du CDP entraînant ainsi une confusion totale. Les programmes en général se rejoignent et il n’y a aucune particularité. C’est tout de même triste…
Silvie Kantiana, secrétaire de direction : « Ce ne sont pas des élections présidentielles… »
J’ai eu l’impression que nous étions à une élection présidentielle. Comment des partis peuvent se permettre de dire que si nous sommes élus, nous allons bitumer des voies. Le rôle des députés est-il de bitumer des voies ? Et même si c’est le cas, il faudra le OK de tous les élus. Si vous êtes par exemple deux contre la majorité, comment cette promesse de bitume pourra-t-elle être tenue. Pour ma part, je ne suis pas convaincue des messages de campagne..
Yacouba Saba, enseignant : « J’ai aimé la privatisation de l’enseignement… »
Certains partis politiques ont tout de même donné des arguments convaincants. Et j’estime que s’ils arrivent à avoir la majorité, ils pourront changer la donne. Ceux qui ont parlé de la privatisation de l’enseignement ont été convaincants. Je suis d’avis avec eux, car il le faut, vu les destinées actuelles de l’enseignement au Burkina Faso. J’ai été partiellement convaincu…
- Djénéba Koné, étudiante en communication d’entreprises : « Plus ou moins convaincue »
J’ai constaté qu’il y a beaucoup de partis, mais peu sont crédibles. Les messages étaient fallacieux et finalement, je ne comprenais rien. Il y avait quand même des représentants qui étaient éloquents, mais pour d’autres, c’était lamentable.
Moussa Ouédraogo, photographe : « Je n’ai rien vu de nouveau »
Chacun a parlé de ses intérêts personnels. Tout simplement. Ils ont tenu des promesses qu’ils ne réaliseront jamais après les élections. Ils siégeront pendant 5 ans, et tout juste avant d’autres élections, ils commenceront à dégrader nos voies sous prétexte qu’ils les réparent pour flatter le peuple. Ils ont tous menti…
Tondé Felix, photographe : « J’ai été déçu depuis le début… »
« J’ai suivi une petite partie des émissions, mais en toute sincérité, je n’ai pas été convaincu. Je ne me suis pas fatigué à suivre le reste. J’irai tout de même voter et mon choix m’engagera ».
Propos recueillis par Bassératou KINDO
L’Express du Faso