LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

6e anniversaire du drame de Sapouy : "Que la lumière soit !"

Publié le lundi 13 décembre 2004 à 07h34min

PARTAGER :                          

Le 6e anniversaire de l’assassinat du journaliste Norbert Zongo et ses compagnons est célébré ce 13 décembre. Le chef de file de l’opposition, Me Gilbert Ouédraogo, l’Alliance pour la démocratie et la fédération/Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA) et la Convergence de l’Espoir de Jean-Hubert Bazié sont tous formels : il faut que la vérité et la justice triomphent dans cette affaire.

La déclaration du chef de file de l’opposition

Six longues années viennent de s’écouler depuis l’assassinat du journaliste Norbert Zongo et de ses trois compagnons d’infortune. Depuis lors, le peuple burkinabè attend d’être éclairé par la justice sur ce qu’il convient d’appeler "l’affaire Norbert Zongo".

Toute la classe politique se rappellera que les réformes politiques et institutionnelles engagées ces dernières années découlent de cette affaire tragique, y compris la loi portant statut de l’opposition au Burkina Faso.
Suite à cette mort suspecte, une commission d’enquête indépendante a été mise sur pied pour en établir les causes. Les conclusions de cette commission ont été reversées auprès d’un juge d’instruction doté de moyens importants. Toutefois, les résultats de son instruction se font toujours attendre.

Certes, une justice efficace et crédible ne se fait pas au prix d’une précipitation inopérante ; néanmoins, une lenteur interminable ne saurait également constituer le gage d’une bonne justice.

S’il convient de noter que les réformes concédées participent à l’enracinement de la démocratie au Burkina Faso, force est de constater que c’est dans la détermination et dans l’unité d’action que nous, partis politiques d’opposition, pourrons les préserver et les faire appliquer conformément aux souhaits du peuple.
En tant que chef de file de l’opposition, j’invite la justice à un traitement diligent et efficace du dossier Norbert Zongo en particulier et de tous les dossiers pendants en général.

En ce 6e anniversaire de l’assassinat du journaliste émérite Norbert Zongo et de ses trois compagnons d’infortune, en union avec toutes les formations politiques de l’opposition du Burkina Faso, je réitère ma compassion et mon soutien moral aux familles des disparus. Je renouvelle mes condoléances aux familles éplorées et m’unis à elles dans la prière et le recueillement.

Chef de file de l’opposition,
Maître Gilbert Noël OUEDRAOGO


L’ADF/RDA exige un "traitement diligent" du dossier

Le 13 décembre 1998, le peuple burkinabè apprenait avec stupeur la mort tragique du journaliste Norbert Zongo alias Henri Sebgo, et de ses trois compagnons d’infortune dont son propre frère.
L’enquête relevait par la suite, que cette mort tragique aurait été occasionnée par un incendie criminel du véhicule qui les transportait.

Une commission d’enquête indépendante a été mise sur pied pour établir les causes de cette mort suspecte. Les investigations menées par cette commission d’enquête ont abouti à la conclusion selon laquelle le journaliste d’investigation qu’était Norbert Zongo a été assassiné, ainsi que ses compagnons d’infortune.
L’assassinat est une infraction qualifiée de crime et réprimée par la loi pénale burkinabè.

A ce jour, l’information judiciaire ouverte contre X depuis la révélation de ces faits n’a pas encore abouti.
L’ADF/RDA, en tant que parti profondément attaché aux valeurs républicaines que sont entre autres la justice et la paix, estime que la préservation de la paix sociale exige le traitement diligent des affaires pendantes en justice, dont celle de Norbert Zongo.

C’est pourquoi l’ADF/RDA invite les autorités judiciaires à tout mettre en oeuvre pour rechercher, identifier, juger et sanctionner les auteurs de l’assassinat du journaliste Norbert Zongo et de ses trois compagnons d’infortune.
L’ADF/RDA les invite par ailleurs à donner une suite diligente à tous les dossiers pendants dont le traitement rapide a fait l’objet de recommandation par le Collège de Sages.
L’ADF/RDA renouvelle ses condoléances aux familles éplorées et s’unit à elles dans la prière et le recueillement.

Pour le Secrétariat Exécutif Permanent
Par délégation du Président du Parti
Le Secrétaire général national

Maître Fahiri Jean Frédéric SOME


La Convergence de l’Espoir exige "vérité et justice"

A l’occasion du 6e anniversaire de l’assassinat de Norbert Zongo, la convergence de l’Espoir nous a fait parvenir une déclaration dans laquelle le parti demande entre autres que le deuxième dimanche de décembre de chaque année soit une "journée de la vérité et de la justice".

Peuple du Burkina, camarades militantes et militants de la Convergence de l’Espoir,

Le 13 décembre est un jour de tristesse. Il correspond, nous le savons tous, à l’assassinat sauvage de Norbert Zongo et de ses compagnons en 1998 : cela fait 6 ans déjà. Mais qu’en est-il des responsables et des commanditaires ? Le 15 octobre fut un autre jour anniversaire de tristesse parce qu’il correspond à un autre assassinat : celui de Thomas Sankara et de ses compagnons, il y a de cela 17 ans. D’autres dates tout aussi dramatiques ponctuent de cadavres de célébrités autant que d’anonymes, la marche de notre histoire nationale. Cette histoire porte les stigmates d’acteurs en vue ou d’innocents. Certains ont rendu l’âme dans des salles obscures de tortures, d’autres ont été fauchés en plein jour sous des regards parfois indifférents ou lâches, certains sont sortis de l’épreuve, diminués physiquement, moralement, intellectuellement ou spirituellement, jamais sans avoir payé un lourd tribut à la folie des uns et des autres.

Toutes les victimes sans distinction de grade ou de religion méritent notre profond respect. C’est pourquoi, sans rejeter les commémorations individualisées des crimes en tous genres qui ont déchiré nos consciences, nous proposons de fédérer tous ces sentiments et ces convictions nobles en un élan puissant qui s’exprimerait dans une même date : le deuxième dimanche de décembre de chaque année qui serait la Journée de la Vérité et de Justice. Ce jour serait l’occasion d’exprimer notre refus commun de l’impunité. Nous pensons que, pourqu’il y ait pardon, il faut d’abord, une faute reconnue par celles ou ceux qui l’ont commise et qu’ensuite, ceux-ci, représentant la conscience individuelle ou collective, se prononcent sur la suite à donner à la demande du ou des pécheurs.

Peuple du Burkina Faso, le jour est frère de la nuit. S’il y a journée nationale de pardon, faisons en sorte qu’il y ait aussi une Journée nationale de la Vérité et de la Justice dont la commémoration ne serait pas soumise aux hasards des jours décrétés "chômés", payés ou pas. Nous pensons que tant que nous sommes valides, nous ne devons pas demander à autrui de livrer nos batailles à notre place.

Faisons en sorte que ce deuxième dimanche de décembre de chaque année à venir soit un jour de bilan, de réflexion et d’introspection au sens large du terme. Un jour qui nous permette de tirer collectivement et positivement les leçons de notre histoire, afin de mieux nous projeter dans le futur pour le meilleur !
Nous lançons cet appel à toutes les sensibilités, à toutes les bonnes volontés du monde. Nous le faisons parce que nous avons foi en notre peuple, en sa capacité à prendre en charge son destin.
Paix aux opprimés, à tous ceux qui ont soif de vérité et de justice !
Pourvoir au peuple !

Ouagadougou le 11 décembre 2004

Pour le Secrétariat exécutif de la Convergence de l’Espoir,
Le Président,Jean-Hubert BAZIE

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique