Irène Tassembédo, directrice de l’EDIT : « Je lance un appel à tous ceux qui croient en l’art »
Il y a deux ans, Etienne Minoungou m’a contactée pour me proposer une « carte blanche » dans le cadre de son festival, les Récréatrales. (…) J’ai été surprise mais aussi très honorée par ce geste parce qu’au Burkina Faso, on me connaît bien plus pour le travail que je fais dans le domaine de la danse que pour celui que j’ai fait dans le théâtre. (…) J’ai trouvé cela formidable et nous avons donc commencé à travailler courant 2011 sur mon projet à savoir la mise en scène de la pièce du tragédien grec Euripide qui s’intitule « Les Bacchantes » (…)
Malgré quelques accrocs, nous avons continué la collaboration en bonne intelligence, jusqu’à la fin du mois d’août où Etienne m’a appelé pour m’exposer ses problèmes financiers. (…) J’avais entre temps essayé par moi-même de monter quelques dossiers pour obtenir des financements complémentaires, car les salaires proposés aux comédiens me semblaient faibles et le budget prévu pour les décors et les costumes (1 000 000 CFA) était très insuffisant. Malgré les propositions de conciliation, Etienne Minoungou a décidé d’annuler le spectacle, prétextant la crise alimentaire au Burkina. (…) Ce comportement a profondément choqué les comédiens, qui ont unanimement décidé de poursuivre le travail avec moi. (…)
Nous n’aurons sans doute pas d’autres financements que les aides de quelques amis et mécènes, c’est sûr ! Le seul soutien institutionnel pour l’instant est venu de l’Ambassade de France qui a pu in-extremis nous apporter 2 500 euros. (…) Je lance un appel à tous ceux qui croient en l’art que leurs soutiens seront les bienvenus, quelle que soit la forme et le montant de leurs participations. Un bureau est ouvert à l’EDIT à cet effet (quartier Cissin, tel : 70 00 10 51).
Alassane KERE
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