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36es assises de l’UPF : vers un mouvement pour la protection des journalistes

Publié le mercredi 17 novembre 2004 à 12h04min

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L’Union de la presse francophone (UPF) tient du 16 au 21 novembre 2004 à Ouagadougou ses 36es assises sous le thème : "La protection des journalistes : un enjeu démocratique". Environ deux cents (200) acteurs de médias francophones des continents de la planète vont, se pencher sur la problèmatique de la dépénalisation des délits de presse.

"La protection des journalistes : un enjeu démocratique".

C’est sous ce thème que se tiennent du 16 au 21 novembre 2004 à Ouagadougou (Burkina Faso), les 36es assises de l’Union de la presse francophone (UPF). En prélude au Xe Sommet de la francophonie qui aura lieu les 26 et 27 novembre prochains, environ 200 acteurs de médias francophones des cinq continents de la planète vont reflèchir sur la question de la dépénalisation des délits de presse. "Il ne s’agit pas de faire du journaliste un citoyen au-dessus des lois dans nos Etats mais d’œuvrer à ce qu’il ne soit plus inquiété dans l’exercice de sa profession", a tenu à préciser d’emblée le président de la section de l’U.P.F-Burkina Faso, M. Edouard Ouédraogo. Le directeur de publication de l’Observateur Paalga indique que la rencontre de Ouagadougou a l’ambition "d’attirer l’attention des décideurs ou des chefs d’Etat francophones contre toutes les tentations de censure, de limitation de la liberté de presse et les risques physiques".

Le maire de la commune de Ouagadougou, M. Simon Compaoré a pour sa part salué le dynamisme de la section locale de l’UPF et le pluralisme qui caractérise le paysage médiatique burkinabè. Il a également rappelé le courage de ces journalistes qui continuent d’exercer leur métier malgré les conditions difficiles et les moments douloureux où des hommes de médias ont péri dans la seule quête de l’information. Ainsi, les 36es assises de l’UPF marqueront un arrêt à ouagadougou pour mener la réflexion autour de l’épineuse question de la protection des journalistes contre les lois liberticides de leurs Etats et les risques qu’ils encourent sur les champs de bataille.

Mauvais temps pour les journalistes

Dans une communication magistrale, le président international de l’UPF, M. Hervé Bourges a peint un tableau peu reluisant du métier de journaliste dans le monde. Selon M. Bourges, la liberté qui doit constituer l’un des piliers de la démocratie se trouve de plus en plus bafouée. Il soulignera avec amertume que des médias continuent dans certains Etats à cultiver la haine et la xénophonie. " C’est le moment d’attirer l’attention des gouvernants sur les entraves liées aux activités des journalistes et constituer un bouclier pour leur protection à travers le monde", a-t-il indiqué. Le président international de l’Union est également revenu sur le monopole des médias anglophones lors de certains grands rendez-vous. Il a aussi demandé aux participants d’œuvrer à l’émergence dans les Etats francophones, de véritables presses plurielles dont le socle serait la diversité des opinions et des cultures. Hervé Bourges a noté les efforts consentis par les organisateurs grecs lors des derniers Jeux olympiques pour réduire l’écart entre l’utilisation des langues française et anglophone dans la diffusion des informations.

La suprématie de l’anglais entraine parfois la perte de la primauté de l’information pour les médias francophones. Pour M. Bourges, le journalisme représente de nos jours, un métier en mutation et un enjeu de pouvoir. La mondialisaion médiatique , dira-t-il, se batit autour de deux phénomènes contradictoires : l’ouverture à travers les technologies nouvelles et l’uniformisation des informations pouvant conduire à une vision unilatérale. "L’UPF a choisi de mettre la protection des journalistes au centre de ses débats (...) Elle met l’accent cette année sur le besoin d’une véritable protection des journalistes qui seule donne son sens à la réaffirmation de la liberté de la presse", indiquent les 36e assises.

Le ministre de l’Information, M. Joseph Kahoun, représentant le Premier ministre à l’ouverture de ses 36e assises a relevé la pertinence du thème de la rencontre qui a le mérite de mettre fin à la menace physique et au manque de matériel de travail auxquels sont confrontés les journalistes. Il a rappellé que la protection des hommes de médias doit se faire sur plusieurs fronts même si celle-ci incombe en premier lieu aux pouvoirs publics avec la mise en place de textes clairs et précis. Aussi le ministre de l’Information a-t-il traduit à ces 36es assises, l’adhésion du gouvernement burkinabè au combat que mène l’Union de la presse francophone pour un journalisme de qualité dans les Etats francophones.

Jolivet Emmaüs Sidibé
PAGBELEGUEM

Sidwaya

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