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Gouvernance dans l’exploitation du diamant : Le Processus de Kimberley doit évoluer avec le monde

Publié le dimanche 7 octobre 2012 à 20h42min

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Les fondateurs du Processus de Kimberley ont convenu à l’unanimité que les diamants ne devraient plus contribuer à financer la violence des mouvements rebelles, tout en reconnaissant que des millions de personnes dépendent de l’exploitation des diamants pour gagner leur vie. A travers l’écrit ci-après, la section économique de l’Ambassade Etats-Unis au Burkina veut sensibiliser davantage sur la question.

« Notre plus grand objectif est d’atteindre ceux qui sont déjà au courant du problème des diamants qui sont source de conflit. »

Le processus de Kimberley doit être en adéquation avec les enjeux mondiaux.

Il y a presque dix ans, le consensus basé sur le système de certification du processus de Kimberley (KP) a mis en place des exigences minimales concernant le commerce et la production des diamants dans le monde entier. Aujourd’hui, pour continuer à suivre le rythme d’un monde qui change constamment, les 77 pays qui participent au KP, les observateurs de l’industrie et la société civile doivent s’assurer que le KP évolue avec le marché mondial.

Les fondateurs du KP ont convenu à l’unanimité que les diamants ne devraient plus contribuer à financer la violence des mouvements rebelles. Tout en reconnaissant que des millions de personnes dépendent de l’exploitation des diamants pour gagner leur vie, et que celles-ci ont également cherché à maintenir la demande importante des diamants légitimes en préservant la réputation des pierres précieuses, le KP a défini un point de référence – ainsi que des règles—pour le commerce des diamants dans le monde entier. Peu importe où les diamants bruts sont produits ou échangés, le certificat du KP garantit aux consommateurs qu’ils n’ont pas financé les abus des groupes de rebelles.

Bien que le KP constitue une source de fierté, un point de référence essentiel, sa définition « diamant de conflit », ne répond plus désormais aux défis actuels. Il ne traite plus d’une manière adéquate les diamants bruts liés aux autres types de conflits.

L’attrait des diamants dépend de leur association avec la notion de pureté.
D’autres industries ont souffert en raison de la perte de confiance du consommateur. L’on craint que certains diamants, associés aux risques de violence, affectent d’une façon négative l’image du diamant sur le marché. Les consommateurs veulent l’assurance que leurs diamants n’ont engendré aucune sorte de violence.
Il est désormais temps d’agir. Le consensus sur une définition du KP qui réponde à ces préoccupations, préserve la confiance et prévient l’érosion des ventes, est l’aboutissement idéal pour tous les producteurs à travers les consommateurs. Faute d’action sur le KP, certains pays ou certains éléments de l’industrie du diamant pourraient se déplacer afin de répondre de manière indépendante aux attentes évolutives des consommateurs.

Les consultations avec le Gouvernement, l’Industrie et la Société Civile suggèrent que la réforme du KP devrait se concentrer sur ces éléments clés :

* Les Certificats du KP doivent continuer à garantir contre tout lien avec un conflit ; cette certification ne doit pas aborder les sujets des droits de l’homme, de la transparence financière et du développement, lesquels sont améliorés à travers l’échange de meilleures pratiques ;
* La Certification du KP ne devrait s’appliquer qu’aux conflits et à la violence
manifestement liés aux diamants bruts et vérifiés de manière indépendante mais pas aux incidents isolés et individuels ;

* Les Garanties du KP devraient être mises en œuvre sur chaque site et compatibles avec les systèmes mis en œuvre pour d’autres conflits minéraux tels que la Conférence internationale du système de certification de la région des grands lacs.

Les gouvernements qui sont pour le processus de Kimberley, encouragés et soutenus par l’industrie et la Société Civile, ont la capacité de gérer ces risques et de prendre en compte les étapes évolutives requises afin d’assurer un solide avenir pour l’exploitation des diamants. Ils doivent désormais trouver la volonté d’atteindre un consensus sur ce qui définit un diamant de conflit. Ne pas le faire, c’est prendre le risque de perdre une proposition puisque la nécessité de la réforme perdurera.

La perte de confiance des consommateurs dans les diamants pourrait affecter gravement les nations dont les citoyens sont plus dépendants de l’exploitation des diamants sur leur sol où des millions d’emplois sont créés grâce à la chaîne de valeur du diamant.
À long terme, le coût réel de l’échec à relever ce défi sera bien plus important que l’effort nécessaire pour parvenir à un consensus sur une définition actualisée du processus de Kimberley sur les diamants de conflit ».

La Section économique de l’Ambassade des Etats-Unis d’Amérique au Burkina Faso

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