Vision Express sur… : Les OGM dans l’alimentation
Une étude réalisée par l’université de Caen dans le Calvados (France), relance le débat ou la polémique sur l’utilisation des Organismes génétiquement modifiés (OGM), notamment dans la chaîne alimentaire. En effet, selon les résultats de cette étude sur 200 rats, la consommation de maïs OGM NK603 de la firme américaine Monsanto, comporte des risques dangereux pour la santé. Parce que cela provoque des maladies comme des tumeurs mammaires, des troubles organiques des reins et du foie. Ce qui provoque déjà l’indignation dans certains milieux. Il faut dire que l’importation de ce maïs est autorisée en Europe. En tout cas, il y a un air de fébrilité dans les milieux sanitaires, associatifs et de l’émoi chez certains consommateurs français et européens.
En France, le gouvernement a saisi l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) pour une étude complémentaire sur le sujet. Son rapport est attendu dans 3 mois. Ça urge ! Car il y a comme un vent de panique qui se développe au sein de l’opinion publique. Et le Premier ministre Jean Marc Ayrault, a encore en mémoire l’affaire du sang contaminé, qui a ébranlé le gouvernement socialiste de François Mitterrand dans les années 80. Pour y voir clair, on a fait appel aussi à l’expertise du Haut conseil des biotechnologies (HCB) et à l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa). C’est dire que le sujet est très sérieux.
Du côté de la firme américaine, on a toujours balayé du revers de la main toute remise en cause des OGM. Sa filiale française n’a pas voulu se prononcer sur le fond de cette nouvelle accusation, mais affirme au micro de l’Agence Reuters, « prendre au sérieux toute nouvelle étude concernant ses semences ».
Et chez nous ?
Il y a fort à parier que l’affaire est suivie de près, même s’il n’y a pas eu de communication officielle. Du moins, c’est ce qu’on souhaite parce que la firme Monsanto est bien connue au pays des hommes intègres pour sa semence de coton OGM utilisée par nos cotonculteurs. La graine de coton est utilisée pour la fabrication d’huile alimentaire. Pour ce qui est du maïs OGM et précisément le NK603, nous n’avons pas encore eu vent de sa culture au Burkina Faso, ni même de son autorisation à l’importation. Mais, s’agissant de l’importation, il faut être prudent, car nos frontières sont poreuses et nos capacités techniques et matérielles de contrôle limitées.
Il ne sert à rien de se masquer les yeux. Le débat est ouvert, et nos éminences scientifiques et autorités politiques doivent lever un coin du voile sur le traitement de ce dossier. Cela nous concerne tous. Il serait fallacieux de prétendre qu’en la matière, ce qui se passe en Europe ne nous « regarde » pas. Sur le plan sanitaire ce qui arrive au vieux continent, finit par nous atteindre. Or, si nous devrions subir les mêmes effets nocifs sur les rats, dus à la consommation de maïs transgénique, révélés par l’étude de l’université de Caen, ce serait une catastrophe inimaginable. Déjà que nous avons des difficultés à juguler « notre paludisme », la mortalité maternelle, néo-natale et infantile.
Aly KONATE (alykonat@yahoo.fr)
L’express du Faso