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Le colonel-major Antoine Sanou repose désormais au cimetière municipal de Gounghin

Publié le mardi 18 septembre 2012 à 23h24min

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Le colonel-major Antoine  Sanou repose désormais au cimetière municipal de Gounghin

Décédé le samedi 15 septembre 2012, le colonel-major Antoine Sanou, précédemment directeur général du service national de développement (SND) a été inhumé ce mardi 18 septembre au cimetière municipal de Gounghin. Camarades d’armes, parents, amis et connaissances ont accompagné l’illustre disparu à sa dernière demeure. Il laisse derrière lui une veuve et trois enfants inconsolables.
Avant de conduire « Monsieur SND » à sa dernière demeure, une messe de requiem a été organisée en sa mémoire à l’église Saint Sébastien du camp militaire Sangoulé Lamizana.

A la suite du prêtre, le Général Gilbert Diendéré a pris la parole au nom de ses camarades d’armes pour rendre hommage à un frère d’armes, un homme de parole, un homme d’honneur, mais aussi et surtout un ami. C’est d’ailleurs le colonel Antoine Sanou qui fut son témoin de mariage. Puis le benjamin des désormais orphelins Sanou rendit hommage à son père au nom de la famille, ses deux aînés étant absents. La chorale Saint Sébastien dont le parrain n’était autre que le défunt Antoine Sanou n’a pas manqué de lui dire merci et prier pour le repos de son âme. Elle perd ainsi un « papa ».

Puis, le cortège impressionnant, long de plusieurs centaines de mètres s’ébranle vers le cimetière municipal de Gounghin où la dépouille mortelle repose désormais. Là, c’est le secrétaire général du premier ministère, Youma Zerbo, qui prononce l’oraison funèbre. Les mérites de l’homme sont reconnus et loués. On retiendra de l’intervention de Youma Zerbo qu’Antoine Sanou était un officier consciencieux, un grand travailleur, un homme d’honneur et de parole, un fervent chrétien, un leader chevronné… « Le SND doit sa notoriété à cet homme que nous pleurons aujourd’hui », a-t-il soutenu, visiblement ému.

Né le 04 mars 1958 à Ouagadougou, le colonel-major Antoine Sanou a passé une bonne partie de sa carrière à la tête du SND. En 1990, il est nommé directeur du service national populaire (SNP). En 1999, lorsque que le SNP devient SND (Service national de développement), Antoine Sanou en est le directeur général, poste qu’il occupera jusqu’à son dernier jour sur terre.

Auparavant Antoine Sanou a occupé plusieurs postes de responsabilités dont les fonctions de : aide de camp du chef de l’Etat (1983), chef des services techniques du groupement blindé (1983-1984), chef de Corps par intérim du 5ème régiment du service national populaire de Loumbila (1989), chef de corps du 5ème régiment du service populaire de Loumbila (1989).

De sa formation militaire, on retiendra que le colonel Antoine Sanou a fait ses premiers pas au prytanée militaire du Kadiogo puis au prytanée militaire de Saint Louis au Sénégal avant d’effectuer des stages au Burkina et en France. De 1980 à 1982, il a séjourné à l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr (France), puis en 1983 à l’Ecole d’application de l’arme blindée et cavalerie de Saumur (France).
En 1987, il suivit un cours de perfectionnement des officiers à l’Académie militaire Georges Namoano de Pô au Burkina. En février 1989, il rejoint l’URSS pour un cours de commandement tactique des Blindés. Enfin, en 1993, il est accueilli à l’Ecole d’état-major de Compiègne (France). C’est en 2011 qu’il accède au grade de colonel-major.

Celui qui a dirigé le SND pendant plus de 20 ans est également titulaire d’une maîtrise en droit public. Mon colonel-major, repose en paix et que la terre du Faso te soit légère.

Moussa Diallo

Lefaso.net


Ce qu’ils retiennent de l’illustre disparu, Antoine Sanou

- Colonel-Major Mamadou Traoré, compagnon d’armes d’Antoine Sanou : On a fait la 6e ensemble en 1971. Il a été mon voisin de classe de 6e à la 3e. C’est après le BEPC qu’il est parti à Saint Louis et moi je suis resté au prytanée militaire du Kadiogo. Depuis lors, nous avons continué à nous fréquenter. Les fêtes musulmanes, il vient chez moi, les fêtes catholiques je vais chez lui. On se rend visite mutuellement. Nos mamans se connaissent. Ils sont Bobo, ma mère est Peulh. Il existe donc la parenté à plaisanterie entre les deux familles. Jusqu’aujourd’hui quand je rentre, sa maman ne fait que pleurer.

Je garde de lui l’image d’un compagnon fidèle, l’image d’un compagnon d’armes loyal, l’image d’un compagnon d’armes qui sait dire la vérité et qui ne recule pas devant le danger pour dire ce qu’il pense.
Iréné Diendéré, porte-parole de la paroisse Saint Sébastien et la chorale militaire francophone Saint Joseph de la même paroisse
L’homme que nous pleurons aujourd’hui est un Monsieur comblé qui nous a aidés à créer et à mettre en place cette chorale et depuis lors, il n’a cessé de nous soutenir. C’est quelqu’un qui partage tout ce qu’il a avec nous.

C’est quelqu’un de vraiment très pieux, quelqu’un qui prie et quelqu’un qui croit. C’est quelqu’un qui n’a jamais raté sa messe. Chaque fois que nous nous présentons à lui, que nous frappons à sa porte, il nous répond, il nous assiste, il prie pour nous. Il a prié pour nous, il nous a conseillés, il nous a guidés. C’est quelqu’un que je ne sais pas quoi dire de lui, si non lui dire merci et merci pour tout ce qu’il a fait pour nous.

Il a participé à ce que l’église catholique, au sein des militaires, puisse aller de l’avant. C’est lui qui a conduit cette même chorale que vous voyez qui, adolescent aujourd’hui, pleure et regrette le départ prématuré de son parrain. Il laisse un grand vide.
J’en suis convaincu que là où il est, il est en train de prier pour nous et nous espérons qu’un jour, nous allons être avec lui auprès de notre père céleste.

- Fatoumata Diendéré, épouse du Général Gilbert Diendéré, ami et compagnon d’armes d’Antoine Sanou :
C’est difficile d’apprécier l’homme que nous sommes en train de pleurer. Je retiens d’Antoine Sanou un homme très ouvert, très disponible, un homme prêt à tout donner. Il n’est pas seulement proche de la famille mais je dirai qu’il est de la famille puisqu’il est le témoin de mariage de mon mari. J’avoue que c’est difficile pour moi de dire aujourd’hui tout ce qu’il a été. Je crois, comme on a dit à l’église qu’il était un homme tout court, c’est-à-dire un homme qui a plus de qualités que de défauts, un être humain ne pouvant pas avoir des qualités sans défauts.

Mais Antoine a reçu une grande éducation qui lui a permis de comprendre les hommes et les femmes, qui lui a permis de comprendre ce que veut dire vivre sur terre, partager avec les autres. Comme beaucoup l’ont dit, il laisse un grand vide. Nous allons regretter Antoine toute notre vie, sa joie de vivre, les rires aux éclats, même quand il n’est pas content. Il arrivait des fois où Antoine me disait : écoute ma Poulotte, tu m’as abandonné mais je t’appelle quand même parce que tu sais que moi je ne peux pas t’abandonner. Au bout du fil, on rit et la vie reprend. Je ne sais pas si je peux dire qu’il a été exceptionnel sur terre. Nous allons prier pour lui pour que la terre lui soit légère.

Propos recueillis pas Moussa Diallo et Bonaventure Paré

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