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Elections législatives en Guinée : L’opposition va-t-elle prendre la main tendue de Condé ?

Publié le dimanche 16 septembre 2012 à 18h29min

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Elections  législatives en  Guinée : L’opposition va-t-elle prendre la main tendue de Condé ?

A Conakry, le président Alpha Condé, ne rate pas, depuis quelque temps, d’occasion pour clamer, haut et fort, sa volonté d’aller aux élections législatives, sans cesse reportées depuis plus d’un an. Il l’a encore fait le vendredi dernier, en appelant la clase politique guinéenne à s’unir en vue de la tenue de ces législatives. Comme les précédentes fois, les regards restent rivés sur l’opposition politique qui se fait toujours attendre sous l’arbre à palabre.

Mais, il faut bien que cette opposition guinéenne réagisse, et surtout dans le bon sens pour qu’enfin le scrutin ait lieu. Certes, les opposants ont leurs raisons, évidemment politiques, de ne pas réagir favorablement à la main tendue du Chef de l’Etat pour aller aux législatives. En effet, même si le parti présidentiel, le Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG) n’est pas d’office assuré de remporter le scrutin, Alpha Condé a intérêt que se tiennent ces élections dont la non tenue constitue indéniablement le Talon d’Achille de son régime. Ne serait-ce que pour son propre image de président qui se veut démocrate, Condé, lui qui a lutté pendant 40 ans contre la dictature et que beaucoup n’hésitaient pas à qualifier de ‘’Mandela de la Guinée’’, gagnerait énormément avec la tenue des législatives. Et quand l’on ajoute à cela, les avantages que cela apporte à la Guinée en termes d’image dans le concert des nations, sans parler les retombées économiques, l’on comprend alors la multiplication des gestes d’ouverture du président guinéen envers on opposition. Et celle-ci, apparemment ne veut pas lui faciliter les choses. D’où la passivité, si ce ne sont les surenchères verbales, face aux actes ou déclarations de bonnes intentions du pouvoir qui évidemment ne suffisent pas à aller aux élections dans des conditions consensuelles. Certainement conscient de cela, Condé s’est encore abstenu, dans son dernier appel à la classe politique, d’avancer une date pour la tenue du scrutin ; ce qui, s’il l’avait fait, serait perçu comme une mesure unilatérale.

Il faut donc que les différents acteurs politiques, notamment les opposants, acceptent d’aller au dialogue afin que l’élection ait lieu. L’opposition guinéenne donne visiblement l’impression d’exagérer dans sa logique de ne pas considérer les avances du pouvoir et de toujours exiger plus sur cette question des législatives. Cette opposition, pour son propre crédit vis-à-vis du peuple guinéen et de ses partenaires, doit comprendre qu’il y a un temps pour tout. Un temps pour faire la politique politicienne. Et un temps pour faire la politique dans le sens de l’intérêt général. Ce n’est, peut-être, pas le meilleur moment pour l’opposition d’aller à ces législatives. Car, les indicateurs sont quelque peu au vert sur le plan économique et de la gouvernance pour Condé avec cette annonce de l’atteinte par la Guinée du point d’achèvement de la dette qui va permettre au pays de disposer dans ses caisses, dans le cadre de l’initiative PPTE, de 2 milliards de dollars correspondant à la part annulée de la dette guinéenne au niveau des institutions financières internationales. Mais, ce n’est pas une raison valable pour les Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré et autres, de se constituer, en obstacle sur la route des législatives. L’intérêt supérieur de la Guinée commande qu’ils jouent tous collectif sur cette question de la tenue des législatives. Cela d’autant plus qu’eux-mêmes réclamaient entre-temps ces élections à cor et à cri et que c’est le camp présidentiel qui semblait traîner quelque peu les pieds. Maintenant que les choses ont évolué dans leur sens, pourquoi ne pas y aller ? Et puis, rien ne dit qu’ils seront d’office battus à ces élections, s’elles se tiennent actuellement ; quel que soit le bilan du pouvoir.

Celui-ci, après les quelques dérives autoritaires de ces derniers mois, semble être revenu à de meilleures dispositions d’esprit qui permettent quoi qu’on dise, d’aller aux élections comme en témoignent ces mesures : recomposition partielle de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), autorisation des manifestations pour les partis politiques ; sans oublier la démission du président de la CENI Loucéni Camara qui était d’ailleurs l’une des revendications phares de l’opposition guinéenne ces temps. Maintenant que c’est fait, qu’attend l’opposition pour faire œuvre d’utilité démocratique ? En tous les cas, la balle est à présent dans son camp. C’est à elle de jouer, surtout de bien jouer. Car, c’est cela aussi être opposant démocrate. Et l’on espère que la participation de Sidya Touré et de Cellou Dalein Diallo à la récente convention nationale démocrate d’investiture de Barack Obama leur a apporté quelque chose de positif qu’ils ne tarderont pas à mettre au service de leur pays, la Guinée qui leur a tant donné et qu’ils ambitionnent, tous les deux, de servir au plus haut niveau.

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 17 septembre 2012 à 12:17, par Toubon En réponse à : Elections législatives en Guinée : L’opposition va-t-elle prendre la main tendue de Condé ?

    Monsieur Bazié, on voit que vous faites une lecture à minima de la situation guinéenne pour faire des analyses d’une telle légèreté. Connaissez vous beaucoup d’opposants qui arrivent au premier tour avec près de 49% des vois, accepter le report du second tour de plus de 2 mois, subir la fermeture de bureaux de votes dans son fief, accepter sa "defaite" pour l’accalmie, se voir humiler, bastonner, gazer jusqu’au domicile, se voir accusé de tous les soubressauts ? je crois que l’opposition guinéenne a bu jusqu´à la lie. Si Condé veut gouverner sans partage, alors le boulevard lui est offert. Qu’il nomme les deputés pour aller plus vite. Vous avez raison, il y a un temps pour tout, meme pour l’inculture. Libre à vous de me publier.

    • Le 17 septembre 2012 à 13:51 En réponse à : Elections législatives en Guinée : L’opposition va-t-elle prendre la main tendue de Condé ?

      Merci Monsieur Toubon pour votre réaction !
      Votre position est très claire. Seulement, vous
      ne m’avez rien appris de nouveau. Moi, je suis dans
      une logique de construction et vous, dans une
      logique partisane. Je veux que les Guinéens tous bords confondus
      se donnent la main pour parachever le processus électoral et vous, vous voulez que le pays demeure dans ce climat délétère ; C’est votre choix

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