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Formation aux métiers des arts : "Il nous faut donner l’exemple", dixit Baba Hama, ministre de la Culture et du Tourisme

Publié le jeudi 13 septembre 2012 à 23h12min

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Formation aux métiers des arts :

A la faveur des vacances gouvernementales, le ministre de la Culture et du Tourisme, Baba Hama s’est intéressé aux cours organisés par l’Institut national de formation artistique et culturel (INAFAC). Dans l’entretien accordé à Sidwaya, il apprécie l’initiative et encourage les jeunes à s’adonner à la pratique des arts qui peut se révéler important pour certain.

Sidwaya (S.) : Vous avez mis à profit ce moment de repos pour vous exercer à l’apprentissage des arts. Pourquoi ce choix ?

Baba Hama (B. H.) : Chacun de nous dans son for intérieur, a une âme d’artiste. Et en tant que responsables du département de la culture, il nous faut donner l’exemple en nous inscrivant à ces cours de vacances artistiques. Nous voulons que de plus en plus, les jeunes s’adonnent à la pratique des arts en commençant par les adultes que nous sommes. Ceci, afin de les motiver. Pour cette session 2012, nous avons souhaité que les directeurs généraux, les directeurs centraux et les conseillers techniques participent à ces cours pour que d’autres personnes ou d’autres institutions puissent emboîter le pas. C’est ainsi notre manière de nous adonner à une passion qui, sans doute, sommeille en chacun de nous.

S. : Dans quelle discipline vous vous êtes inscrit ?

B. H. : J’ai décidé personnellement de faire plusieurs disciplines. Je fais présentement de la guitare après avoir déjà accompli quelques progrès en piano. Pour le reste du temps, je me consacrerai aux arts plastiques notamment le dessin et la peinture, bien que j’ai été initié au dessin depuis l’école primaire. Aussi, ces séances constitueront pour moi une remise à niveau qui sans doute, va me permettre de réaliser certaines choses dans cette discipline.

S. : Cela pour combien de temps ?

B. H. : Juste pour deux semaines, le temps pendant lequel vont se dérouler ces cours de vacances artistiques organisés par l’INAFAC.
Les formateurs nous ont proposé un ensemble de modules dont la durée est de 30 heures, soit une séance pratique de 3 heures par jour. Je ne suis pas sûr de pouvoir accomplir ce temps, mais j’aurai eu l’occasion de toucher à ces deux instruments de musique que sont la guitare et le piano, mais également de me refaire la main en dessin. Mes collaborateurs ici présents vont certainement pouvoir respecter ce volume horaire jusqu’à la clôture. Ce qui va leur permettre de présenter des prestations en guise de progrès accomplis durant cette formation.

S. : Un atelier de réflexion a réuni récemment les responsables de votre département et les acteurs de l’éducation sur un projet visant à l’introduction des disciplines artistiques dans les programmes scolaires. Quelles ont été les conclusions ?

B. H. : Il s’agissait d’abord de valider le projet au cours de cette rencontre. Cela avait déjà été fait avec l’ensemble des acteurs qui ont participé à la réflexion et la validation a été effective au niveau des experts dans un premier temps. Il nous appartiendra ensuite de le proposer à la sanction de l’exécutif et lorsque cela va l’être, il nous appartiendra de mettre en place une feuille de route qui va guider la mise en place d’un processus qui, à mon avis va être long. Pour vous signifier qu’un petit bouleversement interviendra dans le système éducatif. Nous avons la conviction que même si l’enseignement artistique n’est pas institué à tous les niveaux dans les programmes, des disciplines telles que : le dessin, la musique, la critique de l’art… existent déjà dans un certain nombre d’établissements tant au primaire, au secondaire, voire au supérieur. Le projet va permettre aux autorités de mieux formaliser ce type d’enseignement, d’élaborer des manuels et de former les formateurs. La volonté affichée par le gouvernement et l’engagement des différents acteurs vont nous permettre d’atteindre rapidement les objectifs, si toutefois il y a un besoin exprimé au niveau des apprenants.

S. : D’une manière générale, comment appréciez-vous l’organisation de ces vacances artistiques ?

B. H. : A mon avis, ces cours sont très intéressants et donnent non seulement l’occasion à tout ceux qui voudraient passer autrement leurs vacances de pouvoir apprendre à faire quelque chose. C’est également une manière pour nous, premiers responsables du département en charge de la Culture, de vendre l’image de l’INAFAC qui n’est peut-être pas très connu du grand public. Ces vacances artistiques sont aussi un créneau pour faire savoir à ce public qu’il existe un cadre formel pour l’apprentissage des métiers d’art. De nos jours, il ne s’agit pas de pratiquer un art par intuition ou simplement par don, si l’on veut tendre d’une formation solide en la matière. Par exemple dans le domaine musical, la maîtrise de la gamme à travers sa partition et sa lecture peut vous permettre de rentrer immédiatement dans le temps.

Cela est très important dans la mesure où nous voulons que nos artistes-musiciens évoluent sur le plan international. Il en est de même au niveau des arts plastiques et graphiques. Il est question également de plus en plus de grands salons d’exposition d’art et nous souhaiterions que nos plasticiens et graphistes, soient les ambassadeurs du Burkina Faso à ces événements, il y va de soi qu’ils soient aguerris par les formations pour y participer.

S. : L’INAFAC à l’image d’autres institution de la sous-région n’est pas suffisamment doté d’un certain nombre d’infrastructures et de matériels pour lui permettre de répondre à sa vocation. Qu’est-ce que votre département compte faire pour relever ce défi ?

B. H. : Comme on l’a souvent dit, le plus grand voyage commence par un pas. Nous sommes conscient qu’il y a beaucoup de choses à faire dans le domaine des infrastructures, du matériel et même de la formation des formateurs. Cela fait partie des préoccupations du département et surtout de notre politique nationale en matière de culture. Le Burkina Faso considéré comme un pays de culture par excellence, nous ne devons pas perdre de vue la situation dans laquelle se trouve l’INAFAC. Il y va de soi que l’Etat mette des moyens à notre disposition pour que nous puissions doter cette structure en infrastructures et en équipements. Mais nous souhaiterions également que le secteur privé s’implique afin de répondre aux besoins exprimés par le public.

S. : Que deviendra le Conservatoire national des arts et des métiers dans tout cela ?

B. H. : Nous avons changé sa dénomination pour nous conformer à la réalité.
En son temps, le Conservatoire regroupait un certain nombre d’instituts dans le cadre d’un ministère qui était beaucoup plus élargi. A partir du moment où il y a eu séparation du département, il a fallu redimensionner les choses et pour cela, nous avons opté de faire en sorte que chaque structure puisse se développer davantage pour nous permettre de fédérer les actions. L’INAFAC, le Centre national d’artisanat d’art (CNAA), l’Institut supérieur de l’image et du son (ISIS), qui étaient sous la tutelle du Conservatoire étaient déjà confrontés à un manque d’infrastructures. Lorsque toutes les conditions seront réunies, nous aurons la possibilité de voir comment il faut regrouper ces structures de formation sous les appellations convenues.

Interview réalisé par Privat OUEDRAOGO

Sidwaya

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