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Terres accaparées, paysans désemparés : Les producteurs impuissants devant les spéculateurs fonciers

Publié le mardi 11 septembre 2012 à 23h16min

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Terres accaparées, paysans désemparés : Les producteurs impuissants devant les spéculateurs fonciers

Encouragés par une politique gouvernementale de soutien à l’agrobusiness, des personnalités politiques, des hauts cadres de l’administration et des commerçants fortunés ont fait main basse sur de grandes superficies de terres cultivables de la Sissili. Insuffisamment informés par l’Etat et livrés à eux-mêmes, les paysans se retrouvent à l’étroit sur leur propre terroir et ne savent pas comment se sortir de cette impasse.

Jeudi 5 avril 2012, Léo à 160 km au Sud de Ouagadougou. Pendant que la majeure partie du Burkina étouffe sous une intense canicule, Léo et les communes voisines se réveillent sous une pluie rafraîchissante. Les fortes chaleurs, la région ne les connaît pas vraiment. , confie Yacouba Diakité, maire de Léo. Climat clément, végétation dense, faune préservée, voie bitumée… autant d’atouts qui, paradoxalement causent le malheur des populations de la région du Centre-Ouest. Dans un pays quasi aride, la province de la Sissili est une oasis attrayante et très convoitée par les plus fortunés. Des personnalités politiques en fonction ou déchues, des hauts fonctionnaires et de grands opérateurs économiques ont acquis de grandes superficies dans la région, pour disent-ils, pratiquer une agriculture moderne.

Les agrobusinessmen voient grand. Les superficies des exploitations sont comprises entre 20 et 1000 hectares.
Dans le village de Néboun à 130 km au Sud de Ouagadougou, on compte une dizaine d’exploitations agricoles appartenant à des ministres, des directeurs généraux et des hommes d’affaires. A eux seuls, ils possèdent presque tout le terroir du village. Dons, prêts, achats… tous les moyens sont bons pour acquérir la moindre parcelle. Dans ce village en apparence paisible, se joue dans le silence et l’indifférence générale, un drame : la vente sauvage et l’occupation anarchique des terres. « La vente des terres a gâté le village", lance Moussa Nignan, chef de Néboun. "Aujourd’hui, nous n’avons plus de terres. Avant, nous pouvions augmenter nos champs et les laisser en jachère quand ils étaient longuement exploités. Mais de nos jours, tu es obligé de rester sur le même terrain. Mais qu’est-ce qui a amené tout ça ? C’est la vente de terres ! Le village est tombé ; ça nous a tués », regrette-t-il.

Paysans écrasés

Dans le village, tous partagent le sentiment de ce vieux chef. Si pour l’instant beaucoup possèdent encore des terres cultivables, l’inquiétude est grande pour les générations futures. « Pour nous cultivateurs, l’épargne de nos enfants c’est la terre. Si tu ne peux pas exploiter ton terrain aujourd’hui, un jour tes enfants peuvent l’exploiter et devenir des personnes aisées. Nous avons des lieux sacrés, mais si on vend tout ça on devient quoi ? », s’interroge Arzouma Nacro, un paysan. D’autres paysans, par contre, ne pensent pas encore à leur descendance. Pour eux, l’urgence consiste à se nourrir sur une terre ancestrale devenue trop exiguë à force de voir les autres s’en emparer, lopin après lopin. Adamou Nignan est de ceux-là. Assis sur un tronc d’arbre loin des notables du village, le regard hagard, il est un homme brisé.

Les bras croisés, Adamou écoute d’une oreille distraite les anciens raconter la déchéance de Néboun. Que peuvent-ils lui apprendre de nouveau sur cette question ? Les méfaits de l’accaparement des terres, il les vit dans sa chair depuis plus d’une décennie. Ce paysan de 51 ans, a vu sa vie basculer dans l’horreur en 1997. Son champ de 5 ha lui a été retiré et réattribué à Paulin Ouédraogo, un expert comptable. « On parle aujourd’hui du champ de Paulin mais c’est une partie de mon champ qu’il occupe", confie avec amertume Adamou. "Lorsqu’il a demandé un terrain aux coutumiers pour faire son exploitation, c’est le mien qui lui a été attribué. Il a saccagé toute ma plantation de néré et de karité. Comme ce sont les coutumiers qui l’ont autorisé à le faire, j’ai dû m’incliner », avoue-t-il impuissant.

La version de Paulin Ouédraogo est quelque peu différente. Depuis 30 ans, ce pionnier de l’entreprenariat agricole sillonne toutes les contrées du Burkina à la recherche de terres fertiles. Son patrimoine foncier équivaut à ce jour 250 hectares répartis entre 4 champs dans les provinces de la Sissili, du Ziro et du Bazéga. Avec le temps, l’expert comptable a appris à connaître toutes les procédures pour demander de la terre sans essuyer de refus. Le problème avec Adamou Nignan, il l’explique par une grosse incompréhension. Paulin dit avoir demandé et obtenu 100 hectares aux coutumiers. Mais lors des mesures, il s’est rendu compte que la superficie accordée ne correspondait pas à l’espace demandé. « Pendant que nous espérions 100 ha on s’est finalement retrouvé avec 70 à 80 ha. C’est à ce moment qu’il y a eu un extension.

Un jour on m’a dit qu’on est rentré dans le champ du voisin et qu’il veut un dédommagement. Nous sommes passés par notre "Gansoba" (ndlr logeur) pour régler le problème », raconte calmement, M. Ouédraogo. Le dédommagement, Adamou l’attend toujours. Ni, Paulin Ouédraogo ni son intermédiaire ne lui ont donné le moindre centime. , poursuit-il, en disculpant presque Paulin de toute responsabilité dans sa mésaventure. De son côté, l’agrobusinessman ne cache pas sa surprise. Pour lui, la question était réglée depuis belle lurette. Il promet de la régler définitivement de peur d’écorner davantage son image dans le village. Pour avoir interdit aux villageois de se servir dans le verger de son patron, un des gardiens de Paulin a été battu et laissé pour mort. Paulin a voulu porter plainte mais sur les conseils dissuasifs de la gendarmerie, il ne fit rien.

Faire arrêter les auteurs de la bastonnade aurait provoqué des représailles des villageois et entraîné son expulsion du village. En dédommageant Adamou, Paulin fermera une bonne fois ce chapitre et s’attirera sans doute la sympathie des habitants. le dédommagement qu’on avait fait ne lui est pas parvenu, il faut qu’on puisse le faire. J’ai un titre foncier mais je ne vais pas le brandir devant les paysans. Il vaudrait mieux avoir de bons rapports que de venir brandir des papiers, affirme le stratège Paulin, l’œil malicieux.

Responsabilités partagées

L’arrivée des agrobusinessmen en 2006 à Néboun a eu pour conséquence la vente sauvage des terres. En quête d’argent facile, les jeunes n’hésitaient pas à brader les terres familiales contre de ridicules sommes d’argent. Les jeunes vendaient l’hectare à 15 000 F CFA. Dans la région, tous sont unanimes à jeter la responsabilité aux jeunes, jugés responsables de la situation. « La vente de terre ne se fait pas comme il le faut, avance Koara Nignan. "Pour vendre un terrain, on devrait normalement consulter les personnes-ressources du village, surtout les vieux. Mais à Neboun, nous les jeunes avons vendu toutes les terres sans l’accord des anciens », regrette-t-il. Les vieux ne découvrent la situation qu’une fois l’affaire conclue. , avoue, dépassé, le chef Moussa Nignan.

La cupidité des jeunes les pousse à vendre sans penser à l’avenir. Selon le maire de Léo, dans certains villages de la Sissili, les populations n’ont plus de terres agricoles.
Ni les parents de ces jeunes ni les autorités administratives ne leur demandent des comptes. Les anciens font preuve d’une indulgence quasi-complice. C’est ce que pense le maire Yacouba Diakité. , explique le bourgmestre. Pour les anciens, recourir à la tradition et aux fétiches comporte des risques certains pour la vie des vendeurs. Beaucoup pourraient mourir. Les vieux écartent une solution aussi radicale. , se justifie Alassane Nignan, un notable. , renchérit le chef du village. Les coutumiers préfèrent confier la sale besogne à l’Etat. , lance convaincu, le vieil homme.

Point de recours

Les populations ont d’autres préoccupations plus importantes que la correction des jeunes indélicats. Elles ne savent pas comment récupérer leurs terres frauduleusement cédées à des étrangers.
Le Dr Mahamadou Zongo est enseignant, au département de Sociologie à l’Université de Ouagadougou. Spécialiste du foncier, l’enseignant-chercheur est l’auteur d’une étude sur l’accaparement des terres menée dans trois provinces du pays. Pour le Dr Mamadou Zongo, c’est le rôle de l’administration de protéger les plus vulnérables en remettant en question les accords passés. Cependant, il n’y croit pas vraiment. La crainte des dignitaires est plus forte que la raison et le droit. , a-t-il ajouté. De son côté, l’Etat ne l’entend pas de cette oreille.

Pour lui, il n’y a aucune raison pour revenir sur les transactions. Il est convaincu que l’agrobusiness est la voie à suivre pour booster la production. « L’Etat est en droit de pouvoir remettre en cause ces acquis", reconnaît Dr Zongo. "Mais il faut le faire en regardant la réalité. Il faut encourager l’entreprenariat agricole parce qu’il est générateur de revenus et il est aussi créateur d’emplois pour la région », a-t-il poursuivi. .

En revanche, Me Fako Bruno Ouattara, coordonnateur du Centre international d’études sociologiques et du droit appliqué (CINESDA), croit avoir la solution. Du haut de sa quarantaine d’années d’expériences, cet avocat entend remettre en cause sur une base juridique solide, les transactions. Il s’appuie sur le caractère frauduleux des transactions et la prise en considération des procédures coutumières d’acquisition des terres. Pour lui, les procédures coutumières d’acquisition des terres sont autant valables que celles préconisées par la loi. Me Ouattara suggère que les accords conclus par l’intermédiaire de vendeurs illégitimes soient déclarés nuls. « De mon point de vue, il faut respecter tant les procédures et les pratiques locales que la voie légale. Il ne faut pas prendre des raccourcis ou se référer à des personnes douteuses pour faire des pratiques douteuses. Sous cet angle, je suis prêt à tout remettre en cause », argumente-t-il.

Etat inconséquent ?

Accusé par les populations de ne les avoir pas assez protégées, l’Etat essuie également la fronde des spécialistes du foncier. Tous s’accordent à dire que sa part de responsabilité est grande. L’invasion des campagnes par les citadins fortunés, désireux de s’investir dans la production agricole date des années 2000. Elle est la conséquence directe de la politique d’agrobusiness promue par le gouvernement au milieu des années 90. Cette politique est censée accroître la productivité agricole grâce à la modernisation des moyens de production. Ce nouveau mode de production devrait à terme remplacer le paysannat ancestral, symbolisé par une agriculture de subsistance. Le soutien politique s’affichait sans complexe. , se souvient Dr. Mamadou Zongo. Depuis quelques années, l’Etat privilégie le terme au détriment , qui aurait une connotation péjorative. Selon Souleymane Ouédraogo, on recense entre 500 et 700 entrepreneurs agricoles exerçant dans tous le domaine agricole.

Agrobusiness à deux visages

Cachés derrière l’étiquette d’entrepreneurs agricoles, de nombreux spéculateurs fonciers immobilisent les terres. Ceux qui essaient de produire échouent par méconnaissance du domaine agricole ou par dilettantisme. Les découvrent avec amertume que l’agriculture est une activité à plein temps. Des équipements agricoles achetés à plusieurs millions de francs se rouillent dans les exploitations sans avoir été utilisés pour certains d’entre eux. La seconde cause de l’échec réside dans la mauvaise planification des activités et le choix du modèle économique. Les personnalités déchues deviennent des agrobusinessmen en déroute. , s’offusque le maire de Léo. Le coût environnemental de l’agrobusiness est très élevé. Beaucoup d’agrobusinessmen ne respectent pas les normes environnementales. , affirme, amusé, Paulin Ouédraogo.

Les promesses de création d’emplois tardent à se concrétiser. Les exploitations les plus performantes emploient en moyenne une trentaine de manœuvres. C’est sans doute à cause de la mauvaise réputation que les entrepreneurs agricoles s’emmurent dans le mutisme. Ils gardent secrètes leurs activités.
Pourtant, tous les entrepreneurs agricoles ne se reconnaissent pas dans ce portrait. Certains comme Paulin Ouédraogo s’en sortent bien. Après avoir produit des semences améliorées pendant une dizaine d’années, le sexagénaire s’est spécialisé dans la culture du maïs de contre-saison, des légumes et la production d’anacarde. Pour lui, la trop grande diversification est la première erreur que commettent les nouveaux agrobusinessmen.

Paulin pense que les clés de la réussite de l’entreprenariat agricole sont un bon projet tenant compte des coûts de production, un investissement personnel dans le suivi des activités et surtout l’amour de la terre. Avec ces principes simples, Paulin parvient à mener ses affaires sans difficultés majeures. Il emploie une quarantaine de manœuvres. « J’ai dû créer une centaine d’emplois depuis que j’investis dans la terre. Actuellement, j’ai du personnel permanent au nombre de 35. A l’approche de la saison des pluies, on engage des contractuels pour quatre ou cinq mois pour nous aider dans le travail », confie-t-il.

Cependant, le cas de Paulin est une singularité à ne pas généraliser. La majorité des exploitations vivotent. Selon les chiffres officiels de la direction générale de l’économie rurale, l’agrobusiness contribuerait à hauteur de 5% de la production nationale.
Pour Dr Zongo, il serait plus judicieux d’encourager l’agrobusiness dans les zones aménagées où le contrôle et le suivi sont plus grands. Selon lui, les citadins ne doivent plus être les seuls à jouir du statut d’agrobusinessmen. « Les études qui ont été faites montrent que les agrobusinessmen qui réussissent ne sont pas les fonctionnaires ou les retraités qui sont les porteurs des innovations en milieu rural. Ce qu’on reproche à l’Etat ici, c’est d’avoir circonscrit l’agrobusiness uniquement à ceux qui viennent de la ville », clame-t-il.

Bassiaka Dao, président de la Confédération paysanne du Faso (CPF), pense que l’Etat devrait plutôt mettre l’accent sur l’agriculture familiale. Il souhaite un meilleur encadrement et un accès facile aux financements. « Je pense que l’Etat devrait mettre des services technicoéconomiques au niveau des exploitations familiales pour qu’elles se modernisent. S’il y a un certain nombre de services d’accès aux financements, ça nous permettra de nous équiper au lieu d’avoir la petite daba ou la charrue uniquement. Nous pourrons aller à un système de production plus intensif puisque le but de l’exploitation familiale n’est pas de demeurer sur une petite superficie », explique le leader-paysan.

Les terres cultivables au Burkina sont estimées à 9 millions d’hectares. Avec un taux d’accroissement des plus forts de la sous-région, si rien n’est fait pour endiguer l’appétit vorace des entrepreneurs agricoles, des conflits fonciers paraissent inévitables. C’est la crainte du chercheur. , conclut-il. Ce n’est certainement pas Adamou Nignan et tous les autres qui le contrediront.

Jade production


Ogres insatiables

Dans la folle course à l’accaparement des terres, rien n’est épargné : champs, terrains en jachère, forêts classées et plus surprenant, des couloirs de passage d’éléphants. , dit, non sans gêne le maire Yacouba Diakité. L’accaparement des terres agricoles est l’un des rares fléaux où le pouvoir et l’opposition font jeu égal. Les personnalités politiques n’ont qu’un seul leitmotiv : posséder le plus vaste espace possible. La stratégie d’accaparement des terres est bien huilée.

Tous usent de leur prestige et du respect dont ils font l’objet auprès des populations pour les abuser. , explique Moussa Nignan. Le chef poursuit : . Par peur et à cause de la crainte qu’ils inspirent, les chefs de terres qui les ont installés n’osent pas leur demander des comptes. Le marché de dupes est ainsi consommé !
D’autres entrepreneurs agricoles font des promesses pour amadouer les populations. Une fois les faveurs obtenues, ils oublient leurs promesses. , se désole Koara Nignan, conseiller municipal.


Fortes pressions sur les fonctionnaires locaux

Devant la catastrophe qui se profile, certaines municipalités tentent de contenir la vente sauvage des terres. C’est le cas de la commune de Léo. Soutenu par son conseil municipal, Yacouba Diakité a publié des arrêtés règlementant la vente des terres. « Le conseil municipal et moi-même, nous avons pris des délibérations. Nous avons limité l’octroi de la terre au niveau de la commune. Vous ne pouvez pas avoir plus de 5 ou 10 hectares au maximum. Si vous dites que vous avez 20 ou 25 hectares nous on ne vous signera pas le document », déclare fièrement, le maire. Décision courageuse ! Cependant, ses effets sont relativement faibles. Les acheteurs ont développé des stratagèmes pour la contourner.

Sous le couvert de plusieurs acheteurs, ils prennent à chaque fois 10 hectares avec une dizaine de personnes. Au final, ils ont la centaine d’hectares souhaitée, les papiers en prime ! Par ailleurs, les mesures de la commune paraissent anachroniques. , constate le Dr Zongo. Les tentatives de règlementation des transactions foncières par les maires buttent contre l’intransigeance des spéculateurs. Ils usent et abusent de pression de tout genre. Yacouba Diakité en a fait l’amère expérience. Pour avoir conseillé à un chef de terre de ne pas accorder la totalité des 500 hectares demandés par une haute personnalité, le maire a été convoqué à Ouagadougou pour s’expliquer. « Les pressions ne manquent pas. J’ai eu de sérieux problèmes quand la personnalité est arrivée dans le village. Le chef lui-même l’a approché pour dire que le maire de Léo est venu dire de ne pas donner la terre, alors que je n’ai pas dit cela.

La personnalité m’a interpellé à Ouagadougou, je suis allé et elle m’a dit : qu’est ce que je vous ai fait Monsieur le Maire ? Pourquoi dites-vous au chef de terre de me refuser la terre ? J’ai répondu non, ce n’est pas ce que j’ai dit ! J’ai dit de faire attention à la superficie, nous avons vu des pays et nous risquons de tomber là-dedans », a-t-il balbutié.

Les maires ne sont pas les seuls à subir les pressions. Les préfets, les agents de l’agriculture et de l’environnement sont parfois obligés de fermer les yeux sur certaines pratiques condamnables. Pis, ils sont parfois des complices malgré eux des forfaitures. A Néboun, sous la pression d’une notabilité, les services de l’environnement ont dû redessiner la carte d’une forêt classée afin de lui faire de la place pour ses activités. La forêt avait été classée comme zone à protéger depuis les années soixante, sous le régime du président Maurice Yaméogo. Aucun agent n’a osé s’opposer à la volonté des puissants du jour. « Que ce soit dans le Ziro, dans la Sissili ou dans le Houet, tout le monde est unanime pour dire qu’on a intérêt à regarder de près les effets de l’agrobusiness. Mais quand on demande qu’est-ce qu’il faut faire, c’est un peu comme si tout le monde était résigné », constate Dr Mahamoudou Zongo. , préconise-t-il.

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 12 septembre 2012 à 11:42, par La verite En réponse à : Terres accaparées, paysans désemparés : Les producteurs impuissants devant les spéculateurs fonciers

    Avec le temps, les memes causes (vecues ailleurs) produiront les memes effets (ici aussi). Donc, rira bien qui rira le dernier.

  • Le 12 septembre 2012 à 12:23, par YZ En réponse à : Terres accaparées, paysans désemparés : Les producteurs impuissants devant les spéculateurs fonciers

    On aura des problèmes demain avec cette gourmandise des politiciens et autres hommes influents.Ils veulent des teres et des terres sans pouvoir les eploiter et usent de leur influence pour s’attrper des titres fonciers. Le jour viendra ou on audotera même l’acquisition de ces titres ! Hey oui, les textes ne sont pas respectés dans bon nombre de cas. Les évaluations sont exagérés par rapport à la réalité du terrain pour parvenir par un jeu de camélions à donner le précieux document. Il y a en aussi qui prétendent tout simpliment avoir "borné" leur terrain alors que c’est juste des bornes sans valeurs juridiques qui y sont implantés ! Ca aussi, l’heure viendra. Mais le probleme grave ici est que ceux qui doivent appliquer la loi sont les bénéficiaires des distorsions ! c’est pour cela que ça va pas être facile de voir ça sans que la force du peuple s’oppose à ces gens !
    Preez garde permettre au populations de disposer de quoi cultiver pour se nourrir sinon, les papiers à eux seuls ne pouront pas s’opposer à ces gens si ils sont affamés sur les terres de leurs ancêtres sans pouvoir avoir de quoi se nourrir. Ceux qui ne voit pas bien la réalité, dirait que les gens ont "vendu". C’est un mot vide. La réalité, c’est que c’est de la tromperie. Ces personnalité dupent les populations en lesinfluençant sur leur capacité à aider au developpement de la localité et aussi ne mentionnent pas les papiers qui retireront à jamais la terre à leur descendance....et après, en analphabètes, on les fait signer des documents dont ils ne mesurent pas la portée et c’est parti....comment un HECTARE peut être acquis à 15000FCFA et on parle de marché !!!! Même sur le plateau mossi arride là, c’est pas cette maudite somme !

    Dieu protège le FASO de demain !

  • Le 12 septembre 2012 à 12:47 En réponse à : Terres accaparées, paysans désemparés : Les producteurs impuissants devant les spéculateurs fonciers

    Il faut des reformes foncières justes et humaines.

  • Le 12 septembre 2012 à 15:26 En réponse à : Terres accaparées, paysans désemparés : Les producteurs impuissants devant les spéculateurs fonciers

    Je vous le dis encore. Si la guerre doit eclater au Faso, c’est par ce processsus cynique de vol des terres des populations que cela va arriver. Pourquoi prendre de 50 a plus de 1000 ha chez des populations au seuil de la misere ? Que devriendront les enfants de ces localités demain ? Allez en ville ? Pour quoi faire ? Travailler comme ouvrier chez ces grands ? Pour gagner quoi ? Solution... Les gens vont se venger et chasser par la violence ces occupants d’un nouveau genre. La RCI est la pour nous interpeller...

  • Le 12 septembre 2012 à 16:04, par Subtance Grise En réponse à : Terres accaparées, paysans désemparés : Les producteurs impuissants devant les spéculateurs fonciers

    Je dis a ces pauvres paysans de rire. Car l’abus de ce pouvoir va finir.
    On remettra a Cezare ce qui lui appartient. N’est pas cultivateur qui veut. Le Burkina est pille a tous les niveaux.
    J’accuse Blaise Compaore pour cela. Quand on decide de gouverner un pays ,on doit penser a tout le peuple. Il est arrive au pouvoir en parlant de rectification,alors que c’est pour detruire. Voici les resultats.
    Le temps nous dira la verite. Ce temps n’est plus loin.
    Dieu Sauve le Burkina qui est sous l’emprise du diable depuis 1987 ! Amen. Webmaster quand vous lisez ca me suffit dejas.
    Le reste je vous laisse avec votre conscience.

  • Le 12 septembre 2012 à 16:10, par kader En réponse à : Terres accaparées, paysans désemparés : Les producteurs impuissants devant les spéculateurs fonciers

    qu’ils rendent les terres à leurs propriétaires ; les terres dégradées du centre et du nord du pays attendent leurs investissements . Ils feraient là oeuvre utile ! là- bas les plaintes seront quasiment nulles étant donné que ces zones ont été désertées

  • Le 14 septembre 2012 à 17:58, par Issa Norbert En réponse à : Terres accaparées, paysans désemparés : Les producteurs impuissants devant les spéculateurs fonciers

    Comment peut-on être si gourmands même si on a (volé) de l’argent. 20 à 1000 ha alors que 4 à 5 ha chacun suffisent largement pour produire et en laisser aux autres agrobisnessmen comme eux mais surtout aux autochtones... C’est connu que le commun des fonctionnaires au Burkina Faso ne peut payer tant d’hectares.

    Une chose est sûre : bientôt et très bientôt, ce sera l’explosion et il faut crainde le pire... Dans un pays où il n’ya pas de vrai politique d’emploi pour les jeunes et les ruraux, quand ceux-ci n’auront plus d’autre recours que de se nourrir des fruits de la terre alors que leurs terres sont dénaturées, il y’aura "bain de sang" (DIEU nous en garde !) consécutif aux expropriations. Ce sont les fils et arrières fils de ceux qui vendent, pardon bradent aujourd’hui les terres qui feront ces exactions et à juste titre... ce sera un instinct de survie bien naturel... Malheureusement les mégalomanes et les bradeurs qui ont posé ces bombes seront déjà bien morts...

    Attention, il y’a une limite objective et rationnelle à tout. Que faire avec 1000 ha (10.000 km2) ? Il suffit que 1/4 des burkinabè s’y mette et tout le burkina est partégé... Quand même ... de la mesure Mr les gourous et voleurs de la république

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