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Autant le dire… : Est-ce les 31 Soundjata Keita du Mali ?

Publié le mercredi 22 août 2012 à 23h50min

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Est-ce un gouvernement d’union nationale ? Un gouvernement d’ouverture ? Un gouvernement du Sud pour conquérir le Nord ? En fait, les questions sont multiples au Mali, les attentes immenses et les issues incertaines suite à la révélation des noms des 31 ministres du nouveau gouvernement. Concocté pendant plus de temps imparti par Dioncounda Traoré et Modibo Diarra contesté dans certains milieux au Mali et au sein de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

Déjà, à Bamako, l’inimitié et la boulimie du pouvoir entachent encore l’unanimité autour du gouvernement Cheick Modibo Diarra 2. A commencer par le chef lui-même. De tous, il était le plus décrié au Mali avant d’être reconduit par le président Dioncounda Traoré. Proche des putschistes et des associations musulmanes, il a, à son tour reconduit 18 ministres de son ancienne équipe gouvernementale à la grande satisfaction des hommes aux bérets verts de Kati. Qui, eux, n’ont plus grand chose à contester. Contrairement au front de refus regroupant les partis politiques qui se sont opposés au putsch du capitaine Sanogo. Sans armes, ils doivent se contenter d’un nombre de ministres et de responsabilités largement en deçà du chiffre escompté. Ce qui fait dire à d’autres que l’union recherchée à travers la formation de ce gouvernement est loin d’être trouvée.

Pas des plus heureux également à l’issue de la proclamation des 31 chevaliers de la reconquête du Nord Mali et de la mise en rail du train de la démocratie malienne, des ressortissants du Nord pourraient ne pas se sentir concernés par les tractations pour l’unité. Puisqu’on ne retrouve que deux d’entre eux dans le gouvernement actuel avec des postes ministériels pas forcement anoblissants ou influents. Une autre faiblesse de l’équipe de Modibo Diarra est qu’elle ne regorge pas de repentis notamment des membres du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) qui sont déculottés et refroidis dans le désert.

Il faudra compter aussi de plus en plus sur les religieux au Mali. Au centre de toutes les convoitises sociétales et politiques, ces derniers pourront entamer le pas de plus dans la gestion des affaires du pays. Après avoir été des leviers pour l’ascension politique des patrons de Bamako, les imams, leaders d’associations musulmanes, cheicks, émirs et autres gros bonnets s’essaieront peut-être à la chose politique. Et comme l’appétit vient en mangeant, le retour de l’effet boomerang pourrait être fatal au Mali si les dissensions politiques se radicalisent autour des différends politico-religieux.

Qu’à cela ne tienne, on peut dire que le vin du gouvernement a été tiré à Bamako et qu’il ne reste plus que la communauté internationale pour le boire. A commencer par la CEDEAO qui est peu ou proue d’accord avec Bamako dans la gestion du conflit malien. Après la CEDEAO, la bonne foi, le patriotisme et le sens du sacrifice de ce gouvernement devront se mesurer aux exigences des Unions africaine et européenne et de l’Organisation des Nations unies (ONU).

Une autre étape qui fera jaser certainement à Bamako. Sous tutelle ou pas les Maliens ne peuvent que compter sur le soutien de toutes les bonnes volontés pour recouvrer l’unité du pays. D’un seul Soundjata Keita, ils pourront dans les années à venir introduire plusieurs autres dans la longue liste des grands hommes du pays. A la seule et unique condition de parler le même langage face aux terroristes du Nord et de privilégier l’intérêt supérieur du Mali.

Ousséni BANCE (banc.oussni@yahoo.com)

L’express du faso

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