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12E RENCONTRE GOUVERNEMENT-SECTEUR PRIVÉ : Retour sur 11 ans d’engagements satisfaisants pour les deux parties

Publié le mercredi 1er août 2012 à 00h18min

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Que retenir après 12 ans de concertations périodiques entre le gouvernement et les acteurs du secteur privé ? C’est l’une des questions principales à laquelle les trois rapports thématiques de la Rencontre gouvernement-secteur privé (RGSP) 2012 ont apporté des réponses, pour une participation encore plus accrue du monde des affaires au développement du pays.

Au cours des échanges de la RGSP 2011, l’association des hôteliers du Burkina Faso a tiré la sonnette d’alarme sur le fait que les hôtels sont vides, à cause principalement de l’augmentation des coûts des visas d’entrée au "pays des Hommes intègres". Les hôteliers avaient alors demandé la révision à la baisse des tarifs. Leurs vœux ont été exaucés par le gouvernement. En effet, la baisse de 50% des frais de visas figure en bonne place dans des engagements tenus par le gouvernement, selon le rapport du Comité technique paritaire (CTP) sur l’état de la mise en œuvre de la RGSP 2011.

Le document a été présenté par le secrétaire général du ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (MICA), Gnissa Bernard Zougouri. Globalement, le CTP « apprécie positivement » plusieurs réalisations émanant des recommandations de 2011 et note par ailleurs d’autres actions en cours. Il s’agit de la lutte contre la fraude, de l’apurement des créances de l’Etat vis-à-vis des entreprises, des études sur la réduction du coût de l’électricité. Les difficultés rencontrées se résument à la lente réaction des ministères interpellés sur des thématiques les concernant.

Réagissant au bilan du RGSP 2011, le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao a souligné que la plupart des difficultés relève du gouvernement qui mettra un point d’honneur à suivre trimestriellement l’évolution de l’application des engagements. La deuxième communication a été animée par Félicité Traoré, membre de l’équipe d’experts commis à son élaboration. L’exposé a porté sur le thème proprement dit de la 12e RGSP, à savoir « Bilan des 11 éditions de la Rencontre annuelle gouvernement-secteur privé ». L’étude fait ressortir sur 11 ans, les résultats de la RGSP, leurs impacts sur le secteur privé et formulé de fortes recommandations pour « donner du poids » aux travaux.

Les participants ont ainsi débattu de la possibilité d’adopter un rapport général en lieu et place de la traditionnelle synthèse des travaux. Un rapport qui passera par la suite en conseil des ministres. Le format actuel de la Rencontre a aussi fait l’objet de réflexion. Faut-il augmenter d’une journée la durée des RGSP pour faire une large place aux échanges en plénière ? En attendant les réponses, le chef du gouvernement s’est réjoui de ce que l’étude met en perspective l’utilité de la RGSP, car toutes les parties reconnaissent que la rencontre offre un cadre pertinent de dialogue entre le public et le privé. « Il n’est pas normal que les mêmes recommandations reviennent 7 ou 8 fois en 11 ans.

Il faut aussi comprendre que le secteur privé doit prendre des engagements », a recadré le Premier ministre. Enfin, le troisième rapport a esquissé les mesures à prendre pour favoriser une contribution efficace du secteur privé à la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD). Le présentateur Christian Béré s’est appesanti sur les diverses contributions des acteurs du secteur privé, les opportunités d’investissement qui s’offrent à eux, ainsi que celles offertes par l’approche Partenariat public-privé (PPP).

Mahamadi TIEGNA (camerlingue78@yahoo.fr)


Des participants apprécient

- Patiendé Arthur Kafando, ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat :

« Les échanges ont été directs et nous sommes parvenus à des orientations sur le bilan des onze éditions. De même, le Premier ministre a donné les indications pour que nous puissions travailler à fond, les recommandations qui ont été données. Par exemple, il a déjà esquissé des pistes sur la durée de la rencontre sur deux jours, si le secteur privé le souhaite. Sur le format, il s’est agi de voir les structures qui accompagnent l’organisation, notamment le Comité interministériel de suivi et le Comité technique paritaire qui sont à renforcer.

Le Comité consultatif du secteur privé sera toujours sous la supervision du gouvernement pour qu’il y ait une neutralité de sa part. Nous souhaitons que les recommandations ne soient pas en nombre, mais que nous puissions cibler deux ou trois recommandations fortes par secteur. Ce qui peut amener le gouvernement à prendre cela comme engagements et de pouvoir les suivre et les résoudre dans les deux ans à venir au plus tard. Le secteur privé aussi doit jouer son rôle de moteur de croissance à travers le partenariat public/privé ».

- Mamadou Napon, membre de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers du Burkina :

« Nous sommes dans un secteur spécifique qui intéresse tout le monde. C’est une impression que les gens ont par rapport à notre intervention dans le financement des petites et moyennes entreprises. Si une structure est bien fondée, les banques sont prêtes à l’accompagner. Le ministère de l’Economie et des Finances et les banques ont créé un fonds de garantie. Ce fonds sera renforcé selon le ministre, pour garantir les entreprises dans leur recherche de financement. Le gouvernement fait des efforts énormes. En tant que financiers, nous voyons que grâce à ces réformes, il y a eu l’amélioration du climat des affaires. Cela a accru les recettes de l’Etat et les performances des entreprises. Le dialogue franc a été un élément positif ».

- Oumarou Sakandé, président de la Fédération syndicale des commerçants du Burkina :

« Nous sommes contents de la rencontre avec le gouvernement. Tous ceux qui ont posé leurs préoccupations ont reçu des réponses satisfaisantes. Mais nous savons que nous ne pouvons pas tout prendre en compte. Nous souhaitons qu’on essaie d’organiser le commerce au Burkina Faso et nous faciliter la tâche. Dans le secteur informel, tout le monde ne bénéficie pas de financement. Ceux qui en bénéficient ne savent pas gérer les fonds. Nous souhaitons des formations dans ce sens. Nous avons foi que le gouvernement nous a entendus et qu’il va exaucer ces doléances ».

- Laurent Sédogo, ministre de l’Agriculture et de l’Hydraulique :

« Nous avons des initiatives dans le domaine de la mécanisation agricole, sous l’aspect équipement, à savoir les charrues, les tracteurs. Mais à ce niveau, nous avons encore de petits soucis, parce que toutes les opérations ne sont pas mécanisées : le semis, le binage, le buttage et même la récolte restent toujours manuels. Il faut que nous regardions qu’est-ce que nous pouvons faire et quelles sont les technologies que nous pouvons mettre à la disposition des transformateurs. Nous sommes déjà dans la dynamique avec le secteur privé. Nous avons cette année, à travers le budget du ministère de l’Agriculture, acquis des matériels de transformation de céréales, de séchage… Progressivement nous allons commencer à mettre cela à la disposition des paysans ».

- Lanssiné Diawara, vice-président de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina :

« Nous avons apprécié la rencontre qui a permis de faire le bilan des 11 éditions passées. Il y a eu des acquis qu’on peut classer en trois ordres. D’abord l’institutionnalisation de cette rencontre entre gouvernement et secteur privé est très importante. Cela est devenu une pratique. Ces rencontres ont permis d’améliorer l’environnement des affaires et de mettre en avant la nécessité d’institutions d’appui pour encadrer le secteur privé. Sur 100 préoccupations du secteur privé, le gouvernement s’engage pour 70%. Sur ces 70%, plus de 59% sont réalisés par le gouvernement. Si nous ramenons ce pourcentage au départ, c’est ça qui fait 42% des préoccupations du secteur privé satisfaites par le gouvernement. A l’époque quand il n’y avait pas la rencontre, nous n’avions pas d’indicateurs pour mesurer l’amélioration du climat entre le gouvernement et le secteur privé. C’était une relation conflictuelle. Aujourd’hui, il y a une approche pédagogique ».

Propos recueillis par Rabalyan Paul OUEDRAOGO

et Jean Marie TOE

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 1er août 2012 à 09:04, par Wendlassida En réponse à : 12E RENCONTRE GOUVERNEMENT-SECTEUR PRIVÉ : Retour sur 11 ans d’engagements satisfaisants pour les deux parties

    A quand la rencontre Gouvernement-Travailleurs du secteur privé ? C’est bien de rencontrer toujours les patrons mais c’est nécessaire aussi de rencontrer les employers qui vous diront de vive voix c’est qu’ils vivent dans les entreprises privées. Pas seulement les mauvais traitements dont ils sont l’objet, mais comment certaines d’entre elles s’organisent pour rouler l’Etat dans le paiement des taxes et autres droits. C’est une fuite de capitaux organisée que l’on assiste parfois, impuissant. Mais en ne rencontrant chaque fois que les maîtres, les ouvriers ou les "esclaves des temps modernes" garderont certaines choses qui aideraient sans doute l’etat à recouvrer plus ses droits.

  • Le 1er août 2012 à 11:04, par yamame En réponse à : 12E RENCONTRE GOUVERNEMENT-SECTEUR PRIVÉ : Retour sur 11 ans d’engagements satisfaisants pour les deux parties

    ou en est on avec augmentation de salaire de 4% des travailleurs du secteur privé décidé par le gouvernement ?si j’ai bonne memoire elle devrait être payée à compter du 1er avril 2012.on nous fait savoir que le même gouvernement n’a pas ordonné son payement.est ce vrai.cas d’une grosse société de bobo.

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